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6 octobre 2023

LAAKE, Jwles & Mad Rey, Cheap House… Les projets de la semaine

par Sasha Abgral

Cette semaine, c’est une vague d’ondes venue des quatre coins du monde qui vient s’abattre sur nos oreilles. Avec plus ou moins de tendresse, plus ou moins de paroles, plus ou moins de morceaux, mais toujours autant d’excitation. N’hésitez surtout pas à plonger dans chaque fusion des genres opérée par Molécule, Jwles & Mad Rey, Cheap House, Butcher Brown et EMPRS, sans ignorer Krisy, LAAKE et Surfjan Stevens. Enfin, on vous laisse vous faire votre propre avis parmi cette sélection des projets de la semaine.

 

Jwles & Mad Rey – Le Zin Dans La Maison

La multitude de collaborations déjà existantes entre les deux coqueluches du new hip-house ne suffit pas pour convaincre massivement, mais le fait est qu’elle a tout pour. À vrai dire, ce mariage des genres possède un passif compliqué, faiblement initié par les Jungle Brothers, néanmoins ravivé par la touche française de DJ Mehdi dans les années 2000. Quand même, c’est devenu la recette préférée de Jwles, jusqu’à rempiler cette fois-ci pour un projet entier. Nouveau step pour lui, qui s’améliore encore sur un flow bizarre mais dont il devient le maître, notamment grâce au bénéfice d’une direction plus précise provoquée par un Mad Rey magistral. Les chroniques d’un rappeur qui ne joue pas la comédie, sur une production hors du temps. Tululu.

 

Molécule – RE-201

Il y a différents types de voyages. Après avoir arpenté le monde, Romain Delahaye-Sérafini a choisi d’explorer un autre territoire : les souvenirs. On avait l’habitude d’entendre un Molécule croisant techno berlinoise dubby et field recordings. On s’était même fait au côté conceptuel de ses projets, avec un pitch précis : enregistrer au Groenland ou dans l’Antarctique, auprès des surfeurs du Portugal ou dans le phare breton hanté de Tévennec. Une approche souvent cérébrale, parfois au sens littéral puisqu’il s’est même essayé à un instrument contrôlé uniquement par la pensée le temps d’un concert en mai 2022. Mais cette fois, et en attendant la prochaine aventure il s’agit bien d’un pur album de studio. On serait tenté de le résumer une nouvelle fois en une phrase : la rencontre entre le reggae des années 1970 et la french touch, les genres qui l’ont forgé (…)

La suite de la chronique est à lire sur le Tsugi 164

Antoine Gailhanou

 

Prune – Les Caresses

C’est sorti la semaine dernière, mais on ne se refuse pas les mentions spéciales chez Tsugi. Jetez plutôt un coup d’oeil à chacun des titres, avant d’y jeter l’oreille. Vous aurez déjà un avant-goût de la vie dans laquelle le groupe genevois vous embarque. Une carrière encore courte, certes, pourtant le voyage représente déjà une belle aventure. On reste sur le même terrain que les premières sorties de la bande : poésie, nostalgie, énergie, le tout empreint de sons chaleureux, et une progression en prime. On serait trop sourd pour passer à côté. Avec Les Caresses, Prune propose une évolution rock et plus puissante qui se permet autant les grooves légers de ballades au bord du fleuve que des rifs lancinants et agressifs. Allez-y, Les Caresses sont faciles à se prendre, et les thèmes aussi compréhensifs que leur titre. « Les Fluides », c’est l’épopée identitaire. « La Fugue », c’est une boulimie frénétique. « Les Caresses », c’est la douce lancinance du désir. « Les Brumes », c’est la fin du monde.

Krisy – EUPHORIA

C’est dès son premier album que Krisy rentre dans cet état-là. Entre groove chaleureux et atmosphère mélancolique, mélodies oniriques et rap technique, ce vingt-deux titres (ne vous inquiétez pas, bon nombre d’interludes viennent remplir la tracklist) adopte un schéma à la Kid Cudi en se découpant en différents chapitres. Tout arrive en un seul lot, dans un album où l’artiste capture des émotions et se raconte à travers l’histoire d’un rappeur contraint de parodier son art pour charmer l’industrie musicale. L’histoire est originale, même quand l’on sait qu’elle est commune dans le milieu. Doté d’une voix suave et d’un sens aigu de la mélodie, il propose ici une œuvre profonde et complète (accompagné par Alpha Wann, Lous and The Yakuza et Marc Lavoine, oui vous avez bien lu), cristallisant l’euphorie pour en faire un état d’esprit.

LAAKE – VOLT

Capable de croiser Chopin, Moussorgski ou Philip Glass avec l’électronica et une pop élégiaque, notre Nils Frahm français s’est involontairement mis à Claude François. Pas tant par goût pour la variété kitsch, mais car le point de départ de son deuxième album est un grave accident électrique survenu en studio. Sans aller jusqu’à dire que ce flash rend sa musique plus lumineuse, on ressent bel et bien cette vitalité redoublée de celui qui a cru mourir. Musicalement, le fond reste le même: une architecture de boucles et d’ostinatos enivrants, à la fois simple dans l’écriture (ce n’est pas pour rien si son pseudo renvoie au finnois, et en creux à la tradition néoclassique scandinave), et foisonnant dans la production (…)

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Antoine Gailhanou

 

Cheap House – Running Out

Encore un peu de Cheap House, ça ne se refuse pas. Le quatuor strasbourgeois, que nous avions d’ailleurs reçu dans un Tsugi Podcast pour une heure de mix, dévoile son nouvel EP. Composé de quatre morceaux, le projet présente « Updown », son fer de lance. Ce titre n’est pas sans rappeler l’aspect groovy de « Daftendirekt« , avec en plus l’apport du saxophone de Jade Schwartz, pour toujours plus d’instrumentation. Car c’est sur le même mantra que se base Cheap House ici : faire de l’électronique avec de l’acoustique. Tout de même, c’est dans les pionniers de l’électro que le groupe puise son inspiration pour Running Out, pour un aller-retour entre passé et présent, des plus audacieux. Pour l’instant, on reste sur de la petite quantité. Mais nous chez Tsugi, on en veut plus !

 

Butcher Brown – Solar Music

On imagine tout de suite la discussion entre quelques individus aux goûts musicaux très différents, après l’écoute du nouvel album de Butcher Brown. Le premier, probablement un quadragénaire new-yorkais, défendrait son jazz chéri. Le deuxième, plutôt de l’école hip-hop à l’ancienne, lui sauterait dessus pour dire qu’il s’agit de bien plus ! Le fan de soul serait juste à côté, en train de chanter avec une voix suave, mais il serait là. Au moins, ils auraient été ensemble pour la découverte de ce nouveau 17 titres multi-genres, concocté par un groupe qui -cette fois-ci- n’hésite pas à inviter.

 

Surfjan Stevens – Javelin

Quel pied ! Il aura fallu attendre huit ans, mais Sufjan Stevens livre enfin un successeur au splendide Carrie & Lowell. Trois ans apres The Ascension, son dernier album solo, voilà donc Stevens de retour avec une voix au premier plan, légèrement abrasive, libérée de tout artifice. Comme souvent chez l’enfant prodige de la scène indépendante américaine, sa force semble s’affirmer à mesure qu’il réussit à incarner ses faiblesses. Au fil de ces dix nouveaux titres, le Détroitien continue sa mise à nue tout comme sa quête existentielle de l’amour inconditionnel (…)

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Valentin Allain

 

EMPRS – Empereurs

Peut-on dire du mal de son patron ? Sans doute, mais on n’aura pas besoin de le faire ici. On sait depuis longtemps la passion de Franck Annese pour la musique, matérialisée en 2012 par la création de son label Vietnam (H-Burns, Pharaon de Winter, J.E. Sunde, Hey Hey My My…). Mais le fondateur de SoPress s’adonne également dès qu’il peut à la musique. Après un album du supergroupe 51 Black Super en 2015, avec des membres de H-Burns, le voilà derrière un nouveau projet. On passe du rock garage à une fusion entre indie rock et rap, mais les fondamentaux restent les mêmes: il s’agit bien d’une bande de potes (beaucoup gravitent autour de SoPress), faisant une musique ancrée dans leur jeunesse des années 1990 (…)

La suite de la chronique à lire sur le Tsugi 164

Antoine Gailhanou

 

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