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Astroclub / ©gratuitpourlesfilles.fr
23 janvier 2017

En direct d’Astropolis Hiver 2017

par Clémence Meunier

Astro n’a pas eu de bol cet hiver : Factory Floor annule, DJ Stingray rate son avion, la compagnie proposant les croisières de l’après-midi fait faillite… Autant d’événements indépendants de la volonté du festival venant raccourcir une programmation qui avait tout pour plaire. Mais Astro ne tient pas debout dans le vent brestois depuis plus de 20 ans pour rien : autour du festival gravite une petite famille de fidèles, et eux n’auraient manqué l’appel pour rien au monde. En tête ? Manu Le Malin, invité dès la toute première édition d’Astro, d’abord dans une rave clandestine, puis l’année suivante au parc des Expo de Lorient. On connaît la suite : les organisateurs, peu satisfaits du lieu et plus habitués aux raves en plein air, rencontrent Christophe Lévèque, propriétaire du château de Keriolet à Concarneau. Et le festival de débarquer dans la cour du manoir, surveillé par les gargouilles et le granit. Manu suivra. Toute cette mythologie, on la révisera vendredi soir, alors que le festival accueillait l’avant-première de Sous le donjon de Manu Le Malin, le docu réalisé par Mario Raulin de Sourdoreille. Une mise en jambe parfaite, à coup d’hardcore, de techno et d’esprit rave, avant d’aller faire la fête avec Fatima Yamaha, qui, comme son nom ne l’indique pas, est un homme, néerlandais. Un live parfait pour le début de soirée, avec une techno douce et toute en finesse. Beaucoup moins délicat, Funkineven régalera avec quelques tracks acid-techno. Mais l’événement de la soirée sera familial : Robert Hood et sa fille Lyric forment le duo Floorplan, pour une masterclass techno, house, voire disco, très carrée. Rien ne dépasse, si ce n’est quelques notes de « I Feel Love » de Donna Summer, « The Bomb! » de The Bucketheads ou « Don’t You Want My Love ? » de Debbie Jacobs (ou plus exactement cet edit), classiques parmi les classiques… Qui se fredonneront pendant tout le reste du week-end.

©Julio Ificada

Le lendemain, shopping ! Le centre d’art contemporain La Passerelle accueille en effet une foire aux livres musicaux (trustée par la maison d’édition Le mot et le reste) et aux vinyles. De quoi trouver quelques petites perles en zigzaguant entre les enfants venus danser avec Sourdoreille pour l’Astroboum, la teuf où on ne prend pas les gosses pour des idiots fans de Violetta et où on leur passe du bon son – on en serait presque jaloux. Cela dit, au Quartz quelques heures plus tard, c’est aussi la fête : Omar Souleyman enflamme la salle. Un quart d’heure de concert a suffi à se faire lever un tas de gens, qui danseront comme des fous jusqu’à la fin de la prestation du chanteur syrien ayant démarré dans les mariages. La recette est simple certes (il chante en arabe sur de la Dabka modernisée), mais hyper efficace quand on veut faire la fête.. Sans trop se prendre la tête. L’inverse de Zombie Zombie en somme : le trio a livré comme à l’accoutumé un live psychédélique, porté par deux batteries et les impro d’Etienne Jaumet. Planant. On enchaînera ensuite avec Helena Hauff et un charmant « D.K. » d’Adam Beyer, remixé par Jesper Dahlbäck (sorti sur son label Drumcode en 2000 déjà !). Elle va vite, très vite : dans les 160 BMPs, l’Allemande frôle la hardtech, concocte des enchaînements courts et fait monter de quelques degrés l’air de la Carène. De l’autre côté de la rue, à La Suite, s’affairent François K, Joe Claussell et Danny Krivit, pour un B2B2B d’exception histoire de fêter les 20 ans de la légendaire maison house Body & Soul. Mais la star du week-end, c’est The Driver, aka Manu Le Malin quand il s’adonne à ses nouvelles amoures techno. Une intro techno, le nouveau titre « Listen » de Louisahhh et Maelstrom sur RAAR… Et on perd le fil tant Emmanuel Dauchez nous emmène dans son univers de techno sombre, cinématographique (on touche bien sûr plus à L’Exorciste qu’à Oui-Oui), et ce jusqu’à quatre heures du matin. Alors certes La Carène n’est pas son donjon, mais Manu nous tout de même a embarqué dans sa crypte, là où les murs ruissellent de sueur, où le sol colle de bière et où les pieds et les poings martèlent en rythme. A Astro quoi.

Meilleur moment : observer Lyric Hood commencer à se lâcher et danser sous les yeux tendres de son père.
Pire moment : Pas de croisière cette année… Snif…

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