Exclu 24h : cette compile d’Hotel Radio Paris qui secoue la club music actuelle

Fondée en 2016 par Jean-Charles Leu­vrey, Hotel Radio Paris est une webra­dio indépen­dante et détachée des car­cans. La preuve avec cette deux­ième com­pi­la­tion épatante Rush Hour, en avant-première sur Tsu­gi, qui brouille encore davan­tage les fron­tières de la club music actuelle.

En qua­tre ans, Hotel Radio Paris s’est dess­inée un chemin bien à elle dans l’u­nivers des webra­dios français­es. Il faut dire que son fon­da­teur en a sous le coude, fort de ses mul­ti­ples voy­ages et de ses expéri­ences radio­phoniques avec Brodin­s­ki ou Pedro Win­ter. Hotel Radio Paris, ou HRP, c’est cette webra­dio non sub­ven­tion­née que les jeunes artistes de la scène élec­tron­ique française garde bien à l’or­eille. Si la par­tie événe­men­tielle est à l’ar­rêt depuis la pandémie, J.C et J.M (à la direc­tion artis­tique et pro­gram­ma­teur de la com­pi­la­tion) en ont prof­ité pour dévelop­per la pro­duc­tion et les émis­sions où reg­gae, rap, tech­no s’en­tre­choquent dans des lives, des lec­tures ou des talk-shows.

Alors qu’ils sont en train de mon­ter leur pro­pre label, ils sor­tent cette sec­onde com­pi­la­tion aux sonorités éclec­tiques, alliant bass music, futur bass ou dance­hall et brouil­lent encore davan­tage les fron­tières de la club music actuelle. Rencontre.

Racontez-nous l’his­toire autour d’Ho­tel Radio Paris…

L’histoire est assez sim­ple en réal­ité. Il y a cinq ans, j’ai débar­qué à Paris après 15 années passées à l’étranger. Je voulais avoir une émis­sion dans une radio nationale mais au final, ça ne s’est pas fait, donc j’ai créé ma pro­pre radio, tout simplement.

Quelle scène défendez-vous autour de vos playlists et DJ sets ?

On défend la lib­erté d’expression. Il n’y a aucune scène en par­ti­c­uli­er car on a autant de la club music que du reg­gae, du rap, de la tech­no, des lives, des lec­tures, des talk shows… L’idée, c’est vrai­ment d’être éclec­tique et ouvert à tous, peu importe ton nom­bre de fol­low­ers ou si tu es cool dans le business.

Au final en France, on est con­nu car on ne fait pas vrai­ment par­tie du micro­cosme de la cap­i­tale, on a tou­jours été très ouvert vers la province.”

Tom­my Kid dans les stu­dios d’Ho­tel Radio Paris

Vous vous êtes bien implan­tés dans le paysage des webra­dios français­es, quel bilan tirez-vous depuis vos débuts et quel regard portez-vous sur cet univers ?

Aujourd’hui je crois qu’on est sec­ond [en radios indépen­dantes ndlr] en terme d’au­di­teurs en France der­rière Radio Meuh donc ça fait plaisir, mais je n’y porte pas vrai­ment de regard par­ti­c­uli­er. Ce qui est cool, c’est qu’on ne suit pas tous la même logique, il en faut pour tout le monde. Au final en France, on est con­nu car on ne fait pas vrai­ment par­tie du micro­cosme de la cap­i­tale, on a tou­jours été très ouvert vers la province et puis je n’ai jamais voulu être Parisien, je crois ça se ressent dans la pro­gram­ma­tion (rires). Au final, le seul regret que j’ai est de ne pas avoir dévelop­pé YouTube dès le début.

On a choisi de met­tre en avant des pro­duc­teurs qu’on entend moins dans l’Hexa­gone avec d’autres qui vien­nent d’ici.”

Parlez-moi de cette com­pi­la­tion et des artistes qui la com­posent… Com­ment les avez-vous sélec­tion­nés, et dans quelle esthétique ?

J.M alias Mam­bous­sa : En ce qui con­cerne la com­pi­la­tion, tout a com­mencé durant le con­fine­ment. On s’est pas mal con­certé avec JC sur la sit­u­a­tion de la COVID-19 et ce qui allait se pass­er par la suite. Puis nous sommes tombé d’accord sur le fait qu’il fal­lait faire quelque chose car le monde était à l’arrêt. Mais pas les pro­duc­teurs, et étant pro­duc­teur de club music, j’ai pris l’ini­tia­tive de regrouper des artistes français comme inter­na­tionaux que j’aimais bien autour d’un pro­jet com­mun. On a ain­si choisi de met­tre en avant des pro­duc­teurs qu’on entend moins dans l’Hexa­gone avec d’autres qui vien­nent d’i­ci. On se retrou­ve donc avec un track de Lazyflow mais aus­si Only­tom qui vient de Los Ange­les, Sebastien For­rester et Natek & Nobel de Milan…

J.C : Moi je lui ai fait con­fi­ance, puis j’ai validé ou non les tracks.

C’est quoi la suite pour Hotel Radio Paris ?

La suite, c’est de con­tin­uer à faire ce qu’on fait déjà actuelle­ment avec plein de nou­velles choses. On se met à fond dans la sape cette année, on a aus­si de belles col­lab­o­ra­tions qui arrivent, et avec Mam­bous­sa, on va dévelop­per le label, sor­tir des EPs et d’autres com­pi­la­tions. Ça me tient à cœur de faire tout ça.