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12 septembre 2016

En direct des Chemical Brothers à la Fête de l’Huma

par rédaction Tsugi

Une rave electro anglaise dans la plus grande fête communiste de France, qui dit mieux ? Ce week-end au Bourget, les Chemical Brothers se chargeaient de faire danser la jeunesse révolutionnaire de la Fête de l’Humanité. Récit.

Les mauvaises langues diront Kamoulox. Les plus intelligents préféreront en sourire. En arrivant à la Fête de l’Humanité, on se retrouve à 1000 lieux de n’importe quel autre festival. Pin’s Fidel Castro, bannières anti loi-travail et stands de fédérations où jeunes et vieux débattent de l’avenir, avant de se réconcilier autour d’une bonne bouteille : la fête de l’Huma’ ressemble plus à un joyeux village gaulois foutraque qu’à un rassemblement de blogueuses modes de Coachella. Mais est-ce une mauvaise chose ? La bonne humeur qui règne et la douce odeur de barbecue qui flotte dans l’air nous rappelle une chose : un festival, c’est surtout de la rigolade. Sauf quand il s’agit des Chemical Brothers. Après Rock En Seine l’an dernier, les deux britons étaient donc de retour à Paris pour ambiancer les jeunes fêtards communistes de l’Humanité. Beau programme.

Un choc des cultures d’autant plus amusant que, juste avant la prestation du duo anglais, on assiste aux dernières minutes du show d’une autre rock-star. Une vraie. Perruque blonde et lunettes noires sur la tête, Michel Polnareff enflamme la foule avec un « On ira tous au paradis » (avec karaoke sur les écrans géants) final. Les Chemical ont la pression. Et ils ne vont pas décevoir : 21h50, la lumière s’éteint sur la plaine de la Grande Scène, tandis qu’une reprise lancinante de « Tomorrow Never Knows » des Beatles retentit. Un classique du groupe en concert. Pendant de longues minutes, la chanson, calme et poignante, se déroule, avant que les deux musiciens saluent la foule en même temps qu’ils se dirigent au milieu de leur forêt de machines. Le ton devient alors plus acidulé, puisque le duo dégaine d’entrée son classique « Hey Boy Hey Girl ». Comme à leur habitude les Chemical Brothers envoient des basses lourdes couplées à un jeu de lumière et des projections vidéo impressionnantes. Les fans les plus aguerris pourront reprocher (à raison) au duo de réutiliser des images et des effets utilisés sur scène depuis pas mal d’années. Mais au vu de la qualité de la performance, et du soin apporté à l’ensemble, difficile d’avoir beaucoup de rancoeur.

Pendant tout le début du set, les classiques s’enchaînent (« Do It Again », « Go ») avant de partir sur des sonorités plus club avec des lasers dans tous les sens qui finissent de convaincre tout le monde. L’ambiance qui règne dans la plaine est assez à part : le Bourget se transforme en rave joyeuse et dingo, on y danse dans tous les sens, des gens balancent des confettis à notre gauche, tandis qu’à notre droite on voit un fumigène rouge s’illuminer dans la nuit. La communion avec le public est belle, et devient encore plus prégnante lorsque le groupe entame l’émotionnel « Swoon ». Au même moment que le refrain explose, des ballons géants balancés depuis la grande scène atterrissent sur nos têtes. Un peu plus tard, une soucoupe volante et deux grands robots débarqueront aussi sur la scène, pour imposer encore plus la machine Chemical Brothers. Un Disneyland électronique ultra jouissif qui brûle les pieds autant qu’il irradie le cerveau avec ses effets de lumières dingues et épileptiques.

Ce qui surprend le plus, c’est combien le son du groupe arrive à rester dans l’air du temps : rien ne sonne ringard, vieux, ou usé. On danse sur des morceaux de quinze ans d’âge comme si de rien n’était. On le remarque encore plus lorsque, épuisé et heureux, les premières notes arabisantes de « Galvanize », vieux de onze ans maintenant, nous transportent une dernière fois dans la nuit. La plaine, enfumée et en furie, en réclame encore après deux heures de concert. Il est pourtant l’heure du dernier métro : la lumière se rallume, on souffle un bon coup en regardant le ciel. Au même moment, l’écran principal affiche cette phrase qui s’accorde parfaitement avec l’ensemble de la prestation : « Don’t think ». Merci, on n’y a pas manqué.

Meilleur moment : On a beau avoir déjà vu le groupe en concert, « Swoon » reste un morceau qui pince le coeur et nous transporte dans un yoyo d’émotions en live. Snif.

Pire moment : Un concert des Chemical Brothers, c’est beaucoup de fumée pour des super effets visuels. Moins rigolo quand on se trouve à proximité d’une souffleuse qui nous enfume la tête sans vergogne.

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