Laurent Garnier : « Je n’ai pas envie de vieillir sur scène »
À 59 ans, le pionnier de la musique électronique, DJ et compositeur Laurent Garnier, se questionne sur sa place derrière les platines. Invité de Léa Salamé, il évoque ses décennies de carrière, ses influences musicales et la réflexion qui semble s’imposer à lui : celle de quitter progressivement la scène.
Avec des débuts marqués par la French Touch, Laurent Garnier est devenu l’une des figures emblématiques de la musique électro en France. Son influence a traversé les frontières, et il a été le premier DJ à recevoir une Victoire de la Musique, à remplir l’Olympia et même à recevoir la Légion d’honneur. Mais à l’approche de ses 60 ans, il admet qu’une question s’impose : « Est-ce bien pertinent d’être toujours derrière des platines à cet âge-là ? ». Dans ses propos, il dévoile une réflexion mûrie sur la perception du métier de DJ, souvent associé à la jeunesse et aux scènes nocturnes.
Il explique qu’il n’a jamais voulu vieillir sur scène comme les Rolling Stones, et qu’il redoute de devenir une « espèce de jukebox poussiéreux ». Il précise : « je n’ai pas envie de vieillir sur scène et que la moitié des gens qui viennent me voir se demandent si c’est bien ou si c’est pathétique. J’ai toujours dit avec tous les gens avec qui je travaille, qu’il fallait me prévenir, le jour où je passe de l’autre côté de la montagne, où je deviens une espèce de jukebox poussiéreux et que je joue sur des croisières, je n’ai pas envie de ça ».
Mais ce n’est pas pour autant que Laurent Garnier se détourne de la musique. Il poursuit son exploration sonore avec la même passion qu’au début de sa carrière. « Je vais arrêter de tourner comme je l’ai toujours fait. Je ferai encore un peu de dates, mais l’idée, c’est d’en faire dix dans l’année, et dans des petits endroits où j’ai encore ma place et des petites choses à dire, mais me retrouver devant des grosses foules, non. Je ne fais plus des gros festivals depuis cette année ».
Avec une humilité sincère, il reste fidèle à sa passion, mais il reconnaît qu’il est temps de réévaluer son rôle dans un monde musical en constante évolution. À l’aube d’un ralentissement programmé, il conserve cependant une curiosité insatiable pour la musique. Pour preuve, il confiait à Léa Salamé écouter jusqu’à 500 disques par jour.
Ce parcours, semé de succès, de questionnements et d’évolutions, illustre parfaitement le parcours d’un artiste qui, bien qu’à l’apogée de sa carrière, préfère choisir son avenir avec une grande lucidité.