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©Victor Malecot
30 septembre 2020

L’espoir du rap Lala&ce ou le trio du futur Nyokō Bokbaë : on était au showcase de BudX

par Bettina Forderer

Vendredi dernier se tenait le showcase BudX qui, distanciation sociale oblige, avait remplacé ses conférences et autres tables rondes par une série de lives de la formidable Lala &ce, le producteur Blasé, Rad Cartier ou le trio parisien Nyokô Bokbaë, sorti par Boukan Records.

Photos : Victor Malecot

Lala &ce

Depuis sa création en 2006 à Bombay, la plateforme BudX ambitionne de mettre en avant le meilleur des cultures urbaines à travers plusieurs jours de conférences et des soirées. L’an dernier, pour la première mouture parisienne de l’événement, on pouvait ainsi assister à un talk sur la nouvelle scène rave DIY parisienne représentée par des acteurs tels que Fée Croquer ou Possession, une table ronde réunissant les acteurs de la scène LGBTQI+ parisienne, ainsi qu’une pelletée de DJ sets et de lives d’artistes venus des sphères des musiques électroniques (Kevin Saunderson, Richie Hawtin…) et du rap (Hamza, Myth Syzer…) – rien que ça.

Cette année, mesures de distanciation sociale oblige, l’événement a été revu dans un format essentiellement digital. Vendredi 25 septembre, le bal s’ouvrait donc avec un showcase filmé et retranscrit en direct sur Internet, auquel une petite poignée de journalistes (nous compris) avait été conviée IRL. Le plateau réunissait plusieurs membres d’une jeune génération d’artistes traçant un sillon original dans le rap-jeu hexagonal, avec des productions qui regardent plus vers le hip-hop états-unien et africain que français. À l’affiche : la Lyonnaise Lala &ce, le producteur Franco-Américain Blasé (moitié de Haute), l’Orléanais Rad Cartier et le trio parisien Nyokô Bokbaë (produit par Bamao Yendé, boss du très cool label Boukan Records).

Quand on croise Rad Cartier dans les sous-sols du théâtre avant le début du live, on lui demande ce qui, selon lui, réunit tout ce beau monde : “​Je n’écoute pas beaucoup de rappeurs français car, mis à part certaines exceptions comme Hamza, leur musique ne me touche pas. J’ai découvert la musique de Lala &ce il y a quelques années sur SoundCloud, et j’ai tout de suite accroché. On est un peu dans le même délire musical. On s’est rencontrés plus tard, par les ​Nyokô Bokbaë, avec lesquels j’avais commencé à collaborer artistiquement depuis quelque temps. On a fait un morceau avec les Nyokô et Lala, “​VT Zook II​”, puis on a appris à se connaître en faisant quelques scènes. C’était le début d’une amitié, mais on a été stoppé par la pandémie. Ce soir, autant dire qu’on est ravis de pouvoir faire un peu notre taff ce soir et de rejouer (enfin) sur scène. Blasé aussi, je suis fan. Quand j’ai su qu’il serait là, j’étais ravi !”

« C’était le début d’une amitié, mais on a été stoppé par la pandémie. Ce soir, autant dire qu’on est ravis de pouvoir faire un peu notre taff ce soir et de rejouer (enfin) sur scène. » Rad Cartier

Visiblement de bonne humeur, il enchaîne sur la configuration virtuelle de l’événement : “​Les gens ont toujours des oreilles pour écouter, même s’ils n’ont plus de pieds pour danser ! Enfin, ils peuvent danser de chez eux. Comme personne ne peut aller à des concerts, on s’invite dans leur salon.”

Rad Cartier

Quelques minutes plus tard dans la salle, l’ambiance est à la fête malgré l’absence de public, notamment grâce à un crew de danseuses qui occupe l’espace de la scène. Après des DJ sets de très bonne facture, Rad Cartier lance les lives avec “VT Zook IV​”,​ un morceau qui nous met directement dans l’ambiance avec sa vibe oscillant entre rap ​old school ​90’s et trap ​circa 2020. La température monte encore d’un cran quand ​Nyokô Bokbaë et Lala &ce le retrouvent pour entonner “V​T Zook II”, petite bombe d’ascendance cloud rap et zouk qui finit d’enjailler les ​quelques privilégiés.

La Lyonnaise entame ensuite un mini ​best of de ses morceaux phares, et on est totalement hypnotisé par son flow marmonné-susurré qui semble épouser des prods tour à tour planantes et organiques (le ​summer hit alangui “Wet”) ou piquées de lourdes basses trap (“Gargamel”). Point d’orgue de la soirée, Lala &ce et Blasé dévoilent un inédit qu’ils ont composé spécialement pour BudX : ​ »Sp&cial »​, un son aux instrus caressantes qui nous évoque le précédent morceau de la rappeuse “Coulée”. Pour l’écouter (et remuer vos pieds depuis votre salon), ça se passe à 1,31 heure dans la captation vidéo de l’événement ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=YaV2R2MXzhY

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