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Kyle Hall // Crédit Photo : Louis Derigon
26 septembre 2018

Electro Alternativ #14: From Detroit to Toulouse

par Corentin Fraisse

Un mois ! Festival de culture électronique le plus long de France, Electro Alternativ a fait ses adieux dans un week-end de clôture comme une invitation à un voyage mouvementé. D’une nuit house au cœur de Detroit pilotée par Carl Craig et Kevin Saunderson et le label Candy House, à un dimanche entre tropiques et Maghreb… Le tout sans quitter Toulouse.

Enfin presque, puisqu’on se lance un peu plus au Sud à Ramonville, fief du Bikini. Sur le parking devant l’entrée, des cercles d’aficionados du festival s’échauffent avant d’entrer mais les voix et les visages sont fatigués… Rødhåd, Bjarki, Irène Drésel, Boris Brejcha, La Fleur, ou encore Hilight Tribe sont passés par là et semblent avoir épuisé toutes les troupes. Toutes ? Non ! Car un groupe d’irréductibles résiste. « Eh beh y’a pas foule ce soir« , s’étonne un impatient en pénétrant le Bikini. L’endroit est aux deux tiers vide et derrière sa platine, le toulousain Brakak se charge d’attirer la foule. Un quart d’heure plus tard, le temps d’une cigarette près de la piscine et d’une dose de houblon, on retrouve une salle quasi-comble : embarquement immédiat pour le Michigan avec le projet Detroit Love qui s’exporte dans les clubs autour du globe. Avant de faire place au pape Carl Craig, Kyle Hall commence tout en retenue. Devant un mur de briques rouges, il nous balade dans une house sensuelle nourrie de nappes de synthés et de basses ronflantes, avec un groove phénoménal. 

Kevin Saunderson // Crédit Photo : Louis Derigon

La pression monte dans la cabine quand rentre Kevin Saunderson sous d’affolants jeux de lumières. Escale techno-house grinçante immensément colorée, ponctuée de kicks lourds, de soul, d’orgues, de clins d’oeil à Inner City (« Hallelujah« , « Future« ) et de samples nerveux -« Vitamin C » de CAN ou « Who’s Afraid Of Detroit » de Claude Von Stroke. Un set grandiose et la place est chauffée à blanc pour la déferlante Carl Craig. Lignes acides, basses sourdes et marcel blanc, il joue de son expérience pour libérer les corps et les transporter en première classe dans une ambiance moite : d’une jeune femme dansant pieds nus sur le sol collant, au quinqua tout en jean coiffé d’un bandana rouge, en passant par un sosie d’Hodor en plein headbanging… La soirée de tous les possibles qui brise les frontières. 

Carl Craig // Crédit Photo : Louis Derigon

Après une courte nuit, un magret de canard aux Carmes et une demi-sieste au bord de la Garonne devant les Abattoirs, le périple se poursuit aux Jardins de l’Olympe pour les ultimes heures d’Electro Alternativ. Sous les lianes et les fleurs colorées, on se rafraichit au vin blanc à l’heure du goûter en glissant les orteils dans le sable fin. Détours par les caraïbes avec les rythmes tropicaux de Barbois, Cold et Karmaa, correspondance vers la Tunisie de Deena Abdelwahed et sa techno envoûtante : techno habitée à l’énergie survoltée, rythmes urbains et samples de voix orientales pour la protégée du label Infiné. Sous les dernières lueurs du jour, l’atterrissage se fait en douceur, on retrouve Toulouse comme on quitte Electro Alternativ, avec le goût amer d’un mois de festival qui s’achève.

Meilleur moment : Carl Craig, évidemment.

Pire moment : la galère des transports pour quitter le Bikini et les Jardins de l’Olympe, situés hors de Toulouse.

Deena Abdelwahed // Crédit Photo : Louis Derigon

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