Eagulls — Ullages

Extrait du numéro 92 de Tsu­gi (mai 2016)

Un ullage, mais qu’est-ce donc ? C’est l’espace lais­sé vacant au-dessus d’un liq­uide con­tenu au sein d’un récip­i­ent. Mais, aus­si une ana­gramme d’Eag­ulls et la métaphore idéale pour évo­quer le nou­veau disque du quin­tette de Leeds. Après un pre­mier effort incen­di­aire, on le retrou­ve ici moins furieux, dépos­sédé en grande par­tie de ses apanages post-punk. L’héritage n’a pas com­plète­ment dis­paru, puisque l’on dis­tingue dans les gui­tares de “Skip­ping” les sonorités de Wire. Mais pour ce qui est de fil­i­a­tion, elle est plutôt à chercher du côté de The Cure et de sa grandeur mélan­col­ique. Par­fait exem­ple, le morceau “My Life In Rewind”, dont le jeu de basse épais dévelop­pé par Tom Kel­ly vien­dra vous couper les jambes. Le change­ment de direc­tion est con­scient, tourné vers plus de chaleur comme le racon­te George Mitchell : “Je voulais chanter des chan­sons qui pour­raient me faire sen­tir posi­tif, parce que je suis tou­jours déprimé.” Avec le pre­mier sin­gle, “Lemon­trees”, on a enten­du ce qui est sans doute leur titre le plus pop, rap­pelant qu’ils n’ont jamais été des voy­ous, seule­ment d’excellents pyro­manes. (Valentin Allain)

Ullages (Partisan/PIAS), sor­ti le 13 mai. 

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