Crédit Photo : Matt Wheeler

En écoute: “Siku”, l’album équatorial de Nicola Cruz

Ça fait un moment que Nico­la Cruz squat­te nos colonnes. En 2017, le jeune pro­duc­teur franco-équatorien, adoubé par Nico­las Jaar, nous dévoilait les couliss­es de son EP Can­tos de Vision. Deux ans plus tard, il remet le cou­vert avec Siku, un album équa­to­r­i­al car­ac­térisé par sa richesse sonore et son aspect contemplatif.

Si ce nou­veau long-format con­serve la sérénité habituelle du musi­cien, il s’avère plus touf­fu que son prédécesseur. Le com­pos­i­teur dévie des tex­tures épurées aux­quelles il nous avait habituer, pour priv­ilégi­er les col­lab­o­ra­tions avec des artistes du monde entier et la diver­sité instru­men­tale. L’al­bum tire en effet son nom du siku, un instru­ment à vent d’o­rig­ine andine qui représente la dual­ité. D’autres instru­ments vien­nent s’a­jouter à la liste, comme la sitar sur “Siete” ou le bal­a­fon, une per­cus­sion d’o­rig­ine africaine.

Par­mi nos coups de coeur, on retien­dra “Esu Enia” et ses élans ryth­miques ou “Voz de las Mon­tañas”, le morceau le plus apaisé du disque. Sur ce titre, la voix cristalline de la chanteuse Minük transperce l’e­space sonore occupé par des arpèges de gui­tare et des bat­te­ments per­cus­sifs étouf­fés. C’est d’ailleurs symp­to­ma­tique du soin par­ti­c­uli­er apporté au mix de cha­cune des pistes. Un tra­vail qui rend l’ensem­ble lis­i­ble et qui ren­force la puis­sance évo­ca­trice de l’al­bum. Jun­gle ama­zoni­enne et mon­tagnes des Andes défi­lent sous nos yeux, comme pour rap­pel­er l’e­sprit folk­lorique qui habite la musique de l’artiste, tan­dis qu’à inter­valles réguliers, des élé­ments élec­tron­iques nous ramè­nent au présent. Au final, on a bien envie de repar­tir en transe chamanique avec Nico­la Cruz.

Nico­la Cruz sera de pas­sage à la Gaîté Lyriques le 20 févri­er.

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