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🌟 Exclu : Paul Kalkbrenner et NTO nous ont racontĂ© l’histoire derriĂšre leur collab

par Tsugi

Pour la sor­tie du clip et du remix du titre “Invis­i­ble” de NTO par Paul Kalk­bren­ner, ren­con­tre exclu­sive pour Tsu­gi entre les deux hommes.

MaĂźtre d’une tech­no deep, tout en pro­fonde atmo­sphĂšre et dĂ©li­cate mĂ©lan­col­ie, l’a­mi du Sud Antho­ny Favier alias NTO s’apprĂȘte Ă  sor­tir Ă  la ren­trĂ©e son pre­mier vĂ©ri­ta­ble album, 15 ans aprĂšs ses dĂ©buts et une suc­ces­sion sans inter­rup­tion de hits (de “la ClĂ© des Champs” Ă  “Trau­ma”). En prĂ©am­bule, il s’est offert le ser­vice de mon­sieur Paul K pour s’occuper de son morceau “Invis­i­ble”. On a voulu en savoir plus sur com­ment la col­lab­o­ra­tion s’est dĂ©roulĂ©e.

“J’étais comme un gosse quand j’ai reçu son track !”

Antho­ny, pourquoi avoir demandĂ© Ă  Paul de remix­er ton track ?

NTO : À la base, on avait l’idĂ©e de faire des  â€œvari­a­tions” autour du titre “Invis­i­ble”, troisiĂšme sin­gle de mon futur album. Donc aprĂšs avoir rĂ©al­isĂ© un clip orig­i­nal et une ses­sion piano live avec le gĂ©nial Sofi­ane Pamart, je voulais laiss­er le soin Ă  d’autres artistes que j’estime de racon­ter leur pro­pre his­toire autour du thĂšme. Paul fait par­tie de ceux qui m’a don­nĂ© envie de devenir pro­duc­teur. C’est donc un cadeau incroy­able qu’il me fait en remix­ant ce morceau qui compte Ă©nor­mé­ment pour moi. Tout s’est fait hyper vite et de façon super flu­ide, il a kif­fĂ© la mĂ©lodie il a dit : “Ok donne-moi les parts”, et c’était parti.

Paul, tu sors trĂšs peu de remix­es, pourquoi avoir accep­tĂ© cette fois-ci ? 

Paul K : Oui c’est vrai, je reçois beau­coup de deman­des. Je pense que l’une de mes plus grandes qual­itĂ©s est de toutes les Ă©couter. Je ne me con­cen­tre pas seule­ment sur si j’aime ou pas, je me con­cen­tre sur savoir si je peux faire de mon mieux. Si je ne peux pas, alors ça n’en vaut pas la peine. Avec “Invis­i­ble”, cela ne m’a pris qu’une Ă©coute pour savoir que je le ferais. J’ai donc appelĂ© mon man­ag­er et je lui ai dit : “Allons‑y”.

Antho­ny, tu lui as lais­sĂ© carte blanche ?

NTO

Art­work

NTO : Com­plĂšte­ment. Quand tu deman­des un remix Ă  quelqu’un, tu n’as pas envie de l’orienter, au con­traire. Le but Ă©tait qu’il racon­te sa pro­pre his­toire sans aucune lim­ite. Et cela a super bien fonc­tion­nĂ©. L’original pos­sĂšde une con­struc­tion plutĂŽt nar­ra­tive, par moment deep ou bien dance­floor, et Paul apporte Ă  son remix sa couleur et sa force si caractĂ©ristiques.

Paul, com­ment as-tu tra­vail­lĂ© dessus ? 

Paul K :  Antho­ny, comme je l’ai appris plus tard, com­pose avec une his­toire en tĂȘte. Main­tenant que nous avons tournĂ© la vidĂ©o pour le remix, je le sais, mais quand j’ai bossĂ© sur le remix, je n’en avais aucune idĂ©e. J’ai donc tra­vail­lĂ© comme d’habitude, dans un flot en ajoutant, en ajoutant. Mais ce remix m’est venu naturelle­ment. C’était un tra­vail de quelques semaines en allant tou­jours de l’avant comme dans une ligne droite.

Qu’est-ce qui vous sat­is­fait le plus dans ce remix ?

NTO : Je sens qu’il a aimĂ© le thĂšme mĂ©lodique, car au final il l’a vrai­ment prĂ©servĂ©, et qu’il y a posĂ© sa « grosse pat­te ». Ce remix m’évoque beau­coup ses pro­duc­tions d’il y a plusieurs annĂ©es, avec une Ăąme extrĂȘme­ment tech­no. C’est vrai­ment kif­fant de sen­tir que le tout enrobe Ă  mer­veille le thĂšme que j’ai com­posĂ©. J’aime beau­coup l’idĂ©e qu’il m’ait Ă©nor­mé­ment inspirĂ© en tant qu’artiste il y a presque 15 ans, et qu’aujourd’hui une de mes mĂ©lodies l’inspire Ă  son tour et lui donne envie de pro­duire un track. Le sen­ti­ment est vrai­ment incroy­able, franche­ment j’étais comme un gosse quand je l’ai reçu !

Paul K : Le fait d’avoir rĂ©us­si Ă  garder une ver­sion longue. On me demande tou­jours des ver­sions plus cour­tes, surtout pour la radio. Avec Antho­ny, nous avons vite pris la dĂ©ci­sion de le con­serv­er dans sa ver­sion ini­tiale. C’est une his­toire de sept min­utes dans laque­lle on se laisse con­duire et c’est nĂ©ces­saire d’avoir cette longueur pour obtenir cet effet.

 

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Quelle rela­tion avez-vous ?

NTO : Hon­nĂȘte­ment, c’est un peu irrĂ©el. AprĂšs tous ces Ă©changes ultra sim­ples qui ont menĂ© Ă  tourn­er ce clip, on s’est retrou­vĂ©s pour le tour­nage puis on a passĂ© la soirĂ©e ensem­ble Ă  s’enflammer en par­lant musique, pro­duc­tions, inspi­ra­tions, Ă  boire des coups, dĂ©con­ner, et aprĂšs tout ça tu finis dans ta cham­bre d’hĂŽtel Ă  te dire : « C’est n’importe quoi putain
 j’ai passĂ© la journĂ©e avec Paul Kalk­bren­ner ! »

Paul K : Je l’ai ren­con­trĂ© pour la pre­miĂšre fois Ă  Paris, il y a peu de temps quand on a tournĂ© le clip du remix. Il m’a dit que nous nous sommes par­lĂ© il y a longtemps, en 2006 quand je vivais Ă  Aix-en-Provence et qu’il Ă©tait encore un trĂšs jeune raveur. Il m’a dit qu’il avait Ă©tĂ© influ­encĂ© par ma musique alors que je ne le savais pas du tout. J’avais vague­ment enten­du par­ler de son ancien label Hun­gry Music, mais je n’y con­nais­sais pas grand-chose. On s’est bien amusĂ©s !

“Cette annĂ©e a vrai­ment changĂ© la donne. Toutes les cartes ont Ă©tĂ© rebattues. C’est le dĂ©but d’un nou­veau cycle.”

Quels change­ments pour la scĂšne musi­cale Ă©lec­tron­ique aprĂšs la crise sanitaire ?

NTO : Elle va revenir encore plus forte. On veut telle­ment jouer. Beau­coup d’artistes ont pro­duit beau­coup de musiques durant cette pĂ©ri­ode. C’était dur, mais inspi­rant aus­si d’un autre cĂŽtĂ©. Les gens ont envie de se retrou­ver pour la « bam­boche Â». Je pense qu’une grosse Ă©nergie va dĂ©fer­ler quand ça va repren­dre. Vivement !

Paul K : Cette annĂ©e a vrai­ment changĂ© la donne. Toutes les cartes ont Ă©tĂ© rebattues. C’est le dĂ©but d’un nou­veau cycle. Mal­heureuse­ment, cer­tains labels, fes­ti­vals, sociĂ©tĂ©s de pro­duc­tion, etc, ne sur­vivront pas. D’autres choses, sans doute plus petites et plus locales appa­raĂźtront. Vol­er en Europe de fes­ti­val en fes­ti­val, sera quelque chose que fer­ont les DJs, mais plus les raveurs. Enfin, atten­dons de voir ce qu’il va se passer !

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