Chronique : Rob Da Bank — Sci-Fi Lo-Fi Vol. 3

Angleterre, fin des années 80. À Lon­dres, Oxford ou Read­ing, des étu­di­ants en art for­ment en masse des groupes de rock alliant les mélodies dream pop à un mur de gui­tares fuzz. La presse anglaise iro­nise alors sur ces groupes cachés der­rière leurs cheveux et le nez sur leurs pom­pes (Ride, Pale Saints, Slow­dive, Chap­ter­house, Lush…) qu’elle bap­tise “shoegaz­ers” (lit­térale­ment “con­tem­pla­teurs de chaus­sures”), pas­sant à côté d’un pro­jet musi­cal promis à un bel avenir — notam­ment dans la sphère électronique.

Vingt ans plus tard, on les retrou­ve tous sur ce troisième volet de la série Sci-Fi de Soma dédié à cet éphémère mou­ve­ment. DJ à la BBC, Rob da Bank a vu les choses en grand, con­vo­quant égale­ment inspi­ra­teurs (The Jesus And Mary Chain et Cocteau Twins, mais aus­si Ultra Vivid Scene, Dinosaur Jr…) et descen­dants (Boards Of Cana­da, M83, Maps…). Mais en quinze titres, l’affaire se résume à un (agréable) zap­ping de tubes, sans grandes sur­pris­es. Dom­mage, les “shoegaz­ing kids” oubliés (Loop, Moose, The Tele­scopes…) auraient mérité plus d’attention. (Matthieu Recarte)

Sci-Fi Lo-Fi Vol. 3 (Soma/Pias)