© Guillaume Malheiro

Interview : Vincent Dedienne, voix off d’un podcast sur l’histoire de Daft Punk

On ne l’at­tendait pas for­cé­ment là, pour­tant il est dans ses petits souliers. À l’oc­ca­sion de la sor­tie de Daft Punk, le secret des robots, disponible sur Ama­zon Music, on a inter­viewé celui qui prête sa voix à ce nou­veau pod­cast intri­g­ant en six épisodes : Vin­cent Dedienne. 

Il y a deux ans déjà, la musique élec­tron­ique mon­di­ale vivait un événe­ment aus­si mar­quant que trag­ique (on exagère à peine). Oui, on par­le bien de la sépa­ra­tion de Daft Punk. Aujour­d’hui sort un pod­cast exclusif, qui retrace le par­cours du mythique duo français. Depuis la ren­con­tre entre Thomas Ban­gal­ter et Guy-Manuel de Homem-Christo, leur pre­mier groupe de rock, la décou­verte des raves, jusqu’aux feux de la rampe, la trans­for­ma­tion en robots et la con­sécra­tion inter­na­tionale. Daft Punk, le secret des robots tente de percer le mys­tère. On a pu ren­con­tr­er Vin­cent Dedi­enne : car l’ac­teur, auteur, humoriste et chroniqueur prête sa voix à ce pod­cast exclusif d’A­ma­zon Music. Rencontre.

 

Pour découvrir le podcast, c’est par ici

 

Vin­cent Dedi­enne, tu prêtes ta voix au pod­cast Daft Punk, le secret des robots qui sort chez Ama­zon Pod­cast. Com­ment ça s’est fait ?

J’ai reçu un mail me dis­ant “on a un pod­cast en pré­pa­ra­tion, on va retrac­er l’histoire de Daft Punk, est-ce que ça t’intéresse d’en être la voix” ? C’est tout con. Déjà le tra­vail de la voix me pas­sionne, j’adore faire des voix off… Con­tent de faire un pod­cast parce que je n’en avais jamais fait, c’était assez nouveau.

 

C’est assez éton­nant, sans te faire offense tu n’es pas le choix le plus évi­dent pour incar­n­er un pod­cast sur Daft Punk.

J’ai trou­vé ça hyper mar­rant, mais j’étais très con­tent qu’on pense à moi pour les Daft Punk ! Parce que je m’attendais plutôt à ce qu’on me pro­pose Joe Dassin ou Gilbert Bécaud… (rires) J’ai trou­vé que c’était preuve d’audace et de curiosité de leur part. J’ai tout de suite été séduit ! Et ça m’a per­mis d’apprendre plein de choses. En lit­téra­ture j’adore les biogra­phies, le fait de savoir que c’est vrai m’in­trigue. Alors plonger dans la vie des Daft Punk, c’était génial.

 

Avant d’enregistrer ce pod­cast, as-tu tra­vail­lé en amont, fait des recherch­es sur Daft Punk ?

vincent dedienne tsugi daft punk

© C. Fraisse

À peine ! Le texte était écrit et les deux auteurs (le pod­cast est écrit par Gré­goire Bel­hoste de Soci­ety et Simon Clair de Trax, ndlr) étaient présents quand on enreg­is­trait. Comme on était ensem­ble on fai­sait des allers-retours sur le texte, on essayait de mod­i­fi­er et peaufin­er des détails… Je n’ai pas du tout par­ticipé à l’écriture, mais le fait qu’ils soient là et qu’on bidouille, ça a ren­du le texte vivant.

 

Il y avait des choses que tu con­nais­sais déjà, dans ce que tu as raconté ?

Oui, mais pas tant. Je con­nais­sais l’écume, ce que tous ceux qui ne sont pas fans de Daft Punk savent : les casques, le mys­tère et l’énigme. Mais je ne con­nais­sais pas leur enfance, l’amitié, com­ment les choses ont com­mencé, la vital­ité incroy­able du duo…

 

Tu as presque 10 ans quand sort le pre­mier album de Daft Punk, Home­work. Com­ment as-tu décou­vert le duo et leur travail ?

Je ne m’en rap­pelle pas for­cé­ment… Oh si, attends : on est d’accord que la musique des NRJ Music Awards c’était eux sur “One More Time”* ? Hon­nête­ment, je pense que c’est là (rires) ! Je n’é­tais pas vieux, j’étais ado quoi. Cette musique était folle : tout le monde l’avait en tête et sur les lèvres.

 

*(on prévient : atten­tion aux pix­els, ça pour­rait vous brûler la rétine)

 

Quel est ton rap­port avec Daft Punk, de manière générale ?

Et ben je déteste (rires) ! Non, musi­cale­ment ça me trans­porte, j’ai beau­coup dan­sé sur Daft Punk. J’ai des sou­venirs de joie, de fête. Surtout, je trou­ve qu’à une époque où la vérité, la réal­ité, l’intimité et la trans­parence sont érigées comme valeurs qua­si esthé­tiques et poli­tiques… On veut tout savoir sur tout le monde : qui vit avec qui, qui couche avec qui, quel est le pat­ri­moine immo­bili­er de cha­cun… Dans cette époque du “tout trans­par­ent”, on peut être admi­ratif de ceux qui ont réus­si à préserv­er un mystère.

 

La mode ne serait plus telle­ment au secret, tu trou­ves que les artistes sont dans l’hyper exposition ?

Les gens qui appa­rais­sent en musique aujourd’hui, les chanteurs et chanteuses, doivent être présents sur les réseaux, on doit les filmer dans leur intim­ité, chez eux, dans leur salle de sport… Dans cette époque-là je remer­cie Daft Punk de préserv­er ça, ce sont des oiseaux très rares.

 

Et le mys­tère, c’est aus­si ce qui entre­tient la “légende” Daft Punk…

Ah ben ça, c’est sûr ! Et c’est mar­rant que cela ne fasse pas plus d’émules, d’ailleurs. Si j’étais man­ag­er d’un groupe aujourd’hui, je leur con­seillerais de s’inspirer d’artistes comme Daft Punk, plutôt que de quelqu’un qui fait des sto­ries toutes les 17 secondes.

 

C’est une pre­mière expéri­ence pour toi, de prêter ta voix à un pod­cast : com­ment tu l’as vécue ?

C’était bien ce moment, une mat­inée un same­di… On était tous à peu près de la même généra­tion, les auteurs ont quoi ? 40 ans max ! Ah non ils ont 30 ans ? Ah ouais ben ils font plus (rires). Moi j’ai… une ving­taine. Tu vois, je fais comme les Daft Punk : je m’enrobe de mys­tère. On ne se con­nais­sait pas, mais l’ambiance était idéale pour tra­vailler avec les six épisodes à enreg­istr­er. Un moment à part.

 

Le pod­cast est immer­sif, comme un long-format radio avec un bel habil­lage sonore : on ren­tre dans une bou­tique, on entend le clic de la porte qui s’ouvre et le tin­te­ment de la clo­chette à l’entrée… quand le duo arrive à la soirée techno-house ‘Armistice’ à Beaubourg en novem­bre 1992, le vol­ume du kick-basse pro­gresse à mesure que l’entrée s’approche… C’est un exer­ci­ce qui t’a amusé ? Ca fait quoi d’être dans la peau de Fab­rice Drouel ?

C’est devenu un mythe main­tenant (rires) ! Non mais Fab­rice Drouel lui, le fait en direct, ce qui est quand même un exploit. Dans mon cas, j’ai enreg­istré d’abord sim­ple­ment la voix, l’habillage est venu après. J’ai décou­vert récem­ment le ren­du final et je trou­ve ça intel­ligem­ment produit.

 

 

Tu peux nous racon­ter le point d’entrée ? Où com­mence le récit ?

Le pod­cast est chronologique, comme une biogra­phie, on revient sur le démar­rage. Ce que je trou­ve bien, c’est qu’on vit leur explo­sion qua­si­ment minute après minute, heure après heure, jour après jour… Le moment où ils appa­rais­sent sur la scène inter­na­tionale, et com­ment eux le vivent de l’intérieur. Y’a un zoom et dézoom sur l’ampleur que cela prend, et en même temps l’intimité des deux hommes.

 

D’un point de vue per­so, tu as un track préféré de Daft Punk ?

C’est dur ! Mais quand même “One More Time”. Comme je suis très nos­tal­gique, les deux pre­mières mesures suff­isent à me faire voy­ager dans le temps. Ça me ramène en Bour­gogne, en 2000… Je me sou­viens de ce sen­ti­ment d’adolescence totale, où tu com­mences à t’émanciper, tu vois tes potes en dehors, tu vas à l’arrêt de bus, la vie parait très très longue. Et tu as l’impression que ce sera une fête per­ma­nente. “One More Time”, ça me fait ça.

 

Pourquoi il FAUT aller écouter “Daft Punk, le secret des robots” ?

Ben parce que c’est obligé par la loi ! Je crois que c’est en dis­cus­sion à l’Assemblée (rires). Moi je n’é­tais pas un mor­du, pas un spé­cial­iste de Daft Punk. Si on est spé­cial­iste du duo on re-savoure cette his­toire extra­or­di­naire, un peu unique avec une vraie écri­t­ure, un sens de la nar­ra­tion. Et si on n’y con­nait pas grand-chose en Daft Punk, on décou­vre des his­toires folles. Ce n’est pas un pod­cast de pro pour les pros : la preuve, j’ai com­pris tous les mots que je dis­ais (rires) !

 

 

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