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© Marion Sammarcelli
9 mai 2023

Live report : Brutalismus 3000, la violence aux deux gueules d’anges

par Tsugi

À l’occasion de la sortie de son nouvel album ULTRAKUNST, le duo berlinois Brutalismus 3000 nous a donné un live à La Cigale dont on se rappellera longtemps entre gabber, techno, rave, esprit punk et ondes pleines d’amour. Mais surtout, ça donne quoi une musique de club au cœur d’une salle de théâtre à Paris ? Tsugi vous emmène.

 

Article rédigé par Marion Sammarcelli et Vicky Pozzobon 

 

22h15. La salle de La Cigale brûle. Littéralement. Au son du tant-attendu “No Sex With Cops”, morceau qui a propulsé Brutalismus 3000 au rang d’icônes berlinoises d’une nouvelle génération mordue de techno hard puis énervée, les corps ornés de cuir, dentelles, piercings et maquillages mirobolants s’échauffent. Cette salle mythique de la fin du XIXème prend des airs de club, investie par une foule libérée : à moitié nue -parfois-, parée de lunettes de vitesse -souvent-. Le mode opératoire ? Pendant que Victoria, pendue à son micro, s’égosille aussi bien en allemand qu’en anglais et en slovaque, Théo prend le contrôle des platines puis n’hésite pas à envoyer kicks gabber, rythmiques trance, rave chords puis tracks oscillant entre 150 et 180 bpm. Un joyeux mélange hardcore que Brutalismus 3000 qualifie de post-techno. Les deux n’ont pas perdu de temps pour prendre possession du lieu, et comme toujours, la sauce prend.

 

© Marion Sammarcelli

 

Punk is not dead

Brutalis’ -pour les intimes- possède un ‘on-ne-sait-quoi’ de punk, entre la voix saturée de Victoria et sa présence scénique. Il n’y a qu’elle pour aller boire des shots de vodka avec ses fans du premier rang, tout en continuant à chanter. De quoi faire s’évanouir les membres de la sécu’. Et comme dirait l’autre : “On a le public qu’on mérite”. Alors à leur image, les fans de Brutalismus 3000 ont quelque chose de révolutionnaire. Avant que ce concert d’anthologie débute, il n’a pas fallu les prier pour qu’ils lancent toutes sortes de chants venus de manifestations entre “Tout le monde déteste la police”, “Siamo tutti antifascisti” et autres “Macron démission”. Autant vous dire qu’elles et ils ont adoré hurler “Dont’ fuck with cops”. Un exutoire.

 

© Marion Sammarcelli

 

Communauté soudée

Devant une Cigale pleine à craquer, balcon et fosse compris, tout le répertoire y passe. De leur nouvel album ULTRAKUNST, à leurs titres devenus des classiques comme “Pentagramm”, “3ISBÄR”, “Romantika” ou encore “Diskotéka Avantgarde”. On ne pensait pas que le public français parlait aussi bien allemand (et slovaque). Et pourtant, en chœur avec Victoria, toutes et tous scandent les paroles avec un naturel ravageur. Parce qu’en effet, Brutalismus 3000, c’est une affaire de fans. On se souviendra longtemps des cris de certains lorsque Victoria leur a fait l’honneur de signer leurs lunettes et on se rappellera encore plus de cette dernière continuant son live, stylo à la main.

Mais s’il y a bien une chose que l’on n’oubliera pas, c’est qu’au-delà de leur musique brute, brûlante et déchirante, Brutalismus 3000 ont beaucoup d’amour à transmettre. Que ce soit entre eux, compagnons de vie comme de scène, ou à leur public entre câlins et petits cœurs avec les doigts. Un univers aussi puissant que sensible, comme quoi, la violence peut avoir deux gueules d’anges.

 

© Vicky Pozzobon

 

Meilleur moment : La petite danse pleine de mignonnerie que le duo nous a offert

Pire moment : La chaleur (in)humaine

 

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