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Marvin & Guy au Big Love 2019. © Clémence Lesné
14 juin 2019

DJ-set dessiné, techno et gros palots : c’était le Big Love à Rennes

par Clémence Meunier

Un couple de quadras se roulant d’énormes et indécents patins sur un banc de la Place du Parlement de Bretagne, au grand dam de deux jeunes filles dégoûtées et prenant le soleil à côté des baveux… Yavait du love dans l’air ce week-end à Rennes. Mais le Big Love, le vrai, se cachait à quelques mètres de là, dans la micro-galerie Ping Pong, où deux illustrateurs dessinaient à vitesse grand V ce que leur inspiraient les disques sélectionnés par la DJ Constance Vertov. Ça s’écoute autant que ça se regarde, à part quelques coulées de posca ça bave beaucoup moins que nos amants du Parlement, et on aurait bien ramené deux-trois planches, parfois un poil coquines, dans notre valise – mention spéciale à cette petite dame accroupie sur une boule à facettes, inspirée, en toute logique, d’un titre disco. L’idée, excellente, vient du trio (deux artistes et une DJ donc) Piste 3, et sert d’amuse-bouche au festival Big Love, qui fêtait sa cinquième édition le week-end dernier dans différents lieux de Rennes. Un petit Brastis (le Pastis breton, oui oui) plus tard, direction l’apéritif de cette programmation, une fin d’après-midi en extérieur et en accès libre au MeM, pour flâner sur des palettes en bord de Vilaine, sur fond de DJ-sets house et disco par Gigsta et Benjamin Fröhlich. Des gosses partout, des planches de charcuterie, de doux rayons de soleil : jamais le label de Herr Fröhlich, l’excellent Permanent Vacation, n’aura aussi bien porté son nom.

Le beau Magic Mirror. © Clémence Lesné

Mais c’est à 20 heures que le plat de résistance était servi : une soirée électronique (payante, cette fois-ci) avec Théo Muller, Lauer, Chloé puis Marvin & Guy, sur la scène d’un Magic Mirror, ces superbes chapiteaux démontables et bardés de petits boxes où s’asseoir et prendre un verre – les Parisiens connaissent bien le Cabaret Sauvage, les Rennais celui installé au Thabor pendant le festival Mythos et qui a donc déménagé ici, au MeM. Un superbe écrin pour ce Big Love et une soirée commençant techno, Théo Muller ayant le courage de ne pas retenir ses chiens à kicks malgré la foule encore clairsemée et le soleil qui brille dehors, et atteignant son apogée grâce au set de Chloé et un ultra-dansant (et fun!) « Take Your Lady » de Sworn Virgins, un de nos grands coups de cœur disco-house du printemps signé chez DEEWEE, le label des Soulwax/2ManyDJs. Imparable. Et ce n’est pas une petite de coupure de courant qui égratignera l’enthousiasme des Bretons dansants, prêts à créer leurs propres strobo au flash de téléphone quand toutes les lumières se sont éteintes d’un coup.

Le lendemain, les traits sont peut-être un peu tirés, la météo peut-être un peu bretonne (aka il pleuvait des cordes non-stop), mais nos irréductibles Big Loviens étaient bel et bien présents sous la flotte, au Square de la Touche, pour le dessert du festival : une après-midi (gratuite!) au line-up au poil, avec Luke Von Westen (par ailleurs programmateur du festival), Dasco, un Justin Strauss en excellente forme qui n’hésite pas à jouer acid avant la nuit tombée, et Optimo en bouquet final funky, acid ou breakbeat, jusqu’à minuit – avec notamment ce titre, efficace, et puis surtout le très à propos »Could You Be Loved » de Bob Marley repatouillé pour l’occasion. Humide, dansant et bon enfant : le love on vous dit.

Même pas peur de la pluie. © Clémence Lesné

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