L’installation immersive d’Odalie, œuvre sonore et engagée à 360°

par | 6 08 2025 | news

L’installation immersive Puissante vulnérabilité portée par Odalie, sera présentée aux Subsistances à Lyon, du 11 au 14 septembre prochains. À travers un tissage d’extraits d’interviews, de musique électronique et de sound design, l’œuvre sonore entend « donner voix à nos fragilités, nos conflits internes et nos liens invisibles avec les autres ».

Intitulée Puissante vulnérabilité, la nouvelle œuvre sonore d’Odalie (du même nom que son album) mêle extraits d’interviews, musique électronique et sound design. Elle sera présentée pour la première fois du 11 au 14 septembre prochains aux Subsistances, à Lyon, ville d’origine de l’artiste. 

Musique et engagement

Derrière le pseudonyme d’Odalie se cache Sophie Griffon, ex-chroniqueuse pour Radio France, aujourd’hui reconvertie en musicienne électronique. Mais vous la connaissez déjà sans doute si vous nous lisez, puisqu’on suit son évolution et qu’on avait déjà pu parler de musique spatialisée en sa compagnie.

Sa musique puise ses racines dans son engagement militant. Alors qu’elle vit dans un squat artistique à Lyon, Sophie commence à composer sur Ableton pour créer des ambiances sonores destinées à accompagner des reportages qu’elle envisage de réaliser, sur des sujets qui lui tiennent à cœur.

Plusieurs années plus tard exit les reportages, Sophie Griffon devient Odalie, se consacre pleinement à la musique et signe bientôt chez MESH, le label de Max Cooper, illustre producteur de musique électronique basé à Londres dont le travail musical tisse souvent des liens avec la science et les maths.

Le projet Puissante Vulnérabilité représente la réunification de ces deux aspects de la vie d’Odalie. Le but de l’installation présentée aux Subsistances ? Inviter à réfléchir sur la vulnérabilité — concept à la fois intime et universel : « Cette œuvre parle de notre ressenti face au monde, de la manière dont on perçoit la vulnérabilité. On aborde les crises climatiques, la masculinité, le patriarcat… »

Pour construire son œuvre, Sophie Griffon a mené plus de quinze heures d’interviews avec une dizaine de figures « engagées pour changer le monde » : scientifiques, auteurs, philosophes, chercheurs et activistes. Parmi elles, la journaliste et essayiste Camille Teste, le chercheur en économie écologique Timothée Parrique, la poétesse Cindy Pooch, la neuroscientifique Sarah Karachi, le conférencier et chercheur Pablo Servigne, le biologiste, Oliver Hamant, la travailleuse du sexe Dgin de Marbre, l’économiste Eva Sadoun, la sociologue Haude Rivoal, et le chercheur au CNRS Sylvain Charlat.

« Ces voix portent des clés de compréhensions du monde qui restent souvent inaudibles. Je me suis dit que la musique pourrait créer l’émotion qui permettrait de leur donner un écho. » Son plus gros défi maintenant, sera de réussir à faire passer des messages « importants et profonds » dans une œuvre « sentimentale et émotionnelle »

À partir de ces enregistrements, l’artiste a découpé, monté et orchestré des extraits composant un dialogue, dans lequel les interviewés se répondent sans s’être jamais vus : « Ce que ça raconte à la fin, c’est ce que moi, je pense. Je suis la narratrice silencieuse derrière ce montage »

Odalie a conçu son œuvre sonore dans la continuité de son dernier album, qui porte le même nom que l’installation : « Je compose ma musique à partir d’idées. J’avais l’impression de ne pas avoir assez exploité le sujet de l’album, donc eu l’idée de créer cette œuvre ». Si Puissante vulnérabilité est habillée d’extraits de son album éponyme, l’installation comporte également des titres tirés de son EP Optimistic Nihilism (composé, comme le reste de sa discographie, avec le violoncelliste Paolo Rezze). 

Dispositif unique de son spatialisé

Pour que les spectateurs soient également en situation de vulnérabilité, Odalie les plongera dans le noir pendant deux séances de 25 minutes. L’installation, modulable selon la salle, utilise entre dix et soixante enceintes réparties au-dessus et autour du public et contrôlées par une technologie innovante de placement sonore.

À l’aide d’un logiciel, l’artiste a modélisé une pièce en 3D et placé les sons dans l’espace, afin que l’œuvre soit facilement adaptable à tous les lieux. Elle a ainsi été aidée par Novelty, un prestataire technique qui dispose d’un département de recherche sur le son spatialisé. 


L’expérience Puissante vulnérabilité est donc à découvrir du 11 au 14 septembre prochain aux Subsistances, à Lyon. Vous pouvez réserver vos places dès maintenant !