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9 août 2016

En direct du Neopop Festival à Porto

par rédaction Tsugi

Cela fait 11 ans maintenant que Viena Do Costelo vibre chaque été en mode grosse techno. Et une fois encore, l’édition 2016 ne dérogeait pas à la règle : Carl Cox, Nina Kraviz, Pan-Pot, Ben UFO, Benjamin Damage, la citadelle a tremblé sous une programmation aux petits oignions ! Récit.

Jeudi : John Talabot, Unforeseen Alliance, et des jambes en mousse

Dès le premier soir, jeudi, John Talabot nous accueille sur la Neostage, scène principale ornementée d’une structure imposante de néons et d’un écran géant. Et avec son mix tout en nuances mêlant longues nappes atmosphériques, gros pieds techno et petites pointes acides, le DJ espagnol nous déroule le tapis rouge. Du « You’re welcome » de Sven Dohse à l’hypnotique « Transposer » de Michael Kruck, il nous prouve à nouveau toute l’étendue de son savoir-faire, tout comme l’Américain Solar sur l’Antistage qui vient sans aucun doute d’ajouter une pierre de plus à sa renommée sur le vieux continent. Après un début de mix à l’ambiance sombre et froide, il fait véritablement décoller le public au bout d’un quart d’heure, notamment grâce à l’épileptique « Dissociation » de Silent Servant, suivi par le « Computer Beats » de DimDJ dont les vagues acides ont rapidement submergé le dancefloor. Un set qui fera sans conteste partie des grands moments du festival, au même titre que le live d’Unforeseen Alliance ! Alors oui, il y a Xosar en face sur le line-up, mais le quatuor nous captive en proposant un savant mélange de techno à la fois frontale, breakée et synthétique. Que ce soit sur la scène ou dans la fosse, l’électricité est palpable, et ce ne sont pas les mecs en train de danser dans la queue des toilettes ou au bar qui vous diront le contraire ! Zadig reviendra d’ailleurs aux platines aux alentours de cinq heures du matin, mais nos jambes avaient besoin de repos, et on s’est laissé tranquillement raccompagner par le fameux « Poly » de Neutron jusqu’à la sortie du festival.

John Talabot par Rui Soares

Vendredi : Antigone, Polar Inertia, et un burger qui pique

Si la programmation du vendredi soir sur la Neostage aligne les grosses têtes d’affiches (Carl Cox, Pan-Pot, Matador…), celle de l’Antistage nous évoquait déjà beaucoup plus la promesse d’une nuit de frénésie sous les étoiles, et on ne s’y est pas trompé. A commencer par le set d’Antigone qui dès le début s’affaire à retourner le cerveau de l’assistance à l’aide du « Major Axis » de Polar Inertia et de ce son de sonar qui nous hante encore aujourd’hui. Un mix au travers duquel il baladera son public dans une techno industrielle, mentale, mais toujours accompagnée par des rythmiques fouillées : ici, l’autoroute 4×4 n’est pas la norme, et ça fait beaucoup de bien ! On aurait beaucoup aimé qu’il en soit de même pour Carl Cox, mais les morceaux s’enchaînent trop souvent de manière linéaire, sans relief. Alors oui, on n’a pas boudé notre plaisir non plus à danser sur toutes les pépites qu’il a balancé, mais on aurait aimé un poil plus de nuances. Le bon côté des choses ? Cela nous aura permis de nous familiariser avec les foodtrucks du festival et le fameux burger « Dragom » dont le nom vous a déjà mis sur la piste d’une sauce sévèrement corsée au tabasco.


En attendant Carl Cox, par Rui Soares

En parlant de corser les choses, on a pris le temps d’écouter Inigo Kennedy, posé la bouche pleine au bord de la citadelle. En relevant dès le début le BPM, le patron du label Asymmetric annonce tout de suite la couleur : deux heures de mix sans concession, à l’image de l’ambiance apocalyptique du morceau « Arsenic » de Shaken Opus. Heureusement, Polar Inertia est là pour temporiser juste après. Le Français est sans aucun doute un interlocuteur de choix lorsque l’on parle de techno comme d’une invitation au voyage. Encapuchonné, le Parisien s’amuse à triturer ses machines tout comme l’échine de son dancefloor. Au même titre que l’on joue avec un yoyo, il oscille entre souplesse et fermeté, entre grandes plages synthétiques et rythmiques cadencées, gardant ainsi toujours l’emprise sur son public ! Donato Dozzy n’a alors plus qu’à clore les débats en surfant sur la vague. Et quelle vague ! Une lame de fond si violente qu’au moment d’entendre résonner les dissonances du « Hellegat » de Gunnar Haslam, on s’inquiéterait presque pour la citadelle. Fort heureusement, les architectes de l’époque avaient visiblement prévu la déferlante sonore.

Polar Inertia par CDphoto Lab

Samedi : Fatima al Qadiri, Ben UFO, et tout fout le camp

Et au milieu de la tempête vint la brise, dès le lendemain soir : Fatima al Qadiri. A l’instar de son dernier LP, elle oscille entre techno et bass music, proposant un set qui, loin d’avoir ravi le public (tout le monde squattait le live de Birth of Frequency) a au moins eu le mérite d’aérer un peu l’atmosphère. C’est d’ailleurs un point commun qu’elle partage avec Etienne Jaumet qui joue après elle. Le membre de Zombie Zombie a même réussi à ramener la foule vers la grande scène. Que ce soit avec son micro, son saxophone ou derrière ses synthés, il pousse les mélodies sur la longueur, flirtant avec le psychédélisme, sans jamais en abuser. Une ouverture en grandes pompes d’une Neostage qui allait s’embraser pour la première fois ce soir là. Car si nous avons passé la majeur partie du festival sur la scène indus, c’est bel et bien lors de cette dernière soirée que le dancefloor principal est devenu le théâtre de la folie salvatrice que seule la techno peut prodiguer. A commencer par Ben UFO qui a encore prouvé ici toute sa valeur sans avoir l’air de forcer. Lançant les hostilités en mode dancehall, l’Anglais met le dancefloor à sac et réussit même à ramener la house au cœur du débat avec le « Final Credits » de Midland. Impressionnant.

La Neostage par Rui Soares

Il nous a fallu un moment pour nous en remettre, mais Benjamin Damage et Maceo Plex sont là pour nous aider. Entre le premier dont les effluves d’Obsidian imprègnent encore largement le live et un Maceo Plex qui depuis son passage à Peacock n’en finit plus de mettre le public à l’envers, on a préféré profiter plutôt que prendre des notes. Nous aussi on aime bien fermer les yeux et oublier le boulot de temps en temps !

Meilleur moment : Ben UFO, des paillettes et des ballons de baudruche géants !
Pire moment : Euh… c’est pour quoi les statues d’animaux sur scène avec Maceo Plex ?

A noter que la plupart des sets de l’Antistage se réécoutent en streaming (ici pour le jeudi, pour le vendredi et pour le samedi). 

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