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4 juillet 2022

đŸ„Š Fight Club : le nouvel album de Ry X, pour ou contre ?

par Tsugi

Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le nouvel album de Ry X, Blood Moon. Fight ! 

Chronique issue du Tsugi 151 : Festivals mon amour : d’hier Ă  aujourd’hui, la saga de ces Ă©vĂ©nements qui nous rapprochent, disponible maintenant en kiosque et Ă  la commande en ligne.

pour Il y a quasiment dix ans jour pour jour, un remix trĂšs mĂ©lodique vrillait les tĂȘtes des danseurs du monde entier. De prĂ©fĂ©rence en mode after au petit matin, avec le soleil qui se lĂšve en rideau de fond – et si en plus il y a la mer, on n’a rien contre. Cet Ă©tĂ© 2012 donc, on Ă©tait bouleversĂ© par ce « Howling (Âme remix) » dont un duo nommĂ© Ă©galement The Howling avait signĂ© l’Ɠuvre originale. DerriĂšre ce pseudo, une moitiĂ© justement de Âme, Frank Wiedemann, et un chanteur Ă  la voix de tĂȘte hantĂ©e, Ry X. PassĂ©e cette rĂ©vĂ©lation initiale, on a cherchĂ© depuis un peu en vain dans les sorties de Ry Cuming une pĂ©pite du mĂȘme acabit. D’oĂč une certaine dĂ©ception face aux deux albums prĂ©cĂ©dents, longs pensums mous du genou oĂč l’Australien semblait pleurer sa mĂšre sur des arrangements mi-acoustiques mi-Ă©lectroniques. C’est Ă©videmment sans grande conviction que l’on s’est penchĂ© sur ce Blood Moon. Sauf que notre homme a dĂ©cidĂ© d’accĂ©lĂ©rer le tempo et surtout d’apporter plus de richesse luxuriante Ă  sa production d’ordinaire squelettique. Alors bien sĂ»r, cela n’enlĂšve pas le cĂŽtĂ© « on se met Ă  genoux et on se tait pour la messe » qui se dĂ©gage de ses compositions (trop) cĂ©rĂ©brales, comme sous influence divine. Mais difficile de ne pas accrocher aux mĂ©lodies des brillants « Let You Go » ou « Borderline ». Mieux, on a parfois l’impression en Ă©coutant ces riffs de guitare diaphane et ces tentatives de pousser le beat dans le rouge (enfin, sans trop dĂ©conner quand mĂȘme), d’assister en direct Ă  la naissance d’un nouveau style: le new folk dancefloor. Genre Bon Iver un soir au Berghain se dĂ©cide de griller des marshmallows Ă  l’acide dans la dark room. On attend maintenant un petit remix de Âme et notre Ă©tĂ© sera parfait. La nostalgie Ă©tant toujours ce qu’elle Ă©tait.

Patrice Bardot

 

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contre

Oh, le beau beat! Oh, le tempo qui s’accĂ©lĂšre! Ah, l’énergie cosmique irrĂ©sistible qui se dĂ©gage des treize pistes du troisiĂšme album de l’Australien RyX! Euh, on plaisante bien sĂ»r. Ry X a beau avoir dĂ©passĂ© la barre des 50 BPM et mis un peu de piquant dans son guacamole certifiĂ© « petit producteur », ses chansons restent toujours aussi redoutables qu’un filet d’eau tiĂšde ou un plat de navets vapeur. Bande-son parfaite pour un documentaire de la TNT sur le dĂ©sert de [insĂ©rer la destination de votre choix] ou les aventures du yogi caresseur d’arbres Vyentparlahmefairehunchaique (celui qui fait revenir l’ĂȘtre aimĂ©, rĂ©pare les voitures Ă  distance ou rĂšgle les soucis Ă©rectiles), Blood Moon souffre dĂ©jĂ  de la surabondance de chanteurs Ă©lectronicopop « à message » – mĂȘme si le bien nommĂ© « Bordeline », moment de folie improbable dans ce pensum dĂ©goulinant de miĂšvrerie, aurait pu figurer en face B d’un maxi de Moderat. Ça geint, ça chouine, ça miaule comme un petit chaton affamĂ© des paroles « nourries par les rĂ©flexions de RY X sur les relations intimes qu’il traduit en conversations plus larges sur l’esprit, le divin fĂ©minin et l’exploration de soi ». Quand mĂȘme! On ne sait pas trop Ă  quoi il tournait (jus de betteraves, mezcal ?) seul dans son studio de Topanga, au cƓur des montagnes de Santa Monica, mais il aurait dĂ» s’abstenir, car ce disque « incroyablement personnel » oĂč « la croissance et l’apprentissage sont des motifs rĂ©currents » manque incroyablement de muscle. Ah, on nous glisse dans l’oreillette que, profitant de la beautĂ© des lieux, il ne s’arrĂȘtait de composer que pour « explorer les montagnes au coucher du soleil ». Il fallait le dire plus tĂŽt que c’était une commande de Nature&DĂ©couvertes pour sa collection ‘Merveilles de la nature’. Allez, rendez-moi The Howling!

BenoĂźt Carretier

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