Irène Drésel devient la première femme à remporter le César de la meilleure BO
Après presque 50 ans de cérémonie et seulement cinq femmes nommées dans la catégorie de la meilleure musique originale, Irène Drésel devient la première lauréate de ce César. Elle est récompensée pour son travail sur la bande originale du film À plein temps.
Enfin. Pour la première fois dans l’histoire de la cérémonie des César, une femme remporte le trophée de la meilleure musique originale. Et si on peut trouver pleins de choses à redire sur l’événement en lui-même, on ne peut qu’applaudir Irène Drésel pour son prix. La productrice de musique électronique et déesse du printemps a signé la bande originale du film d’Eric Gravel, À plein temps.
En essayant d’utiliser un seul adjectif pour qualifier le film, on aurait dit ‘inquiétant’. Et c’est bien là que la bande originale d’Irène Drésel a fait ses preuves. Les 13 morceaux aux noms journaliers (« Mardi matin », « Mercredi soir », « Encore lundi matin »…) sont chargés d’urgence et de tension. Renvoyant ainsi à la nervosité haletante de Laure Calamy, interprétant le rôle principal d’À plein temps.
Le scénario ? Julie se divise entre sa vie familiale intense et sa routine parisienne hâtive. Entre élever ses enfants à la campagne, et son travail de femme de chambre dans un palace parisien. Mais c’est quand une grève des transports éclate que son équilibre déjà bancal se transforme en chaos sans nom. Le film a également remporté le César du meilleur montage et a été nommé dans deux autres catégories : celles du meilleur scénario et de la meilleure actrice pour Laure Calamy, sans consécration.
Irène Drésel n’a eu qu’un mois et demi pour créer sa première production sonore de films. Se retrouvant alors dans une situation semblable au personnage de Julie : dans l’instant, sans prévoir le lendemain, en oubliant la veille. Avec cette bande originale, l’envoûtante artiste contribue à la spirale sans temps mort du film franco-canadien. Lors de la remise de son prix, Irène Drésel a dédié son trophée à « toutes les femmes compositrices de musique ». Une belle façon d’ouvrir grand -très grand- une porte, restée trop longtemps fermée.
Dans la famille de la musique électronique, une autre de ses adeptes s’est vue remettre un César lors de cette 48e cérémonie. La DJ techno Naïla Guiguet a reçu, aux côtés de Louis Garrel et de Tanguy Viel, le prix du meilleur scénario original pour L’Innocent. Et pour fêter les choses comme il se doit, la réalisatrice de Dustin (2020) a terminé la soirée derrière les platines de la soirée Transgenik pour un B2B avec vizionn.
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On peut aussi vous parler de la solaire Juliette Armanet, actrice dans Partir un jour, production cinématographique musicale qui a remporté le César du meilleur court-métrage de fiction. La chanteuse d’émotions et de disco y interprète Caroline, l’amour de jeunesse de Julien. Une romantique comédie sociale qui marque les premiers pas de la chanteuse trépidante au cinéma. Ces victoires féminines -et musicales- restent néanmoins rares pour cette cérémonie : sur tous les nommés aux César depuis 2018, seules 1 sur 4 sont des femmes (cf : collectif 50/50).
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