Chronique: Sano

Tou­jours à mi-chemin entre le coup d’éclat foutraque et la blague foireuse, les pro­duc­tions de Cómeme s’assument comme anec­do­tiques ou à usage unique, ce qui sem­ble par­faite­ment coller à l’intention de base de son illus­tre géni­teur, Matias Aguayo.

C’est cet état d’esprit qui ani­me ce pre­mier album de Sano, nou­velle recrue colom­bi­enne. Joyeuse­ment régres­sif et ama­teur à souhait, le jeune pro­duc­teur signe un album nerveux, cheap et sans détour, dont la plu­part des tracks ne pour­raient pas tenir sur eux-mêmes hors album. Par­mi les petites per­les qui pour­raient faire fureur en plein peak time, on retient le dis­co oppres­sant de “Para­noia”, la tech-house pouilleuse de “Tran­sil­va­nia No Mer­cy” l’électro-pop débilo-crado de “I Don’t” dont on croirait qu’elle a été bouclée en une prise sur un coin de cui­sine. Néan­moins, si les attrib­uts typ­iques du label sont là (vocodeurs direc­tifs, arrange­ments mal­adroits, pro­duc­tion hyper-DIY), les racines lati­nos qui fai­saient son iden­tité sont en retrait. Rien pour empêch­er ce pre­mier LP jouis­seur de s’ajouter à la liste des gad­gets fes­tifs et sexy made in Cómeme. (Thomas Corlin)

Sano (Cómeme/Modulor)