Chronique : !!! — Thr!!!er
Pour un groupe dont la réputation s’est en partie construite sur l’imprévisibilité de ses explorations musicales, les Américains au nom imprononçable sont d’une régularité exemplaire : depuis leur signature sur Warp, ils livrent un album tous les trois ans. Puisque celui-ci est censé représenter l’apogée de leur style si particulier, ils l’ont baptisé Thr!!!er. Effectivement, on a droit à du !!! raffiné, si ce n’est qu’ils semblent avoir abandonné l’idée de retranscrire en studio l’intensité de leurs performances scéniques. Leurs compositions ne laissent plus de place à l’improvisation, mais gagnent en efficacité ce qu’elles perdent en spontanéité. Ce disque a beau être le plus pop du collectif, il est tout aussi plein d’énergie que les quatre précédents : elle est juste mieux canalisée. Il suffit d’écouter les atomiques “Even When The Water’s Cold”, “Station (Meet Me At The)” ou “Californiyeah” pour s’en convaincre. Quinze ans après leurs débuts et dix ans après la déflagration “Me And Giuliani Down By The School Yard (A True Story)”, Nic Offer et sa bande continuent de mener la revue — mais sans se donner en spectacle -, et nous, on n’a pas fini de danser. (Benoît Repoux)
Thr!!!er (Warp/Differ-Ant)