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20 décembre 2019

Les 10 documentaires musicaux qu’il fallait voir cette année

par Claire Grazini

Top albums de la décennie, top albums de l’année, mais pas sans le top des documentaires de 2019. L’heure est aux bilans, donc autant y aller jusqu’au bout. Qu’ils soient focalisés sur un artiste, un événement ou un genre musical, ces films ont réussi à nous toucher de quelque manière que ce soit. Petit tour d’horizon des documentaires les plus hype de l’année.

Le plus fédérateur
SPIRITS In The Forest d’Anton Corbjin

C’est l’histoire de six fans de Depeche Mode dispersés aux quatre coins du monde entre la Colombie, l’Allemagne et la Mongolie, qui se retrouvent à Berlin le 25 juillet 2018 pour le dernier concert de la tournée Global Spirit Tour. On suit le récit, souvent émouvant, de chacun d’entre eux. L’un est père divorcé et a créé un tribute band avec ses enfants pour les voir plus souvent, l’autre a perdu la mémoire suite à un accident, mais se rappelle quand même de Depeche Mode. Plus fédérateur, tu meurs. Le documentaire, réalisé par Anton Corbjin, collaborateur artistique de longue date du groupe, a été diffusé en séance unique le 21 novembre dernier. Des rumeurs couraient à propos de la future présence du film sur Netflix, spoiler : elles sont fausses.

Le plus original
Lost in Traplanta de Mathieu Rochet

Reformer Outkast, le mythique duo d’Atlanta séparé depuis une décennie ? C’est la mission qu’a accepté Larry, Français un peu lunaire, pour pouvoir reconquérir le cœur de Destiny. Seul problème : les habitants de la ville d’Outkast semblent ne pas savoir où les trouver et s’être surtout tournés vers un nouveau style musical : la trap. Lost in Traplanta, à la poursuite du rap perdu est série docu-fiction d’Arte qui comprend dix épisodes d’environ sept à huit minutes. On déambule dans les rues d’Atlanta aux côtés de Larry à la poursuite de sa quête. Ce docu est à la fois touchant, drôle, instructif et les quelques petits moments de malaises dûs à la naïveté scénarisée de Larry seront vite oubliés. Les amateurs de trap et de funk seront aux anges.

Le plus badass
French Game de Jean-Francois Tatin

Dans le cadre du mois hip-hop culture, Arte réalise French Game, documentaire qui retrace l’histoire du rap français de 1990 à aujourd’hui. Ce dernier est divisé en onze parties de cinq à dix minutes. À chacune sa thématique et son rappeur. De NTM à Damso, on suit alors la popularisation de ce genre musical. Les dernières secondes des vidéos sont dédiées à une reprise de l’artiste dont il est question. On a donc droit à des covers parfois surprenantes : Sama’ interprète une version électronique d’un titre de Booba, Nelick réinterprète les Casseurs Flowters, et Jazzy Bazz offre une superbe reprise d’un grand succès d’Oxmo Puccino, « Peur Noire ».

Le plus drôle (mais aussi le plus effrayant)
FYRE : The Greatest Party That Never Happened de Chris Smith

Des top-modèles sur des yachts, l’île paradisiaque de Pablo Escobar et un line-up d’artistes impressionnant, telle était la promesse du Fyre Festival organisée par Billy McFarland et le rappeur Ja Rule. Est-ce que ça a fonctionné ? Oui et non. Oui, car la jeunesse dorée américaine s’y est rendue. Non, puisque le festival n’a jamais eu lieu. Le documentaire relate la spirale infernale des échecs du Fyre Festival dans un crescendo savoureux qui se termine par la débâcle judiciaire de l’arnaqueur de première Billy McFarland. Prenez votre meilleur pot de pop-corn, le documentaire est magique.

Le plus controversé
Leaving Neverland de Dan Reed

Le fameux documentaire qui avait fait polémique au mois de mars dernier et qui a conduit à une ribambelle de dépôts de plaintes des héritiers Jackson ainsi qu’une levée de boucliers des fans sur les réseaux sociaux et dans la rue. Leaving Neverland, produit par HBO, traite du témoignage de deux hommes, Wade Robson et James Safechuck, accusant le King of pop d’abus sexuels dans les années 90. Masturbation, fellations, attouchements, les souvenirs des deux hommes sont précis, brutaux. Un documentaire controversé car, lors de sa sortie, certains le jugeaient trop à charge contre la star qui n’a jamais été officiellement condamnée pour ces accusations. À noter la durée particulièrement longue du film, près de quatre heures. Pour un public averti seulement.

Le plus extravagant
High Energy : Le disco survolté des années 80 d’Olivier Monssens

“Disco sucks.” Tout le monde se souvient de l’histoire de cette fameuse “Disco Demolition Night” du 12 juillet 1979 à Chicago où les haters de l’époque se sont réunis sur la pelouse d’un stade de baseball pour bruler leurs disques de disco. Grignoté par l’industrie du disque jusqu’à la moelle, le disco, ça suffisait. Toute cette haine déversée sur le genre musical n’a pas réussi à éteindre le feu du disco, au contraire. Ce qui était également une danse s’est transformé en high energy, une forme de disco plus accélérée et essentiellement électronique. Le documentaire est en ce moment disponible sur Arte. Immersion dans les ambiances exubérantes des clubs dans les années 80, résonnant aux sonorités de la high energy.

Le plus politique
Raving Riot de Stepan Polivanov

“We dance together, we fight together”, tel était le slogan de la rave contestataire qui a eu lieu devant le Parlement à Tbilisi en Géorgie en 2018. Ce documentaire montre à quel point la techno reste un espace de liberté dans un pays où les droits humains, particulièrement LGBTQ+, sont bafoués. La rave a fait suite une la violente descente policière au club Bassiani et au Café Gallery où soixante personnes ont été arrêtées pour possession de substances illicites. Il s’agit du premier long-métrage du réalisateur russe : “Nous avons décidé de faire un film sur ce qui restait au-delà de l’actualité et des belles images et d’explorer la génération qui a rendu cette protestation possible.” Le documentaire a été diffusé au Tate Modern à Londres le 29 novembre 2019, mais il demeure malheureusement introuvable sur les Internets.

Le plus complet
Hip-Hop Evolution de Darby Wheeler et Rodrigo Bascunan

Troisième saison pour Hip-Hop Evolution, la série documentaire sur Netflix qui retrace de manière très complète la grande histoire du hip-hop aux États-Unis. Cette fois-ci, le programme s’épanche sur la guerre de clans qui a fait rage dans les années 90 entre la côte Ouest et la côte Est et des deux légendes qui les incarnent à cette époque : Tupac (West) et Biggie (East). La série se concentre ensuite sur l’ascension de rappeurs comme Jay-Z et Eminem avant de prendre la direction d’Atlanta et la découverte du phénomène Outkast. Le grand plus de Hip-Hop Evolution ? Les images d’archives et surtout les témoignages, souvent touchants, de nombreux acteurs essentiels de l’émergence du genre tels que Snoop Dogg, Ice Cube, P. Diddy ou Xzibit. Immanquable pour tout fan de rap américain qui se respecte.

Le plus philosophique
Le monde selon Radiohead de Benjamin Clavel

Pas de top des meilleurs documentaires sortis en 2019 sans Le monde selon Radiohead. Cette fois, la chaîne de télévision franco-allemande Arte sollicite les talents du Français Benjamin Clavel pour réaliser un film en immersion au cœur de la philosophie du groupe d’Oxford. Le film de 52 minutes est réalisé à partir d’images d’archives et d’interviews de différents spécialistes. Il aborde des sujets qui ont passionné et ont été traités par le groupe à travers leurs albums tels que les pressions sociales, la question de l’industrie alimentaire moderne, la relation entre l’homme et la machine, entre l’organique et le mécanique… À (re)voir absolument.

Le plus intimiste
Daniel Darc : Pieces Of My Life de Marc Dufaud et Thierry Villeneuve

Après 25 ans d’amitié entre Marc Dufaud et Daniel Darc, ainsi que trois films, le réalisateur a voulu rendre hommage à son ami, sans artifice. Il ne s’agit donc pas d’un biopic classique, mais d’un documentaire où l’on voit le chanteur du mythique groupe des années 80 Taxi Girl dans ses moments de gloire autant que dans ses périodes chaotiques. Pour Thierry Villeneuve, ce film est d’abord “un chant d’amour à un artiste hors norme”. Les images tournées par Marc Dufaud montrent Daniel Darc dans l’intimité, dans sa chambre. Elles amènent le spectateur au plus proche de l’homme qu’il était et se confrontent à l’image médiatique tourmentée de l’artiste. On ne pouvait pas rendre de meilleur hommage.

 

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