Gaspar Claus / ©Sylvain Gripoix

InFiné : le mythique label fête ses 15 ans au Centquatre avec tous ses artistes majeurs

Le label français InFiné fête digne­ment ses 15 ans avec une grosse teuf sur deux jours, le 13 et 14 novem­bre prochain, au Cen­tqua­tre à Paris. Le cofon­da­teur Alexan­dre Cazac nous a expliqué com­ment ce “vrai marathon” allait se passer.

Diver­sité, exi­gence, indépen­dance. Voilà les trois mots qui pour­raient définir à eux seuls InFiné, label fondé par Ago­ria (qui a depuis quit­té le navire il y a presque 10 ans), Yan­nick Matray et Alexan­dre Cazac. Présent depuis main­tenant 15 ans dans le paysage musi­cal, le label a été précurseur en allant chercher des tal­ents là où les autres ne regar­daient pas for­cé­ment, jusqu’à dénich­er de réelles pépites qui ont con­tribué à faire l’his­toire d’In­Finé : RoneFrancesco Tris­tanoCubenx… Mais le label parie aus­si sur de jeunes tal­ents venant de plusieurs hori­zons, et surtout ceux qui ont un pied dans l’élec­tron­ique et l’autre dans la musique clas­sique et con­tem­po­raine. Une spé­ci­ficité qui fait aujour­d’hui la force du label.

Du 13 au 14 novem­bre prochain, toute cette famille prend les com­man­des du Cen­tqua­tre dans le 19e arrondisse­ment de Paris pour un week-end d’an­niver­saire avec Léonie Per­net, Rone, Lucie Antunes, Gas­par Claus, Vanes­sa Wag­n­er… À quelques jours de l’événe­ment, Tsu­gi a pu pos­er quelques ques­tions à l’un des trois cofon­da­teurs, Alexan­dre Cazac, qui assume son rôle de maître de cérémonie.

Qu’est-ce qui nous attend pour ce week-end d’anniversaire ?

Un vrai marathon ! On a réus­si le temps d’un week-end à réu­nir  quelque uns des artistes les plus impor­tants du label. C’est un vrai plaisir de réu­nir une grande par­tie de la famille InFiné. C’est presque 24h00 de musique non stop avec 16 con­certs entre same­di 19h00 et dimanche 19H00. Il y a bien sûr les artistes les plus con­nus du label mais aus­si toute une série de pépites qui ne le sont pas encore. C’est donc un week-end placé sous le signe de la décou­verte égale­ment, notam­ment la journée du dimanche après-midi où les artistes qui vont se pro­duire ont presque tous des pre­miers albums ou EPs en pré­pa­ra­tion. On est par­ti­c­ulière­ment fiers d’avoir réus­si à créer cette belle syn­ergie, qui est un peu à l’image d’InFiné finalement.

Pourquoi avoir choisi le Cen­tqua­tre, lieu d’in­no­va­tion artis­tique, pour cet événement ?

Ce sont eux qui nous ont invité – et on les en remer­cie. Ce parte­nar­i­at est plutôt cohérent car le Cen­tqua­tre est un lieu cul­turel devenu emblé­ma­tique dans la cap­i­tale et c’est un cen­tre d’innovation musi­cale et de décou­verte, sans cesse en quête de nou­veaux pro­jets, de nou­veaux tal­ents… Finale­ment, nous auri­ons dif­fi­cile­ment pu faire cet événe­ment ailleurs que là-bas. La con­fig­u­ra­tion des lieux est par­faite. Et puis les locaux d’InFiné sont situés dans le 18e arrondisse­ment, pas loin du Cen­tqua­tre. C’est un endroit que nous avons vu évoluer et grandir.

Être un label indépen­dant est un com­bat de tous les jours.”

Quel bilan tirez-vous de ces 15 ans d’existence ?

C’est dif­fi­cile de répon­dre à cette ques­tion. Nous sommes évidem­ment fiers du chemin par­cou­ru mais être un label indépen­dant est un com­bat de tous les jours. Je pense que nous n’avons pas à rou­gir de notre par­cours. Quand je réé­coute les pre­mières pro­duc­tions du label, je me dis que tout ça est très cohérent. Nous avons su garder une ligne direc­trice pen­dant toutes ces années tout en étant tou­jours plus ouverts. On fête cette quinz­ième année avec l’envie d’aller encore plus loin et déjà excités par ce qui est en préparation.

 

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Juste­ment, com­ment voyez-vous l’évolution du label ?

En un mot : durable. Je pense qu’un énorme tra­vail nous attend sur cette thé­ma­tique. Nous avons déjà engagé des choses depuis pas mal de temps : plus de repas carnés, réduc­tion de la pol­lu­tion numérique, fab­ri­ca­tion respon­s­able… Nous avions lancé Music Activists égale­ment. Mais main­tenant qu’un tra­vail est engagé à l’échelle du label, je pense qu’il faut voir plus loin. Nous avons juste­ment com­mencé une col­lab­o­ra­tion sur ce sujet avec On est prêt, et c’est peut-être le germe de quelque chose de plus grand. Main­tenant, ce sont tous les acteurs du monde musi­cal qui doivent engager ce tra­vail et lancer une vraie dynamique col­lec­tive sur ce sujet. Je crois en la “con­ver­gence des luttes”. Écolo­gie oui, mais human­isme égale­ment, mieux vivre ensem­ble, se respecter et par la suite respect du vivant et de la planète.

c’est vrai­ment ça InFiné : des gens d’une curiosité folle et qui sont fous de musique.”

InFiné s’est tou­jours démar­qué des autres labels en pro­duisant des artistes qui se situent entre la musique clas­sique et l’électronique. Pourquoi ne jamais avoir dévié de cette trajectoire ?

Je ne vois pas les choses for­cé­ment de cette façon, je dirais que le label a gran­di et évolué au fur et à mesure de l’arrivée de chaque artiste. Nous nous sommes forgés une iden­tité de cette façon. Quand nous avons ouvert ce pont entre les musiques clas­siques et la musique élec­tron­ique, très peu de gens fai­saient ça. Main­tenant, je ne dirais pas pour autant qu’on va s’arrêter d’ex­plor­er, mais beau­coup de gens nous ont suivi. Cela me fait sourire quand nous sommes copiés par des majors qui sor­tent des max­is avec les mêmes artistes que nous avions repérées trois ou qua­tre ans avant. Nous, on con­tin­ue d’avancer. C’est notre pas­sion pour la musique qui est notre moteur pour repér­er de nou­velles choses. KMRU par exem­ple, qui est une des dernières sig­na­tures du label, pro­pose un tra­vail vrai­ment qui nous a fait décou­vrir une scène kényane insoupçon­née. On est tou­jours aux aguets, tou­jours en éveil. Et c’est vrai­ment ça InFiné : des gens d’une curiosité folle et qui sont fous de musique.

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