Chronique : Owen Pallett — In Confict

Le monde de la musique a com­pris depuis longtemps que les mains d’Owen Pal­lett étaient d’or. D’Arcade Fire à Rob­bie Williams, ils sont nom­breux à avoir fait appel aux tal­ents d’arrangeurs du Cana­di­en, vio­loniste de for­ma­tion. En solo, Pal­lett en est déjà à son qua­trième album, mais sa gloire est loin d’être à la hau­teur de ses faits de guerre. La faute, peut-être, à des chan­sons par­fois com­plex­es. Si ses deux pre­miers albums, pub­liés sous le nom de Final Fan­ta­sy (en référence aux jeux vidéo japon­ais), oscil­laient entre bal­lades dépouil­lées et folk plus orchestré, le précé­dent, comme celui-ci, se par­ent d’une pro­duc­tion très élec­tron­ique et d’un goût pour l’expérimentation. Mais par rap­port à son prédécesseur, Heart­land, In Con­flit pos­sède une qual­ité sup­plé­men­taire?: une once (pas plus) de retenue. Ses treize pistes four­mil­lent tou­jours de détails, Owen Pal­lett ne craig­nant ni de jouer sur des struc­tures répéti­tives ni d’empiler les pistes. Mais sa sym­phonie lux­u­ri­ante et ses cav­al­cades de vio­lon n’étouffent jamais les mélodies et la qual­ité des com­po­si­tions ressort tou­jours der­rière la richesse des arrange­ments. Au milieu de ces pistes pré­cieuses se glisse “The Riverbed”, sur­puis­sant et inépuis­able morceau de bravoure épique. Avec ce qua­trième album aux richess­es infinies, pri­ons pour qu’Owen Pal­lett soit recon­nu comme le très grand qu’il est depuis dix ans. (François Blanc)