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Laurent Garnier à la Hague, 1994 / © MARK MCNULTY
9 mai 2020

Laurent Garnier raconte ce moment où la musique a tout changé

par Patrice BARDOT

Elle et ils sont musiciens, actrices, chanteurs, DJs, productrices, dessinateurs de BD, programmatrices de soirées, réalisateurs… Un jour, un concert, un disque, un clip ou une expérience ont changé leur vie, l’ont sauvée parfois. Tous racontent ce moment charnière qui a fait basculer leur existence dans le Tsugi 131, disponible en kiosque. Ici, Laurent Garnier.

En 1981, j’avais quatorze, quinze ans. J’écoutais tard le soir une émission sur Radio 7 qui s’appelait Destination Planète 7, animée par Smith & Wesson. Ils passaient du funk et notamment des imports américains. Moi j’enregistrais tout sur des cassettes, puis avec un second magnéto, je faisais une copie où j’essayais au maximum d’enlever les voix des animateurs pour ne garder que les morceaux. Je faisais ça la nuit en utilisant la chaîne hi-fi de mon père, qui était de meilleure qualité que la mienne. Je crois qu’il ne l’a jamais su.

À cette époque, pour moi, il y a trois morceaux qui ont été complètement révolutionnaires. D’abord “Searching Rap” de Bon-Rock & The Rythem Rebellion (1981). C’est du early hip-hop. La première fois que j’ai entendu ça, je me suis pris une claque pas possible. Mais j’ai mis pas mal de temps à savoir ce que c’était. Jusqu’au jour où, je m’en souviens très bien, j’étais dans mon bain et j’entends ce titre passer à la radio. Je suis sorti de la baignoire comme un dingue. J’avais toujours une cassette vierge dans mon radio cassette, j’ai pu enregistrer le morceau puis je suis parti direct à Champs Disques (disquaire légendaire des Champs- Élysées spécialisé dans les imports américains, ndr) en leur faisant écouter et en leur disant : “Eh ben moi, je veux ça.” Ensuite, il y a eu un groupe du label Salsoul, qui s’appelait Skyy et dont leur morceau “Skyy Zoo” (1980) m’a rendu complètement fou. J’avais également acheté l’album chez Champs Disques pour 130 francs ! Une fortune pour moi, qui travaillais de temps en temps dans un salon de coiffure pour gagner un peu d’argent pour m’acheter des disques. Enfin, il y a Shock, “Let Your Body Do The Talkin’ » (1981). Ces trois disques sont très importants pour moi. Ils ont vraiment été le ciment qui m’a conforté dans l’idée que la musique, et particulièrement celle pour danser, était la direction que je devais impérativement suivre.

 

 

Retrouvez les histoires de Nina Kraviz, Chloé, Arnaud Rebotini, Rone, Dave Haslam, AZF, Bob Sinclar, Vitalic, Jean-Michel Jarre, Agoria, Jennifer Cardini mais aussi Thomas VBD, Léa Drucker, Xavier Veilhan, Kim Chapiron ou Riad Sattouf dans le Tsugi 131, maintenant disponible en kiosque.

Tsugi 131, disponible partout

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