© Mathieu Foucher

Interview : Bracco “on aime bien être décontractés”

Pour la vingtième édi­tion de Rock en Seine, on a échangé avec le duo Brac­co. Le temps de quelques ques­tions avant de mon­ter sur la scène Ile-deFrance et tout fra­cass­er. Confidences.

 

Com­ment ça va à quelques heures de votre set ? 

Bap­tiste : Plutôt nor­mal ! On a l’habi­tude de jouer du coup, on se met pas de pression.

Loren : Il faut boire avant de jouer, on aime bien être con­trac­té, c’est plus facile (ils s’ou­vrent une bière au même moment)

 

C’est votre pre­mier gros festival ?

Bap­tiste : Non non, on en a fait d’autres, comme le Fusion près de Berlin, l’un des plus grands d’Eu­rope, quar­ante scènes… c’é­tait la folie ! Je me sou­viens aus­si d’un fes­ti­val en France, un peu dans le même genre, avec Guéret, je sais plus com­ment ça s’appelait…

Loren : C’é­tait la Check-in Par­ty je crois, un moment unique.

 

Vous préférez jouer sur des petites scènes ou dans de grands événe­ments comme Rock en Seine ?

Loren : Pour être hon­nête, je préfère les petites scènes. Même si c’est tou­jours hyper agréable de jouer avec beau­coup de pub­lic, ça nous flatte.

Bap­tiste : Oui voilà c’est le mot que je cherchais.

Loren : Mais niveau ambiance, je préfère les petits con­certs d’hiv­er, dans une salle fer­mée, il y a une cer­taine ambiance, une autre atmo­sphère, c’est inexplicable.

Bap­tiste : Exact ! Dans une petite salle close de 400 per­son­nes, les sen­sa­tions sont dif­férentes, on ressent plus le pub­lic, une meilleure cohésion.

Une de vos prochaines dates en fes­ti­val, c’est à la fête de l’Hu­ma. Com­ment se passe votre tournée ?

Bap­tiste : Plutôt bien. Le truc qui est pra­tique, vu que c’est de la musique élec­tron­ique, c’est qu’on n’a plus besoin de répéter une fois que le truc est lancé. C’est un peu à l’an­ci­enne, façon James Brown. Tu joues et tu t’améliores, le pro­jet vit en faisant des con­certs. On a la chance d’en faire beau­coup. Du coup, les choses fonc­tion­nent bien comme ça.

 

C’est quoi votre meilleur sou­venir en tant que pub­lic et en tant qu’artiste ?

Bap­tiste : Le Bic­nic, c’é­tait chou­ette parce qu’on était atten­dus. Du coup ce qui est flat­teur, tu te dis “ben j’au­rais réus­si à faire quelque chose de mon cerveau et de mon corps”, et il y avait beau­coup de monde du coup c’é­tait vrai­ment flat­teur et cool. Mais sinon, c’est vrai que Fusion est un peu le top niveau fes­ti­val. Ah si, il y avait un truc à Mont­pel­li­er, genre c’est un truc grave à l’an­ci­enne, on avait joué en gros, c’é­tait un mec qui organ­i­sait ça tous les ans pour son anniver­saire et en fait sur une plage un peu paumée, toute la nuit plein de groupes s’en­chaî­naient et plein d’élé­ments, c’é­tait hyper bien.

Loren : Ça s’ap­pelait le Samy­naire, c’est l’an­niver­saire d’un pro­gram­meur ama­teur qui s’ap­pelait Samy. Tu avais tous les gens de la région, genre 2000 per­son­nes sur la plage en mode à bouf­fer des acides et à faire les hip­pies. Tu manges, tu joues et en fait t’as une ambiance hyper libre, t’as pas vrai­ment de règles etc. Comme Le Fusion aus­si, tout est très libre.

 

bracco

© Math­ieu Foucher

Ça va faire bien­tôt un an que votre album est sor­ti. Est-ce que vous en avez en préparation ?

Bap­tiste : On com­mence à y réfléchir. En fait, on a un autre truc, on doit faire de la quad­ri­phonie, mais ça c’est que pour les lives. Du coup, on va d’abord boss­er ça, mais l’u­tilis­er pour faire d’autres trucs. On a bien pré­paré nos albums par le live. Ce qui a un peu empêché le beat sur le dernier album mais ce qui a empêché, c’est assez péjo­ratif de dire ça parce que ça nous fait repenser la chose dif­férem­ment, mais là on a un peu envie de revenir à quelque chose d’assez impulsif.

Loren : Ouais parce que pour nous le dernier disque, il est vrai­ment fait en mode truc prodé stu­dio, sérieux, pro. Celui d’a­vant c’é­tait beau­coup plus live et ça mar­chait comme ça, le prochain je pense que ce sera pas trop ça.

 

De l’im­pro du coup ?

Bap­tiste : Ouais, c’est vrai de l’im­pro mais ça part de l’im­pro tou­jours, il y a quand même un truc quand on com­pose on est à deux et en espèce de face à face et ça sort comme ça. Mais en espèce d’im­pres­sion assez brute quoi. Je veux pas trop fil­tr­er quoi.

 

Vous avez fait deux feats du coup sur cet album, vous allez en refaire ou pas ?

Bap­tiste : Je pense que oui, c’est cool de faire des feats. Déjà, t’as un peu un truc tout bête de trou­ver un nom­bre de chan­sons vrai­ment bien et tu sais jamais si elles sont toutes bien. Faire un feat ça peut être intéres­sant aus­si. Même la col­lab en fait c’est cool, ça amène ta musique un peu. Ça existe beau­coup plus dans les musiques, dans le hip hop, dans les musiques avec prog, mais pas dans le rock. C’est bien de pou­voir jouer ce que tu vas pos­er sur CD. Donc claire­ment il y en aura je pense.

 

Vous avez per­son­ne à tête pour l’instant ?

Bap­tiste : Si moi j’ai quelqu’un en tête mais je ne lui ai pas dit (en par­lant de Loren). Mais j’ai un copain qui joue dans Bryan’s Mag­ic Tears qui fait un pro­jet tout seul en “allumé d’élec­tron­ique”, et c’est hyper bien, genre un peu “ara­bisant” même si j’aime pas ce terme. Enfin, il bosse dans son coin, il a fait quelques con­certs comme ça, mais il est assez chaud.

 

Du coup, ce qu’on va enten­dre ce soir, ce sera dif­férent de ce qu’on peut avoir comme expéri­ence studio ?

Bap­tiste : Totale­ment.  C’est pas du tout pareil. On a fait le disque en se dis­ant “c’est cool d’avoir un objet que tu peux l’é­couter chez toi et c’est agréable” . Alors que les trucs en live c’est beau­coup plus bes­tial, c’est beau­coup plus unique, c’est plus de bruit, c’est plus vio­lent, c’est plus joyeux.

Loren : Ouais c’est un type de décou­verte, tu peux envoy­er des gens sur des mon­des différents.

Bap­tiste : T’as des groupes qui te font un con­cert et qui te chient leur album, soit t’es vrai­ment ultra fan, soit c’est un peu dommage.

Loren : Ouais c’est la peine.

 

Bracco

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Mais est-ce qu’il y a des chan­sons que vous préférez jouer du coup en live ?

Bap­tiste : Alors, oui.

 

Quelles sont-elles ?

Bap­tiste : Il y a “Dromo­nia” qui est vrai­ment agréable, parce qu’elle est un peu moins énervée, mais en même temps il s’y passe plein de trucs, du coup c’est beau comme exer­ci­ce. Il y a “The Fall” parce qu’on l’a réar­rangée pour le live, elle est pas comme sur l’al­bum, elle est vrai­ment en mode teuf, débile, à une heure du matin. Elle a fini l’al­bum, elle a fini le live, dans deux places en même temps, finale­ment. Elle marche bien en album aus­si. Il y a “Pain”, il y a “Cobra”, “Tune” aus­si, il y a un truc un peu sen­suel qui est cool dans “Carter” aus­si. Là pour le coup c’é­tait ouf parce que la salle est vrai­ment petite.

 

Et pour ter­min­er, c’est quoi vos coups de coeur du fes­ti­val ? Vous êtes allés voir quoi ? Qu’est-ce que vous allez voir ?

Bap­tiste : On voit pas beau­coup de musique, on voit des cours, on par­le avec des gens, mais on voit plus quand on joue pas, en fait. Enfin déjà t’as ton con­cert à faire, tu restes avec des potes que tu n’as pas vu depuis longtemps et en vrai tu vois pas tant de trucs que ça…

Loren : Non moi je pense que j’aimerais bien le voir, Flavien (Berg­er) avant…

Bap­tiste : Et voilà après Via­gra Boys, mais là claire­ment (le con­cert des Via­gra Boys se tenait au même moment), enfin il y a des trucs où tu sais que dans ton tim­ing, t’auras pas le temps. Et tu vas pas te met­tre en mis­sion, tra­vers­er le fes­ti­val, aller voir deux morceaux… Après voilà, moi je pense que j’au­rais bien aimé jouer dimanche et voir les Strokes. Parce qu’après c’est cool les fes­ti­vals comme ça, d’avoir une grosse tête d’affiche.

 

C’est vrai qu’en fes­ti­val, tu vois un petit peu de chaque concert…

Bap­tiste : Non mais à fond, tu vois genre, générale­ment t’as des dates, on s’en­chaîne… On a pu se pos­er, le fes­ti­val s’en­chaîne, tu restes pas, tu viens faire tes bêtis­es. On voit des con­certs sur notre temps libre.

Loren : Ouais, c’est mieux quand on a le temps.