đ„ Fight Club : le nouvel Animal Collective, pour ou contre ?
Un album, deux avis. Aujourdâhui sur le ring, le nouÂvÂel album dâAniÂmal ColÂlecÂtive, Time Skiffs. Fight !
Chronique issue duTsuÂgi 147 : Radio ActivÂiÂty, La folle hisÂtoire des radios musiÂcales : des pirates aux webraÂdios, disponible mainÂtenant en kiosque et Ă la comÂmande en ligne.
DeÌbarquement en beauteÌ pour le quatuor de BalÂtiÂmore, six ans apreÌs son PaintÂing With inspireÌ par le cubisme et le dadaiÌsme. Deakin de nouÂveau aÌ bord et inspireÌ, lâeÌquipage dâAvey Tare et PanÂda Bear a repris ses exploÂrations sonores. Et Time Skiffs pourÂrait eÌtre vu comme lâun des albums les plus pop du groupe. On retrouÂve dans ces neuf chanÂsons ce qui a fait le sel dâAnimal ColÂlecÂtive. Elles font la part belle aux meÌlodies deÌroutantes, aux voix qui hantent, aux harÂmonies jouisÂsives et aux ambiances qui bercent, avec touÂjours quelques pointes psyÂcheÌ. Plus de vingt ans apreÌs les deÌbuts, que reste-t-il des eÌlucubrations pop de ces ados plus que doueÌs, devenus pour beauÂcoup des icoÌnes des anneÌes 2000 ? Auraient-ils basÂculeÌ dans le monde adulte avec son lot dâexpeÌriences, de parentalÂiteÌ, de regard plus eÌclaireÌ sur leur art ? AniÂmal ColÂlecÂtive conÂtinÂue dâexplorer, mais avec des bagages en plus, un cerÂtain cadre, une conÂduite aÌ tenir. Les strucÂtures restent juste assez comÂplexÂes pour nous intriguer et pour que lâon sâamuse aÌ les deÌchiffrer. ReÌsultat : sur Time Skiffs on se sent transÂporteÌ par les remous et deÌpayseÌ avec, dans le meÌme temps, la senÂsaÂtion rasÂsurÂante dâun enviÂronÂnement famÂiÂliÂer. Quarante-sept minÂutes de voyÂage qui pourÂraient prouÂver quâAnimal ColÂlecÂtive regarde encore vers lâavenir, faisant cap vers des horiÂzons radieux et touÂjours deÌboussolants.
Corentin Fraisse
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Il y a quelques bonnes chanÂsons sur cet album (« Car Keys » par exemÂple, mais pas beauÂcoup dâautres) dont la tonaliteÌ est plutoÌt pop (et molle, il faut dire). Mais ce nâest pas la premieÌre fois et ces « bonnes » chanÂsons sont dans la conÂtiÂnuÂiteÌ de ce que le groupe proÂduit depuis mainÂtenant vingt ans (quand meÌme), alterÂnant les disÂques psycheÌdeÌlico-expeÌrimentalo-bricolo avec dâautres, plus caresÂsants. Rares sont ceux qui durent ausÂsi longtemps. GeÌneÌralement la messe est dite en quaÂtre ou cinq disÂques, ou alors les groupes passent des caps, changent de braÂquet, virent un de leurs memÂbres et se reÌinventent. Pas les AmeÌricains dâAnimal ColÂlecÂtive. La seule incerÂtiÂtude en ce qui les conÂcerne, câest le degreÌ de bruit et de meÌlodie de chaÂcun de leur nouÂveau disque, meÌme si globÂaleÂment ils ont mis de lâeau dans leur vin depuis un moment. Bref, les quaÂtre AniÂmal ColÂlecÂtive tourÂnent meÌchamment en rond. Ils nâexplorent plus rien, puisquâils ont fait le tour de leur terÂriÂtoire depuis longtemps. Sauf erreur, Time Skiffs doit eÌtre quelque chose comme le quinzieÌme album de PanÂda Bear et ses copains, sans compter les lives et les escapades en solo. HonneÌtement, en eÌcoutant ce disque, on se demande parÂfois sâils ne se sont pas eux-meÌmes fait chiÂer en lâenregistrant. Bien entenÂdu, les fans ne seront pas deÌçus. Quant aux autres, ils sâen foutent depuis longtemps. Câest quand meÌme un peu triste, non ?
AlexÂis Bernier
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