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14 juin 2019

Jacques et Agoria collaborent sur un nouvel EP, et c’est une redécouverte captivante

par Lolita Mang

En 2017, Jacques se faisait voler tout son matériel de scène et annonçait faire une pause. Plus de concerts, plus de projets solo. Décollage imminent pour le Maroc, sans retour prévu. L’occasion de dévorer pas mal de bouquins sur le développement personnel, mais surtout, de repenser sa carrière. « Après la sortie de mon EP Tout est magnifique en 2015, je me suis laissé embarquer dans une tournée de concerts et après quelques dates j’ai eu le sentiment que ce serait impossible pour moi de rejouer tout le temps la même musique, tout seul devant les gens, j’avais l’impression d’être un pokemon qui répète son nom tout le temps, lance tout le temps les mêmes attaques« , raconte le producteur. Vient alors l’idée de se lancer dans un live plus audacieux, avec pour objectif de créer des nouveaux morceaux pendant chaque concert. C’est ainsi qu’est né le bien nommé Sous Inspi, un album live hors du commun. De Bordeaux à Istanbul en passant par Guangzhou en Chine, l’oeuvre monumentale — 125 morceaux ! — sort en 2018 sur le label parisien Pain Surprises. Une manière de réinventer le live de musique électronique entre improvisation et enregistrement.

Tout au long de ce processus, Jacques envoie des morceaux à Agoria, qui l’invite à jouer lors de plusieurs soirées, et suit le jeune producteur avec attention. Finalement, il en choisira deux, qu’ils retravailleront en studio. « Le serpent charmeur d’humain » et « Là Haut » sont les heureux élus, parmi plus d’une centaine de titres plus ou moins bordéliques. Le premier est un trip oriental d’un peu plus de cinq minutes, joué à Genève en 2016, tandis que le second est plus planant et « conventionnel ». Commence alors un travail dantesque de nettoyage et de production pour donner naissance à « Visit » et « Jardin », deux nouveaux morceaux qui n’ont presque plus rien à voir avec leurs originaux. Plus propres et finement retravaillés. Un fin mélange entre la science de la techno et la maîtrise des textures d’Agoria et la folle improvisation de Jacques, permettant de redécouvrir l’énergie du producteur à la tonsure sous un nouveau jour : « Quand on ré-enregistre, des nouvelles idées arrivent, et c’est finalement comme ça que les morceaux ont pris leur forme définitive. C’était une super expérience d’espionnage industrielle dans laquelle j’ai encore une fois appris qu’il n’y avait pas de recette secrète dans la production de musique. » Après des collaborations avec Salut C’est Cool, Superpoze ou encore Ouai Stéphane, c’est à se demander si Jacques ne rêverait pas secrètement de produire au sein d’un groupe. Une seule question demeure : avec qui ce sera, la prochaine fois ?

Et si vous êtes plutôt Spotify : 

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