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© Guillaume Malheiro
22 février 2023

Interview : Vincent Dedienne, voix off d’un podcast sur l’histoire de Daft Punk

par Corentin Fraisse

On ne l’attendait pas forcément là, pourtant il est dans ses petits souliers. À l’occasion de la sortie de Daft Punk, le secret des robots, disponible sur Amazon Music, on a interviewé celui qui prête sa voix à ce nouveau podcast intrigant en six épisodes : Vincent Dedienne. 

Il y a deux ans déjà, la musique électronique mondiale vivait un événement aussi marquant que tragique (on exagère à peine). Oui, on parle bien de la séparation de Daft Punk. Aujourd’hui sort un podcast exclusif, qui retrace le parcours du mythique duo français. Depuis la rencontre entre Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, leur premier groupe de rock, la découverte des raves, jusqu’aux feux de la rampe, la transformation en robots et la consécration internationale. Daft Punk, le secret des robots tente de percer le mystère. On a pu rencontrer Vincent Dedienne : car l’acteur, auteur, humoriste et chroniqueur prête sa voix à ce podcast exclusif d’Amazon Music. Rencontre.

 

Pour découvrir le podcast, c’est par ici

 

Vincent Dedienne, tu prêtes ta voix au podcast Daft Punk, le secret des robots qui sort chez Amazon Podcast. Comment ça s’est fait ?

J’ai reçu un mail me disant « on a un podcast en préparation, on va retracer l’histoire de Daft Punk, est-ce que ça t’intéresse d’en être la voix » ? C’est tout con. Déjà le travail de la voix me passionne, j’adore faire des voix off… Content de faire un podcast parce que je n’en avais jamais fait, c’était assez nouveau.

 

C’est assez étonnant, sans te faire offense tu n’es pas le choix le plus évident pour incarner un podcast sur Daft Punk.

J’ai trouvé ça hyper marrant, mais j’étais très content qu’on pense à moi pour les Daft Punk ! Parce que je m’attendais plutôt à ce qu’on me propose Joe Dassin ou Gilbert Bécaud… (rires) J’ai trouvé que c’était preuve d’audace et de curiosité de leur part. J’ai tout de suite été séduit ! Et ça m’a permis d’apprendre plein de choses. En littérature j’adore les biographies, le fait de savoir que c’est vrai m’intrigue. Alors plonger dans la vie des Daft Punk, c’était génial.

 

Avant d’enregistrer ce podcast, as-tu travaillé en amont, fait des recherches sur Daft Punk ?

vincent dedienne tsugi daft punk

© C. Fraisse

À peine ! Le texte était écrit et les deux auteurs (le podcast est écrit par Grégoire Belhoste de Society et Simon Clair de Trax, ndlr) étaient présents quand on enregistrait. Comme on était ensemble on faisait des allers-retours sur le texte, on essayait de modifier et peaufiner des détails… Je n’ai pas du tout participé à l’écriture, mais le fait qu’ils soient là et qu’on bidouille, ça a rendu le texte vivant.

 

Il y avait des choses que tu connaissais déjà, dans ce que tu as raconté ?

Oui, mais pas tant. Je connaissais l’écume, ce que tous ceux qui ne sont pas fans de Daft Punk savent : les casques, le mystère et l’énigme. Mais je ne connaissais pas leur enfance, l’amitié, comment les choses ont commencé, la vitalité incroyable du duo…

 

Tu as presque 10 ans quand sort le premier album de Daft Punk, Homework. Comment as-tu découvert le duo et leur travail ?

Je ne m’en rappelle pas forcément… Oh si, attends : on est d’accord que la musique des NRJ Music Awards c’était eux sur « One More Time »* ? Honnêtement, je pense que c’est là (rires) ! Je n’étais pas vieux, j’étais ado quoi. Cette musique était folle : tout le monde l’avait en tête et sur les lèvres.

 

*(on prévient : attention aux pixels, ça pourrait vous brûler la rétine)

 

Quel est ton rapport avec Daft Punk, de manière générale ?

Et ben je déteste (rires) ! Non, musicalement ça me transporte, j’ai beaucoup dansé sur Daft Punk. J’ai des souvenirs de joie, de fête. Surtout, je trouve qu’à une époque où la vérité, la réalité, l’intimité et la transparence sont érigées comme valeurs quasi esthétiques et politiques… On veut tout savoir sur tout le monde : qui vit avec qui, qui couche avec qui, quel est le patrimoine immobilier de chacun… Dans cette époque du « tout transparent », on peut être admiratif de ceux qui ont réussi à préserver un mystère.

 

La mode ne serait plus tellement au secret, tu trouves que les artistes sont dans l’hyper exposition ?

Les gens qui apparaissent en musique aujourd’hui, les chanteurs et chanteuses, doivent être présents sur les réseaux, on doit les filmer dans leur intimité, chez eux, dans leur salle de sport… Dans cette époque-là je remercie Daft Punk de préserver ça, ce sont des oiseaux très rares.

 

Et le mystère, c’est aussi ce qui entretient la « légende » Daft Punk…

Ah ben ça, c’est sûr ! Et c’est marrant que cela ne fasse pas plus d’émules, d’ailleurs. Si j’étais manager d’un groupe aujourd’hui, je leur conseillerais de s’inspirer d’artistes comme Daft Punk, plutôt que de quelqu’un qui fait des stories toutes les 17 secondes.

 

C’est une première expérience pour toi, de prêter ta voix à un podcast : comment tu l’as vécue ?

C’était bien ce moment, une matinée un samedi… On était tous à peu près de la même génération, les auteurs ont quoi ? 40 ans max ! Ah non ils ont 30 ans ? Ah ouais ben ils font plus (rires). Moi j’ai… une vingtaine. Tu vois, je fais comme les Daft Punk : je m’enrobe de mystère. On ne se connaissait pas, mais l’ambiance était idéale pour travailler avec les six épisodes à enregistrer. Un moment à part.

 

Le podcast est immersif, comme un long-format radio avec un bel habillage sonore : on rentre dans une boutique, on entend le clic de la porte qui s’ouvre et le tintement de la clochette à l’entrée… quand le duo arrive à la soirée techno-house ‘Armistice’ à Beaubourg en novembre 1992, le volume du kick-basse progresse à mesure que l’entrée s’approche… C’est un exercice qui t’a amusé ? Ca fait quoi d’être dans la peau de Fabrice Drouel ?

C’est devenu un mythe maintenant (rires) ! Non mais Fabrice Drouel lui, le fait en direct, ce qui est quand même un exploit. Dans mon cas, j’ai enregistré d’abord simplement la voix, l’habillage est venu après. J’ai découvert récemment le rendu final et je trouve ça intelligemment produit.

 

 

Tu peux nous raconter le point d’entrée ? Où commence le récit ?

Le podcast est chronologique, comme une biographie, on revient sur le démarrage. Ce que je trouve bien, c’est qu’on vit leur explosion quasiment minute après minute, heure après heure, jour après jour… Le moment où ils apparaissent sur la scène internationale, et comment eux le vivent de l’intérieur. Y’a un zoom et dézoom sur l’ampleur que cela prend, et en même temps l’intimité des deux hommes.

 

D’un point de vue perso, tu as un track préféré de Daft Punk ?

C’est dur ! Mais quand même « One More Time ». Comme je suis très nostalgique, les deux premières mesures suffisent à me faire voyager dans le temps. Ça me ramène en Bourgogne, en 2000… Je me souviens de ce sentiment d’adolescence totale, où tu commences à t’émanciper, tu vois tes potes en dehors, tu vas à l’arrêt de bus, la vie parait très très longue. Et tu as l’impression que ce sera une fête permanente. « One More Time », ça me fait ça.

 

Pourquoi il FAUT aller écouter « Daft Punk, le secret des robots » ?

Ben parce que c’est obligé par la loi ! Je crois que c’est en discussion à l’Assemblée (rires). Moi je n’étais pas un mordu, pas un spécialiste de Daft Punk. Si on est spécialiste du duo on re-savoure cette histoire extraordinaire, un peu unique avec une vraie écriture, un sens de la narration. Et si on n’y connait pas grand-chose en Daft Punk, on découvre des histoires folles. Ce n’est pas un podcast de pro pour les pros : la preuve, j’ai compris tous les mots que je disais (rires) !

 

 

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