© Isis Mecheraf

Interview : Belaria, quelques minutes avant un b2b explosif avec Boys Noize

Belar­ia nous par­le du back to back sous toutes ses cou­tures, quelques min­utes avant de partager les platines avec Boys Noize, au Fes­ti­val le Bon Air. Ce set a révélé une nou­velle facette de la DJ : plus dark, plus intense, plus techno.

À l’annonce de la pro­gram­ma­tion du Fes­ti­val le Bon Air, un b2b nous avait tout de suite tapé dans l’œil : celui qui réu­nis­sait Boys Noize, légende cogneuse d’électro, avec la plus jeune ‑mais tout aus­si talentueuse- Belar­ia. On l’avait notam­ment repérée grâce à sa vic­toire ‑haut la main- au con­cours Pro­duc­ers Day organ­isé par Chineurs de House avec son morceau, devenu un clas­sique de nos début de soirée : “Morn­ing Dis­co Ton­ic Bon­go”. Mais voilà, la DJ-productrice en a marre qu’on la can­tonne à l’italo et à la new wave, bien qu’elle recon­naisse volon­tiers que ces styles l’aient influ­encée. Désor­mais, elle veut ravir nos nuits blanches.

Alors c’est comme si une bonne fée ‑ou qui sait, une agent ?- avait enten­du ses reven­di­ca­tions. Au Fes­ti­val le Bon Air, elle jouait le same­di, dans la plus grande salle : une ware­house de 1 400 m², de 3h30 à 5H. On a volé quelques min­utes à Belar­ia avant son set, qu’elle nous a ven­du comme “plein de sur­pris­es.” Et franche­ment, elle a été mod­este. Ce b2b a réservé l’un des plus beaux moments du fes­ti­val. Son track “The Final Dance” visait juste, Belar­ia peut aus­si faire suer des corps jusqu’à érein­te­ment, sur des morceaux de pure tech­no, voire de trance. Alors recon­sid­érez cette artiste dans votre bib­lio­thèque musi­cale : le clos­ing lui va si bien.

 

À lire également sur Tsugi.fr : Live report : Le Bon Air à Marseille, élu “Queen B2B” des festivals français

 

C’est toi qui as choisi Boys Noize pour ce b2b ?

Pas du tout ! C’est juste­ment mon agent qui a œuvré pour ça. Boys Noize voulait vrai­ment revenir au Fes­ti­val le Bon Air et ça a été une occa­sion pour le fes­ti­val de créer une nou­velle col­lab­o­ra­tion innovante.

 

 

C’est quand même une image forte : une DJ femme de 23 ans qui joue aux côtés de Boys Noize, un pape de l’élec­tro frisant la quar­an­taine. C’est ce qu’on appelle la réus­site, non ?

Je trou­ve ça telle­ment bien qu’il ait accep­té de faire ce b2b. Et lorsque ça a été con­fir­mé, c’est lui qui m’a envoyé un mes­sage en pre­mier, pour me saluer. J’ai été très touchée qu’il ait prit le temps de m’écrire ! Il a quand même une image de star.

 

Com­ment décrirais-tu ton univers ?

Mon univers est assez large. Je puise pas mal mes influ­ences dans la new-wave, puis dans le mou­ve­ment post-punk en général, qui a été accen­tué par l’arrivée du label Rit­mo Fatale. Mais en ce moment, j’en ai un peu marre qu’on me caté­gorise comme “DJ ita­lo”, “DJ EBM”… Il y a plein d’autres tracks que j’ai envie de jouer, mais les clubs ont plutôt ten­dance à me pro­gram­mer sur des créneaux tôt dans la soirée parce que ces styles s’y prê­tent. À la base, quand j’ai com­mencé à mix­er, c’était de la tech­no pure et dure. J’ai retrou­vé des archives Insta­gram de mes débuts ‑il y a main­tenant cinq ans- et j’avais unique­ment des vinyles de grosse tech­no ! J’aime aus­si jouer du break­beat, des sons beau­coup plus tran­cy, avec beau­coup de per­cus­sions… J’aimerais bien qu’on me voit comme Octo Octa. Quand tu vas la voir, tu ne sais jamais ce qu’elle va jouer. Je trou­ve ça plus sym­pa d’avoir des sur­pris­es quand tu vas voir un DJ que tu aimes bien.

 

 

Juste­ment, ce soir tu joues de 3h30 à 5h. Heureuse de faire le clos­ing ?

Je suis vrai­ment très con­tente de cette plage horaire, puisqu’il est rare que je passe à cette heure-là. Je pense que le pub­lic va être chaud. J’ai pas mal de gens qui m’envoient des mes­sages pour me dire qu’ils ont hâte de ce set. Ou du moins qu’ils sont curieux. Donc je pense que les fes­ti­va­liers vont nous faire un bel accueil !

 

 

Voir cette pub­li­ca­tion sur Instagram

 

Une pub­li­ca­tion partagée par Boys Noize (@boysnoize)

 

Tu con­nais bien le tra­vail de Boys Noize ?

Je con­nais évidem­ment le nom, c’est une grande fig­ure de la scène de la musique élec­tron­ique. Mais je dois avouer que ne suis pas trop ses sor­ties, même si j’aime bien ce qu’il fait ! J’aime par­ti­c­ulière­ment les releas­es qu’il fait sur son label.

 

Si tu étais pro­gram­ma­trice et que tu devais choisir quelqu’un pour le prochain b2b de Boys Noize ?

J’aurais un peu envie de le met­tre avec une autre légende, comme Lau­rent Garnier.

 

À lire également sur Tsugi.fr : Boys Noize : La force tranquille

 

Com­ment as-tu pré­paré ce b2B ?

J’ai ren­con­tré Boys Noize en mars puisqu’il est venu jouer au Bad­aboum. Il y a eu un super bon feel­ing entre nous : c’était hyper cool, ami­cal. On s’était dit que deux semaines avant le b2b, on s’enverrait des tracks, ce qu’on a fait. On a fait une playlist col­lab­o­ra­tive sur Spo­ti­fy ! J’ai ajouté les sons que je voulais bien jouer. Et lui, il a remon­té les musiques avec lesquelles il accrochait, a ajouté les siennes… C’est comme ça qu’on a pris une ligne directrice.

 

C’é­tait quoi, tes pre­miers pas dans le b2b ? Pour moi, je les asso­cie au Bad­aboum avec Yuko Kak­iza­wa

Ah oui, c’est vrai qu’on a énor­mé­ment joué ensem­ble avec Yuko ! Notre dernière date était en sep­tem­bre. Ce qui est super cool avec elle, c’est qu’on a des univers assez dif­férents, mais qu’on arrivait à chaque fois à trou­ver le point d’entente entre nos deux styles. Et puis, on ne va pas se men­tir, c’est tou­jours agréable de jouer avec une pote ! Mais mes pre­miers sou­venirs de b2b, je pense que c’est avec mon meilleur pote : mon tout pre­mier set, c’était d’ailleurs avec lui.

 

 

Voir cette pub­li­ca­tion sur Instagram

 

Une pub­li­ca­tion partagée par Belar­ia (@belaria___)

 

Tu as fait un b2b avec Lau­rent Gar­nier ? Rien que ça !

Tout à fait (rires) ! On jouait à la même date au Rex Club, alors on en a prof­ité pour se chauf­fer en enreg­is­trant un set sur la radio Rinse France. Le plus fou, c’est que je lui avais pro­posé de manière très inno­cente, mais je pen­sais qu’il avait dix mille trucs à faire. Et il a finale­ment accepté.

 

 

Tu pens­es à quoi quand tu es en plein b2B ?

Il y a un côté assez “sur­prise”, puisque tu ne sais pas ce que l’autre va jouer. Tu dans­es un peu et tu dois réfléchir à ce que tu vas bien pou­voir jouer après. Mais c’est quand même un con­fort de pou­voir jouer en b2b. Tu n’es pas seule sur scène, à te sen­tir toisée par le pub­lic. Ça a un côté plus relaxant.

 

Des con­seils pour les débutants ?

Penser à bien s’échanger les tracks, pour savoir où l’autre veut aller. Ne pas avoir peur de ten­ter des trucs, de mélanger des univers dif­férents et surtout : se faire plaisir !