Chronique : OrelSan — Perdu d’Avance

Précédé d’un buzz mas­sif sur le Net, chou­chouté par des médias prêts à tro­quer les œuvres com­plètes d’Abd Al Malik con­tre un seul de ses cou­plets, Orel­san déboule en force dans l’organigramme du rap français. Un presque para­doxe pour cet ado de 25 ans qui passe le clair de son pre­mier album à se tir­er des balles dans le pied : rappeur à la petite semaine, dragueur calami­teux, can­cre défon­cé au whisky-coca et aux jeux vidéo, Orel­san bal­ance sa rou­tine de mec dés­espéré­ment moyen avec un sens de la for­mule ravageur. “Plus proche de la blague de cul que de l’art de rue”, il se révèle drôle et per­cu­tant. Bien décidé à aller de MySpace à Sky­rock, il se con­fec­tionne avec son pro­duc­teur Skread un album sur mesure à coups de refrains entê­tants et de pro­duc­tions tout public.

Pari gag­né : Per­du d’avance fonc­tionne comme le por­trait d’une généra­tion qui s’ennuie à mourir sur MSN, tout en révélant chez Orel­san une per­son­nal­ité vrai­ment attachante. Il reste main­tenant à savoir si, à l’avenir, sa vie d’artiste l’inspirera autant que la “no life” qu’il va devoir laiss­er der­rière lui. (Jean-Baptiste Vieille)

Per­du d’avance (7th Magnitude/3eme Bureau/Wagram)