La musique d’attente la plus connue n’a pas rapporté un euro à ses compositeurs
Vous l’avez sûrement déjà entendue quelque part : familière, « Opus No.1 » résonne invariablement dans les oreilles du monde entier, comme une des mélodies d’attente la plus emblématique. Tout cela grâce notamment à, Cisco, principal acteur mondial dans la fourniture de systèmes téléphoniques pour les entreprises. Cette musique est devenue un incontournable à force d’être diffusée pendant les moments d’attente interminables que nous passons au bout du fil, que ce soit dans les centres d’appels équipés des technologies de Cisco, d’Avaya, ou par le passé, celles de Nortel ou d’Alcatel.
Sans aucun doute, cette mélodie vous sera familière, tout comme des millions d’Américains qui ont eu la chance de l’apprécier lors d’un spot publicitaire emblématique de Budweiser (la célèbre marque de bière Américaine) diffusé pendant la finale du Super Bowl en février 2023. Une pub d’une efficacité redoutable, fruit de l’agence américaine Anomaly.
« Opus No.1 », cette mélodie enchanteresse, a vu le jour en 1989 grâce à la collaboration du duo de compositeurs Tim Carleton et Darrick Deel, enregistrée à l’aide d’un modeste enregistreur à quatre pistes. L’un des membres du tandem, âgé de seulement 16 ans à l’époque, était un véritable geek de l’informatique, fervent admirateur de Yanni. Dans le garage de ses parents en Californie, il s’amusait avec une boîte à rythmes et un synthétiseur.
Il révélait en 2014, lors d’une interview accordée à l’émission « This American Life », les coulisses de la création de cette mélodie mémorable. Tim Carleton était le cerveau derrière la composition, tandis que Darrick se chargeait de l’enregistrement. Dans un reportage de NBC Bay Area, Tim Carleton avouait consacrer peu de temps à la musique. Il déclarait alors n’avoir touché : « Pas un centime. Je pense que ce pourrait être probablement ma revendication la plus légitime en tant qu’artiste musical. Je n’ai pas gagné d’argent avec ma musique ».
Jugez par vous-mêmes :
La chanson pourtant tombée aux oubliettes pendant près d’une décennie, —jusqu’aux années 90— a refait surface grâce à Darrick Deel, qui travaillait pour la start-up qu’était Cisco. Alors qu’ils étaient en train de concevoir les premiers systèmes téléphoniques, Deel a proposé la musique à l’équipe, après en avoir parlé avec Tim. Et il faut dire qu’elle donne plutôt envie de danser. Mais le plus surprenant dans cette histoire, c’est que Tim Carleton, pourtant auteur de ce tube, n’en touchera pas un centime en droits d’auteur. Triste sort pour celui qui aura fait patienter les gens du monde entier au téléphone, et qui aura même eu l’occasion de se retrouver dans un spot publicitaire encore très récemment.