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©Richard Devine
20 octobre 2020

Découvrez le premier média français entièrement dédié aux synthés modulaires

par Théo Poddevin

Initiée par Philippe Petit, Modulisme se veut être une plateforme plurielle entre “label, radio et magazine” qui promeut un genre musical qui “s’écoute plus qu’il ne se danse, (…) moins facile d’accès et que trop peu défendent.”

Elle met à disposition en écoute libre des sessions d’une heure “afin de mettre en avant et réellement se faire une idée de chacun des compositeurs invités”. Ces sessions sont accompagnées d’interviews menées par la curiosité et le savoir de Philippe Petit, toujours prompt à “propager la musique d’autrui”. 

Modulisme est aussi une émission radio diffusée sur Resonance FM (Londres), Camp Radio (UK), Radio Panik (Bruxelles), Jet FM (Nantes), l’Ego des Garrigues (Montpellier) et Campus Grenoble.

Enfin, sont également disponibles gratuitement des ressources techniques et informatives à destination de tous les compositeurs ou simples curieux de ce genre musical libre, et “aux possibilités infinies”. À vous de jouer maintenant.

Capture d’écran du site de Modulisme

3 questions pour Philippe Petit de Modulisme

Modulaire de Ben Carey / ©Modulisme

Comment t’es venue l’idée de cette plateforme ?

Cela s’est fait par étape puisque la plateforme se veut multiple, à la fois label, radio et magazine… Depuis la fin de BiP_HOp et après avoir géré des labels pendant 25 ans (avant BiP_HOp, je tenais Pandemonium Rdz), ne m’occuper que de ma musique ne me suffisait pas. J’aime partager ma passion musicale et aider à propager la musique d’autrui, celle moins facile d’accès et que trop peu défendent. Parcourant les forums, sites et autres, je voyais souvent des gens exhiber leurs systèmes modulaires sans vraiment en sortir de musique ou au mieux quelques brèves démos de leur patch du moment… Il me manquait une plateforme qui propose de la musique, composée, jouée, pensée et pas juste du son ou de l’image, donc il semblait clair que Modulisme devait exister.

« J’aime partager ma passion musicale et aider à propager la musique d’autrui, celle moins facile d’accès et que trop peu défendent. »

Parmi les plus prestigieux artistes dans le genre « qui s’écoute plus qu’il ne se danse », ont répondu présents offrant leur musique : Bana Haffar, Scanner, Morton Subotnick, Benge, Suzanne Ciani, Doug Lynner, The Electric Weasel Ensemble (avec Don Buchla), Todd Barton, Kumo / Jono Podmore, Warner Jepson, Paul M. Young (Snakefinger/The Residents), André Stordeur…

Quelle est ton histoire personnelle avec le modulaire ?

Je me vois comme un « Agent de voyage musical » qui met en son l’instant. J’attache beaucoup d’importance au geste dans la composition et ma première rencontre physique avec le modulaire fut le Easel K, synthétiseur inventé par Buchla, qui peut être le plus viscéral, permettant de sculpter mes sons sur le moment, et de retranscrire de façon tactile mon envie de voyage ou de faire voyager l’autre.

« Le modulaire permet de créer soi-même son instrument, tel un luthier électronique. »

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, peux-tu expliquer à quoi ça sert exactement ? Et ce qu’il est possible de faire avec un modulaire ?

Toute la différence entre un synthétiseur traditionnel où toutes les connections-patch sont faites à l’intérieur et le joueur n’y a pas accès, et un système modulaire est que le second est extensible et de fait rend tout possible ou presque. Le choix des modules et leur interconnexion se fait de manière totalement libre dans le but de pousser plus loin les schémas traditionnels. Le modulaire permet de créer soi-même son instrument, tel un luthier électronique, donc l’important est de justement bien cerner ce que l’on souhaite en faire… J’aime cette phrase de Don Buchla : « Anything is possible, we are not limited by technology, or instruments. We are limited only by our mindsets », soulignant que la limite vient plutôt de l’approche compositionnelle que des possibilités de l’instrument.

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