Chronique : WhoMadeWho — The Plot

Ça démarre très fort. “Run run fast in your dreams…” clame en prélude une voix d’outre-tombe (Human League, sors de ce corps !) tan­dis qu’une basse tor­ride joue à saute-mouton sur un cuiv­re lunaire. Qua­tre ans après avoir pris le train du revival punk-funk en marche, WhoMade­Who n’aurait pu mieux con­jur­er la tor­peur de l’hiver. Le deux­ième album du trio danois a le feu aux fess­es, c’est le moins qu’on puisse dire. Véri­ta­ble arche de Noé sonore, The Plot recèle une for­mi­da­ble col­lec­tion de pop songs à ressorts : hymnes dis­coïdes, diva­ga­tions psy­chédéliques, mignardis­es glam, défla­gra­tions tech­no, bal­lades à cro­quer… Tout à la fois. De cette joyeuse pagaille émane un ensem­ble sophis­tiqué, et bigre­ment mélodieux, de gui­tares, beats, castag­nettes, piano, bat­terie, entre autres syn­thés mutants.

Rap­pelons que WhoMade­Who est né à Copen­h­ague de la ren­con­tre improb­a­ble d’un bassiste garage rock (Tomas Hoffd­ing), d’un chanteur gui­tariste issu de la scène jazz avant-gardiste (Jeppe Kjell­berg) et d’un pro­duc­teur prodi­ge (Tomas Bar­fod alias Tomboy). Fruit sym­bi­o­tique d’une somme d’influences allant des Bea­t­les à Hot Chip, de Led Zep à LCD, The Plot ral­lie la danse à l’expérience. Skål ! (Eléonore Colin)

The Plot (Gomma/Module)