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2 mars 2023

đŸ„Š Fight Club : le nouveau Orbital, pour ou contre ?

par Tsugi

Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le nouvel album d’Orbital, Optical Delusion, Fight ! 

Chronique issue du Tsugi 157 : Flavien Berger et Agar Agar : Bande Ă  part, disponible en kiosque et Ă  la commande en ligne.

 

pourIl va falloir faire contre mauvaise fortune bon coeur : les dinosaures Ă©lectroniques britanniques refusent de mourir. Ces quinquagĂ©naires (sexagĂ©naires parfois) du 4/4, derniers vestiges de l’ñge d’or des annĂ©es 1990, sont bien dĂ©terminĂ©s Ă  s’incruster durablement. AprĂšs Leftfield le mois dernier, avant Underworld et sĂ»rement The Chemical Brothers en 2023, c’est au tour des frĂšres Paul et Phil Hartnoll, alias Orbital, d’effectuer un nouveau (ultime ?) tour de piste. RevigorĂ© par le petit succĂšs (au moins critique) de sa rĂ©cente compilation anniversaire 30 Something, qui brassait mises Ă  jour de classiques et nouveaux remixes, Orbital cĂ©lĂšbre son retour sur son label historique, London Records, avec un dixiĂšme album tout neuf, avant une sĂ©rie de rĂ©Ă©ditions de son catalogue. Tout neuf, c’est vite dit. Orbital fait du Orbital, ni plus ni moins. Mais il le fait bien, s’autorisant mĂȘme une virulente digression Ă  laquelle nous n’étions pas habituĂ©s, l’épique « Dirty Rat » en compagnie des frappadingues Sleaford Mods, portĂ© par une ligne de basse dantesque et une rage sourde. Les frĂšres Hartnoll parviennent Ă  maintenir un Ă©quilibre, fragile, entre les emprunts Ă  leur passĂ© et un son plus moderne. « Ringa Ringa (The Old Pandemic Folk Song) » ou « The New Abnormal » auraient pu ainsi figurer sur le Brown Album (1993), « You Are The Frequency » ou « What A Surprise » sur Snivilisation (1994), « Requiem For The Pre Apocalypse » sur l’EP Times Fly (1995) et le trancey « Day One » sur Ă  peu prĂšs tous leurs albums. Quant Ă  « Are You Alive », « Home » ou « Moon Princess », chansons Ă©lectroniques uptempo au format couplet/refrain/machines, elles montrent un nouveau chemin, presque pop, aux Hartnoll, qui se renouvellent suffisamment pour sĂ©duire avec Optical Delusion nouveaux venus et convertis de longue date. C’est bien connu, c’est dans les vieux pots, etc., etc.

Benoßt Carretier 

 

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contreC’est beau les souvenirs. Parfois, un peu douloureux aussi quand on se prend dans la tronche l’épreuve du temps. Surtout si on se rappelle ce 6 juin 1996, et le concert d’Orbital Ă  l’ÉlysĂ©e Montmartre Ă  Paris. C’était il y a vingt-six ans mais notre mĂ©moire est encore fraĂźche. Le dispositif Ă©tait, pour l’époque, futuriste. Une pyramide d’échafaudages posĂ©e au milieu de la salle, oĂč les frĂšres Hartnoll, chaussĂ©s de drĂŽles de lampes-lunettes trĂŽnaient au sommet face Ă  leurs machines. « Belfast », « Chime », « Halcyon And On And On »  Nous Ă©tions sous le charme de leurs hits techno mĂ©lodiques qui mixaient ambient et breakbeat. Heureux de voir enfin ceux qui Ă©taient alors de vraies stars. Le duo vient de fĂȘter ses trente ans de carriĂšre, et publie aujourd’hui son dixiĂšme album. Que reste-t-il de nos amours ? À la fois beaucoup, comme un savoir-faire incontestable dans la crĂ©ation Ă©lectronique, mais aussi pas grand-chose, tant cette qualitĂ© semble ĂȘtre figĂ©e dans le passĂ©. Le futur de la techno ne passera pas par Orbital, mĂȘme si sur Optical Delusion, la fratrie convoque toute une sĂ©rie d’invitĂ©s vocaux avec la volontĂ©, on l’imagine, d’amener de l’inĂ©dit Ă  ses compositions. Le climax du projet Ă©tant « Dirty Rat » avec les excitĂ©s Sleaford Mods. La nerveuse ligne de basse fait illusion Ă  condition d’oublier le reste : c’est-Ă -dire un brouet trance-punk indigeste. On n’est par contre pas obligĂ© d’adhĂ©rer Ă  la voix façon Jeanne D’Arc sur le bĂ»cher de Dina Ipavic sur « Day One » ou aux incantations grand guignol de Coppe sur la conclusion « Moon Princess ». Mais on se dit que les brozeurs ont peut-ĂȘtre glissĂ© une piste pour mieux comprendre ce disque. Le titre d’ouverture, pĂ©taradant Ă  souhait, se nomme de maniĂšre assez fun « Ringa Ringa (The Old Pandemic Folk Song) (feat. The Mediaeval Baebes) ». Et si tout ceci n’était qu’un vaste gag ? Vu sous cet angle, on a (presque) envie d’applaudir.

Patrice Bardot

 

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