đż Lâalbum oubliĂ© : The Detroit Escalator Company â Soundtrack [313]
PenÂdant longtemps, il falÂlait remuer une parÂtie de lâinÂterÂnet pour (re)trouver ce petit bijou de Detroit signĂ© The Detroit EscaÂlaÂtor ComÂpaÂny, SoundÂtrack [313]. HeureuseÂment le label suisse Musique pour la danse a eu la bonne idĂ©e de le rééditer.
Chronique issue du TsuÂgi 147 : Radio ActivÂiÂty, La folle hisÂtoire des radios musiÂcales : des pirates aux webraÂdios disponible mainÂtenant en kiosque et Ă la comÂmande en ligne.
La musique eÌlectronique peut parÂfois touchÂer au subÂlime. Un disque semÂble sorÂtir de nulle part, et impresÂsionne telleÂment par la beauteÌ de ses meÌlodies et lâintelligence de ses strucÂtures quâil devient instantaneÌment un clasÂsique. SorÂti en 1996 chez les Anglais de FerÂox, SoundÂtrack [313] de The Detroit EscaÂlaÂtor ComÂpaÂny est de ceux-laÌ, clasÂsique, mais oublieÌ. JusquâaÌ aujourdâhui, ouÌ le label suisse Musique pour la danse sâest mis en teÌte de ramenÂer du passeÌ ce joyÂau de Detroit, conÂscienÂcieuseÂment remasteÌriseÌ et enrichi de titres suppleÌmentaires. Mais pourquoi SoundÂtrack [313] (et son sucÂcesseur Black BuildÂings sorÂti en 2001), avec sa techÂno deÌpouilleÌe aÌ lâextreÌme, ses ambiances quaÂsi ambiÂent et ses rythÂmiques deÌlicates, est aujourdâhui encore consideÌreÌ comme lâun des plus beaux disÂques eÌlectroniques qui nous soit parÂvenu de la Motor City, surÂpasÂsant meÌme cerÂtaines Ćuvres des inconÂtournÂables May, Atkins, SaunÂderÂson ou Craig ?
âAvec sa techÂno deÌpouilleÌe aÌ lâextreÌme, ses ambiances quaÂsi ambiÂent et ses rythÂmiques deÌlicates, est aujourdâhui encore consideÌreÌ comme lâun des plus beaux disÂques eÌlectroniques qui nous soit parÂvenu de la Motor Cityâ
Cela tient dâabord aÌ la perÂsonÂnaliteÌ de lâhomme derrieÌre The Detroit EscaÂlaÂtor ComÂpaÂny, Neil OllivierÂra, homme de lâombre de la sceÌne techÂno depuis ses deÌbuts. DeÌs 1988, il organÂise des soireÌes au Music InstiÂtute, le mythique club de Detroit creÌeÌ par Alton Miller et Chez DamiÂer, ouÌ reÌsonnent les preÂmiers DJ-sets techÂno. Il finiÂra par se rapÂprocher de DerÂrick May et devenir le label manÂagÂer de son label TransÂmat, traÂvailÂlant penÂdant quaÂtre ans aÌ en faire lâun des meilleurs ambasÂsadeurs du genre. SoundÂtrack [313] est ensuite, comme son nom lâindique, la bande-son du Detroit des anneÌes 1990, une peÌriode, selon les mots de Neil OllivierÂra, radÂiÂcaleÂment diffeÌrente. Les loyÂers eÌtaient aborÂdÂables et il exisÂtait peu de disÂtracÂtions, la conÂfigÂuÂraÂtion ideÌale pour toute une geÌneÌration de creÌatifs afro-ameÌricains, eÌcrivains, musiÂciens, designÂers, etc. qui sorÂtaient de leur tanieÌre pour se renÂconÂtrÂer⊠et danser. Câest en croisant leur route quâOllivierra metÂtra pour la premieÌre fois les pieds au Music InsiÂtute et se retrouÂvera catÂaÂpulteÌ dans un univers quâil ne conÂnaisÂsait pas. DeÌdicaceÌ aÌ tous ceux qui lâont guideÌ vers une nouÂvelle vie, ce preÂmier album impresÂsionÂnant est dâune senÂsiÂbiliteÌ incroyÂable et dâune beauteÌ sans cesse renouveleÌe. Chaque titre semÂble plus proÂfond, plus intime et touchant que le preÌceÌdent (le somÂmet eÌtant atteint sur « The InvertÂed Man (Falling) »), et parÂfois les rythmes sâemballent graÂcieuseÂment (« ShiftÂing Gears »). Un mysteÌre demeure neÌanmoins : comÂment The Detroit EscaÂlaÂtor ComÂpaÂny, apreÌs deux albums dâune eÌleÌgance folle et une poigneÌe dâEPs, aât-il pu cessÂer subiteÂment toute proÂducÂtion discographique en 2006 et disparaiÌtre des radars ?
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