©Victor Malecot

L’espoir du rap Lala&ce ou le trio du futur Nyokō Bokbaë : on était au showcase de BudX

Ven­dre­di dernier se tenait le show­case BudX qui, dis­tan­ci­a­tion sociale oblige, avait rem­placé ses con­férences et autres tables ron­des par une série de lives de la for­mi­da­ble Lala &ce, le pro­duc­teur Blasé, Rad Carti­er ou le trio parisien Nyokô Bok­baë, sor­ti par Boukan Records.

Pho­tos : Vic­tor Malecot

Lala &ce

Depuis sa créa­tion en 2006 à Bom­bay, la plate­forme BudX ambi­tionne de met­tre en avant le meilleur des cul­tures urbaines à tra­vers plusieurs jours de con­férences et des soirées. L’an dernier, pour la pre­mière mou­ture parisi­enne de l’événement, on pou­vait ain­si assis­ter à un talk sur la nou­velle scène rave DIY parisi­enne représen­tée par des acteurs tels que Fée Cro­quer ou Pos­ses­sion, une table ronde réu­nis­sant les acteurs de la scène LGBTQI+ parisi­enne, ain­si qu’une pel­letée de DJ sets et de lives d’artistes venus des sphères des musiques élec­tron­iques (Kevin Saun­der­son, Richie Hawtin…) et du rap (Hamza, Myth Syz­er…) – rien que ça.

Cette année, mesures de dis­tan­ci­a­tion sociale oblige, l’événe­ment a été revu dans un for­mat essen­tielle­ment dig­i­tal. Ven­dre­di 25 sep­tem­bre, le bal s’ouvrait donc avec un show­case filmé et retran­scrit en direct sur Inter­net, auquel une petite poignée de jour­nal­istes (nous com­pris) avait été con­viée IRL. Le plateau réu­nis­sait plusieurs mem­bres d’une jeune généra­tion d’artistes traçant un sil­lon orig­i­nal dans le rap-jeu hexag­o­nal, avec des pro­duc­tions qui regar­dent plus vers le hip-hop états-unien et africain que français. À l’affiche : la Lyon­naise Lala &ce, le pro­duc­teur Franco-Américain Blasé (moitié de Haute), l’Or­léanais Rad Carti­er et le trio parisien Nyokô Bok­baë (pro­duit par Bamao Yendé, boss du très cool label Boukan Records).

Quand on croise Rad Carti­er dans les sous-sols du théâtre avant le début du live, on lui demande ce qui, selon lui, réu­nit tout ce beau monde : “​Je n’écoute pas beau­coup de rappeurs français car, mis à part cer­taines excep­tions comme Hamza, leur musique ne me touche pas. J’ai décou­vert la musique de Lala &ce il y a quelques années sur Sound­Cloud, et j’ai tout de suite accroché. On est un peu dans le même délire musi­cal. On s’est ren­con­trés plus tard, par les ​Nyokô Bok­baë, avec lesquels j’avais com­mencé à col­la­bor­er artis­tique­ment depuis quelque temps. On a fait un morceau avec les Nyokô et Lala, “​VT Zook II​”, puis on a appris à se con­naître en faisant quelques scènes. C’était le début d’une ami­tié, mais on a été stop­pé par la pandémie. Ce soir, autant dire qu’on est ravis de pou­voir faire un peu notre taff ce soir et de rejouer (enfin) sur scène. Blasé aus­si, je suis fan. Quand j’ai su qu’il serait là, j’étais ravi !”

C’était le début d’une ami­tié, mais on a été stop­pé par la pandémie. Ce soir, autant dire qu’on est ravis de pou­voir faire un peu notre taff ce soir et de rejouer (enfin) sur scène.” Rad Cartier

Vis­i­ble­ment de bonne humeur, il enchaîne sur la con­fig­u­ra­tion virtuelle de l’événement : “​Les gens ont tou­jours des oreilles pour écouter, même s’ils n’ont plus de pieds pour danser ! Enfin, ils peu­vent danser de chez eux. Comme per­son­ne ne peut aller à des con­certs, on s’invite dans leur salon.”

Rad Carti­er

Quelques min­utes plus tard dans la salle, l’ambiance est à la fête mal­gré l’absence de pub­lic, notam­ment grâce à un crew de danseuses qui occupe l’espace de la scène. Après des DJ sets de très bonne fac­ture, Rad Carti­er lance les lives avec “VT Zook IV​”,​ un morceau qui nous met directe­ment dans l’ambiance avec sa vibe oscil­lant entre rap ​old school ​90’s et trap ​cir­ca 2020. La tem­péra­ture monte encore d’un cran quand ​Nyokô Bok­baë et Lala &ce le retrou­vent pour enton­ner “V​T Zook II”, petite bombe d’ascendance cloud rap et zouk qui finit d’enjailler les ​quelques privilégiés.

La Lyon­naise entame ensuite un mini ​best of de ses morceaux phares, et on est totale­ment hyp­no­tisé par son flow marmonné-susurré qui sem­ble épouser des prods tour à tour planantes et organiques (le ​sum­mer hit alan­gui “Wet”) ou piquées de lour­des bass­es trap (“Gargamel”). Point d’orgue de la soirée, Lala &ce et Blasé dévoilent un inédit qu’ils ont com­posé spé­ciale­ment pour BudX : ​“Sp&cial”​, un son aux instrus cares­santes qui nous évoque le précé­dent morceau de la rappeuse “Coulée”. Pour l’écouter (et remuer vos pieds depuis votre salon), ça se passe à 1,31 heure dans la cap­ta­tion vidéo de l’événe­ment ci-dessous :

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