đ„ Fight Club : le nouvel album de Ry X, pour ou contre ?
Un album, deux avis. Aujourdâhui sur le ring, le nouvel album de Ry X, Blood Moon. Fight !Â
Chronique issue du Tsugi 151 : Festivals mon amour : d’hier Ă aujourd’hui, la saga de ces Ă©vĂ©nements qui nous rapprochent, disponible maintenant en kiosque et Ă la commande en ligne.
Il y a quasiment dix ans jour pour jour, un remix trĂšs mĂ©lodique vrillait les tĂȘtes des danseurs du monde entier. De prĂ©fĂ©rence en mode after au petit matin, avec le soleil qui se lĂšve en rideau de fond â et si en plus il y a la mer, on nâa rien contre. Cet Ă©tĂ© 2012 donc, on Ă©tait bouleversĂ© par ce « Howling (Ăme remix) » dont un duo nommĂ© Ă©galement The Howling avait signĂ© lâĆuvre originale. DerriĂšre ce pseudo, une moitiĂ© justement de Ăme, Frank Wiedemann, et un chanteur Ă la voix de tĂȘte hantĂ©e, Ry X. PassĂ©e cette rĂ©vĂ©lation initiale, on a cherchĂ© depuis un peu en vain dans les sorties de Ry Cuming une pĂ©pite du mĂȘme acabit. DâoĂč une certaine dĂ©ception face aux deux albums prĂ©cĂ©dents, longs pensums mous du genou oĂč lâAustralien semblait pleurer sa mĂšre sur des arrangements mi-acoustiques mi-Ă©lectroniques. Câest Ă©videmment sans grande conviction que lâon sâest penchĂ© sur ce Blood Moon. Sauf que notre homme a dĂ©cidĂ© dâaccĂ©lĂ©rer le tempo et surtout dâapporter plus de richesse luxuriante Ă sa production dâordinaire squelettique. Alors bien sĂ»r, cela nâenlĂšve pas le cĂŽtĂ© « on se met Ă genoux et on se tait pour la messe » qui se dĂ©gage de ses compositions (trop) cĂ©rĂ©brales, comme sous influence divine. Mais difficile de ne pas accrocher aux mĂ©lodies des brillants « Let You Go » ou « Borderline ». Mieux, on a parfois lâimpression en Ă©coutant ces riffs de guitare diaphane et ces tentatives de pousser le beat dans le rouge (enfin, sans trop dĂ©conner quand mĂȘme), dâassister en direct Ă la naissance dâun nouveau style: le new folk dancefloor. Genre Bon Iver un soir au Berghain se dĂ©cide de griller des marshmallows Ă lâacide dans la dark room. On attend maintenant un petit remix de Ăme et notre Ă©tĂ© sera parfait. La nostalgie Ă©tant toujours ce quâelle Ă©tait.
Patrice Bardot
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Oh, le beau beat! Oh, le tempo qui sâaccĂ©lĂšre! Ah, lâĂ©nergie cosmique irrĂ©sistible qui se dĂ©gage des treize pistes du troisiĂšme album de lâAustralien RyX! Euh, on plaisante bien sĂ»r. Ry X a beau avoir dĂ©passĂ© la barre des 50 BPM et mis un peu de piquant dans son guacamole certifiĂ© « petit producteur », ses chansons restent toujours aussi redoutables quâun filet dâeau tiĂšde ou un plat de navets vapeur. Bande-son parfaite pour un documentaire de la TNT sur le dĂ©sert de [insĂ©rer la destination de votre choix] ou les aventures du yogi caresseur dâarbres Vyentparlahmefairehunchaique (celui qui fait revenir lâĂȘtre aimĂ©, rĂ©pare les voitures Ă distance ou rĂšgle les soucis Ă©rectiles), Blood Moon souffre dĂ©jĂ de la surabondance de chanteurs Ă©lectronicopop « à message » â mĂȘme si le bien nommĂ© « Bordeline », moment de folie improbable dans ce pensum dĂ©goulinant de miĂšvrerie, aurait pu figurer en face B dâun maxi de Moderat. Ăa geint, ça chouine, ça miaule comme un petit chaton affamĂ© des paroles « nourries par les rĂ©flexions de RY X sur les relations intimes quâil traduit en conversations plus larges sur lâesprit, le divin fĂ©minin et lâexploration de soi ». Quand mĂȘme! On ne sait pas trop Ă quoi il tournait (jus de betteraves, mezcal ?) seul dans son studio de Topanga, au cĆur des montagnes de Santa Monica, mais il aurait dĂ» sâabstenir, car ce disque « incroyablement personnel » oĂč « la croissance et lâapprentissage sont des motifs rĂ©currents » manque incroyablement de muscle. Ah, on nous glisse dans lâoreillette que, profitant de la beautĂ© des lieux, il ne sâarrĂȘtait de composer que pour « explorer les montagnes au coucher du soleil ». Il fallait le dire plus tĂŽt que câĂ©tait une commande de Nature&DĂ©couvertes pour sa collection ‘Merveilles de la nature’. Allez, rendez-moi The Howling!
BenoĂźt Carretier
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