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© Zach Thompson / DR / DR
10 novembre 2023

HAAi, Canblaster, PinkPantheress, Lord Apex… Les projets de la semaine !

par Sasha Abgral

Croyez-nous cette semaine, on a du lourd de chez lourd à vous proposer chez Tsugi. C’est une habitude, mais il faut bien le rappeler de temps en temps. On a traversé beaucoup d’émotions, des textures lo-fi de Lord Apex aux envies de vacances d’été avec Charlotte Fever, sans oublier le passage hyperpop de PinkPantheress ou la nourriture pour l’esprit donnée par Maison Blanche, ni l’électronique de Canblaster et de HAAi. On termine par David Holmes, un avant-goût de notre dernier numéro…

 

Lord Apex – The Good Fight

Dans une ère où le hip-hop lo-fi, généralement pensé comme underground, devient de plus en plus mainstream, certains se lancent dans un combat : celui de remettre une époque 90s au gout du jour, toujours plus personnelle et unique. Le premier album de Lord Apex ne représente qu’une bataille dans cette guerre, pourtant elle a tout pour faire le travail. Le rappeur britannique s’arme du son le plus correct qu’il n’ait jamais produit, et rend hommage à ses propres influences, pour peu qu’elles ne participent pas déjà au projet. Effectivement, le ‘bon combat’ a le don de s’ouvrir sur une excellente prod de Madlib, chef d’orchestre légendaire de l’underground, ou bien d’avoir Freddie Gibbs en tête d’affiche sur « Phoenix« . Longtemps resté sous les radars, (sa belle quinzaine de projets avant le LP peuvent en témoigner) le seigneur Apex sort plus fort que jamais.

Si la critique d’un inconnu sur le premier album de Lord Apex vous ennuie, profitez de la vision-même de l’artiste en question, en lisant notre interview de Lord Apex.

 

PinkPantheress – Heaven Knows

L’explosion prématurée d’un succès soudain n’est pas une chose à prendre à la légère. De plus en plus d’artistes sont confrontés à la malédiction du « one hit wonder », accentuée par l’apparition de tendances toutes autant éphémères. Il y a ceux qui disparaissent, et les autres qui continuent les fondations d’un univers qui à de quoi devenir le leur. Des premiers TikTok postés en 2020, au premier album aujourd’hui, l’onirique timidité transmise par PinkPantheress prouve que ce trait de personnalité tend à plaire. Poussée par un autre succès générationnel du genre, Ice Spice, sur l’hyperpop efficace de « Boy’s a liar Pt. 2 » (qui aura fait sa route jusqu’à l’album, évidemment), la chanteuse britannique se confie avec l’ampleur qu’il faut.

 

Maison Blanche – Food For Soul

Après l’expression bien connue « de la nourriture pour l’esprit », Maison Blanche imagine sa version musicale dans son nouvel EP. Il aurait pu se contenter de sortir une house des plus classiques, ça aurait probablement marché. Mais il fait mieux, la pimp avec des airs jazz sur le premier morceau « You’re Gonna Like It » et le dernier « Do You Like Jazz« , de profonds détails psychédéliques sur « I Needed« , ainsi que des boucles disco sur « Dexter On The Dancefloor« . Un contenu pour le moins organique, qui donne rendez-vous au même endroit à ses influences deep, soulful et classic house.

 

Charlotte Fever – Paris Cyclone

Parfois une aventure parlée, parfois une douceur chantée : le premier album de Charlotte Fever nous rappelle que le duo est un bonbon electro/pop. Ses deux membres façonnés par la grisaille parisienne n’ont pourtant rien de gris, ni de pluvieux dans leurs chansons. Plutôt, ils se dirigent vers les rayonnements exotiques des plages, d’où qu’elles viennent. À vous de décider la vôtre au fond de vos plus beaux souvenirs. C’est dans le même optimisme qu’on se lance dans l’écoute du groovy premier titre « Plage convexe« , jusqu’au cinématographique « Je suis sous ton lit« . Un chemin qui démontre une direction musicale résolument plus rythmée et qui fait regretter, rien qu’au regard de sa couverture, un été rêvé.

 

Canblaster – GENESIS

Demandez à la basse, elle connait sûrement Canblaster. Après des années d’expérimentations et de maturation qui suivront l’arrêt du quatuor Club Cheval (avec Myd, Panteros666 et Sam Tiba), Cédric Steffens refuse ici de faire une mixtape compliquée pour les oreilles des moins avertis… Sans pour autant être trop simple dans ses expérimentations. Dominé par la science du breakbeat et des nappes romantiques, il se dirige vers la UK bass et le « hardcore continuum » sur GENESIS. Ce projet est un condensé d’extase, au sein d’un environnement dont on ne saurait détailler les paysages, tant il exploite un spectre large, néanmoins concentré par la spectaculaire efficacité de son musicien.

 

HAAi – Compilation DJ-Kicks

Comme une consécration pour HAAi. Celle qui avait pu faire sa nuit aux Nuits sonores de Bruxelles rejoint les Four Tet et autres Tiga, Carl Craig, dans la famille de ceux qui ont eu le droit à leur mix DJ-Kicks. Conçue exclusivement pour les longues nuits d’écoute et d’hiver, cette compilation audacieuse et éclectique voit la DJ-productrice-chanteuse australienne cocher autant de cases en plus dans sa belle carrière musicale. Un projet qui rend hommage à ses plus grandes influences, dans une euphorie continue. C’est sans compter l’apparition de trois tracks exclusifs de sa part, dont le puissant « Always Ascending » avec Jon Hopkins et KAM-BU. Nouvelle étape méritée, on profite.

 

David Holmes – Blind On A Galloping Horse

« Un questionnement sur la décennie écoulée. Pour son premier album solo depuis 2008, le Nord-Irlandais David Holmes l’a mauvaise. Ancien garçon-coiffeur tombé dans la techno au début des années 1990, compagnon de route d’Andrew Weatherall (dont il reprend ici une composition inédite, « I Laugh Myself To Sleep« ), exilé à Los Angeles où il était devenu un compositeur de BO couru (notamment pour Steven Soderbergh, avec celles d’Ocean’s Eleven ou Hors d’atteinte), Holmes s’est depuis 2015 illustré au sein du trio psyché vaporeux Unloved. Embarquant avec lui la jeune chanteuse Raven Violet, le voilà qui lâche sans freins ses sentiments sur ce Royaume-Uni devenu bien étriqué depuis le Brexit (…) » Suite de la chronique à découvrir à la dans le nouveau Tsugi 165

Benoît Carretier

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