Empire of The Sun, Cults, Jadir Zarate… Les projets de la semaine
Si ce vendredi est rythmé par l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, on n’oublie pas qu’il reste synonyme de sortie musicale. Comme chaque semaine, on s’est mis en chasse pour vous dénicher les projets les plus accrocheurs pour égayer votre weekend. Et on peut vous dire que la récolte a été bonne ! Au programme : Empire Of The Sun, Cults, Jadir Zarate, Rakim, Wand et Keita Sano. Ouvrez grand vos oreilles, c’est parti !
Empire Of The Sun – Ask The God
Après un silence radio de huit ans, le duo australien, Empire of the Sun, refait surface avec un nouvel album plus élégant que jamais ! Une chose est sûre, c’est que Luke Steele et Nick Littlemore ont encore frappé fort en balançant leur synth-pop légendaire, teintée de notes branchées disco-funk. Au fil des douze titres, Ask The God présente une construction bourrée de précision. La variation des rythmes sur les différents tracks est très bien rodée, de sorte à ce qu’on ne fasse pas une overdose de guimauve disco fraise. Aucun présage d’ennui donc, et ce, jusqu’à la fin (cocasse!).
Ce nouveau projet ressemble à une aventure sonore dans laquelle on embarque sans même se poser de question. ‘Changes’ ouvre la marche en nous suggérant de bien lâcher prise dès le départ, puis ‘Friends I know’ prend le soin de nous dire au revoir en douceur et le chapitre se referme. Quarante-trois minutes d’écoute pour une véritable claque d’amour qui nous rappelle les premiers émois de ‘Walking On A Dream’, le titre phare du duo.
Jadir Zarate – Instant Masterpiece
Prenez un ingénieur en électronique qui est aussi musicien. Donnez-lui des machines avec un paquet de boutons, des synthés en tous genres et des jouets musicaux. Puis, laissez son imagination déborder. Vous obtenez Jadir Zarate et son identité techno ambient tirant sur l’acid. Les quatre morceaux de ce dernier projet sont d’une douceur que l’on accueille à bras ouverts. L’artiste d’origine mexicaine décrit ce projet comme le plus émotionnellement expressif de sa discographie. En effet, le résultat est assez touchant et les nappes organiques nous attrapent de l’intérieur. Attention, l’expérience est assez addictive, mais on vous rassure, elle est bonne et saine pour la santé ! On prend une grande inspiration, on écoute, et on se détend.
Rakim – G.O.Ds Network (Reb7rth)
Ce vendredi sera marqué par le retour tant attendu de Rakim, l’un des plus grands MCs de l’histoire du hip-hop. En effet, 15 longues années (oui, vous avez bien lu) viennent de s’écouler sans nouvelles du rappeur. À l’heure où l’on s’était plutôt fait à son absence dans les parages, William Michael Griffin Jr de son vrai nom revient, non seulement en pleine forme, mais surtout bien accompagné ! Sur ce quatrième album en totale auto-production, il s’est entouré d’une joyeuse bande de 26 artistes aux rimes imparables.
On y retrouve entre autres la patte de Snoop Dogg, mais aussi celle de Prodigy, Method Man, Nipsey Hussle ou encore la voix soul de Sally Green. Le résultat est charmant, sans aucun doute. Mention spéciale au titre “God’s Playground”, dont le dernier acte est une puissante prière, clamée avec un phrasé qui ne peut faire autrement que de nous choper par le cœur. G.O.Ds Network (Reb7rth) est un concentré de rap américain à l’ancienne, avec des productions toujours amenées avec finesse.
Wand – Vertigo
Des accords de rock assez planants, un son de guitare bidouillé par une pédale qui déraille, des envolées de piano et d’autres instruments à cordes. Ajoutez à ça, une voix aérienne qui ressemble à celle de Thom Yorke… Alors non, on ne vous parle pas du nouvel album de Radiohead, mais bien du sixième volet du groupe californien Wand.
Après Laughing Matter, un quinze titres complètement hypnotique sorti en 2019, Cory Hanson, Robert Cody, Evan Backer et Evan Burrows débarque cette fois-ci avec Vertigo. Ici, on carbure au shoegazing et au rock garage, mais pas que. On glisse également dans une ambiance plutôt progressive avec une teinte assez psychédélique. Si l’on devait dresser le portrait métaphorique de cet album, il s’agirait d’un clair obscur en noir et blanc, avec des flashs électrisants.
Keita Sano – Musica F001
Une pochette qui en dit long. Très long. Et surtout, qui donne le ton. Keita Sano arrive en cette fin juillet avec un nouveau trois titres pas piqué des hannetons ! Après avoir sillonné le monde en diffusant ses sets de New York à Miami, en passant par Londres, Oslo, Berlin ou encore Munich, le DJ japonais nous transporte avec cet EP dans un vortex sonore qui nous retourne à coup de house, de disco et de breakbeat. Un bon mélange pour faire vibrer le reste de l’été jusqu’au dernier rayon de soleil. C’est aussi dansant que planant, et ça donne chaud. Préparez le ventilo à côté, c’est jouissif.
Cults – To The Ghosts
Pas de changement, Cults fait toujours bien du Cults. Dans ce cinquième album, célébrant les quinze ans du duo américain, on y retrouve, encore et toujours, des ballades aussi insouciantes qu’enivrantes. Comme d’habitude, la voix cristalline de Madeline Follin se marie à merveille avec les accords de guitares indie-pop de son compère, Brian Oblivion.
Le tout projette une atmosphère chaleureuse, avec une légère brise électronique, voire spatiale sur certains tracks. Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le titre ‘Eat It Cold’ fait basculer treize titres vers une ambiance plus étrange, ce qui rend la dynamique assez intrigante. La naïveté des notes laisse place à des nappes plus énigmatiques, de sorte à ce qu’on se pose une montagne de questions. D’ailleurs, Follin le précise très bien en soufflant “Where are we now” à la fin du titre.
