Chronique : Steeple Remove — Position Normal

Chronique extraite du numéro 78 de notre mag­a­zine, actuelle­ment en kiosques. 

Le lien entre les pod­casts de Lau­rent Gar­nier, la série Les Revenants et le label Third Side ? Cha­cun à sa manière a soutenu Steeple Remove, et ce même si le le trio rouen­nais ne verse pas vrai­ment dans la musique élec­tron­ique et qu’il sonne trop “rock” pour Third Side, plutôt branché pop et folk. Un tel œcuménisme, ça pour­rait être louche. Sauf que ces mecs sont là depuis presque vingt ans. Inspiré par le krautrock, le post-punk et Bri­an Eno, Steeple Remove nav­igue entre les réfé-rences sans s’y noy­er. Après trois albums très shoegaze, un peu garage et car­ré­ment lysergiques, voici un Posi­tion Nor­mal syn­cré­tique et légère­ment électronique.

Le groupe ne chante plus qu’en anglais, con­stru­it des grandes plages aux gui­tares tan­tôt grandil­o­quentes, tan­tôt con­tem­pla­tives et par­fois éclip­sées par de vieux syn­thés (“Home Run” et son héritage psy­ché). La pre­mière sor­tie de Gon­zaï Records mélange expéri­men­ta­tions noise et mélodies kraftwerki­ennes. Dans tous les cas, Steeple Remove fait fil­er la bat­terie droit sur des morceaux rob­o­rat­ifs et pro­pose une expéri­ence sonique qui, si elle ne sort pas com­plète­ment des sen­tiers bat­tus, n’en est pas moins exé­cutée avec une extrême précision.