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9 mai 2023

🎙️ Silly Boy Blue : « J’ai tout mis dans ce projet, comme si c’Ă©tait le dernier »

par Vicky Pozzobon

Silly Boy Blue est de retour avec son deuxième album Eternal Lover. Cette nouvelle galette, c’est la suite logique et naturelle de Breakup Songs, son « premier enfant » sorti en 2021. Après les tourments, la nostalgie et l’introspection, place Ă  l’empowerment et au retournement de situation.

 

« MĂ©lancolique – exutoire – solitaire – Ă©motion – nostalgique » : ce sont les mots que tu utilisais pour dĂ©crire ta musique il y a deux ans. Sont-ils toujours d’actualitĂ© ? 

Il y a toujours ces mots dans ma musique, je n’ai pas tant changĂ© que ça (rires) Bien que j’aie Ă©voluĂ© en tant qu’artiste, ces sentiments sont toujours prĂ©sents. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins subi : j’ai appris Ă  contrĂ´ler ces Ă©motions, plutĂ´t que de les laisser me submerger. Ma musique est dĂ©sormais un mĂ©lange de chansons d’amour et de chansons de revanche, tout en gardant une touche de nostalgie et de mĂ©lancolie.

 

Peux-tu me parler de ton single « Not A friend » ?

« Not a Friend », c’est l’histoire d’une relation tumultueuse, l’une des plus chaotiques que que j’ai eues dans ma vie. Pourtant, malgrĂ© toutes les autres relations difficiles que j’ai pu avoir, je n’avais jamais rĂ©ussi Ă  prendre le dessus, je n’avais jamais rĂ©ussi Ă  prendre ma revanche ! Ce n’Ă©tait pas non plus mon objectif de me venger, mais plutĂ´t de reprendre le contrĂ´le, de cesser d’ĂŞtre la victime de ma propre vie.

Ce morceau m’a permis de rĂ©Ă©quilibrer la balance : de cesser de subir, de ne plus avoir besoin de m’excuser d’ĂŞtre entrĂ©e dans la vie de cette personne, alors qu’il Ă©tait lui-mĂŞme Ă  l’origine de ma douleur. C’est vraiment une manière de s’approprier la blessure, de guĂ©rir, et de la transformer en une cicatrice. « Not A Friend » est donc une chanson pleine de force et de rĂ©silience, qui montre que nous pouvons surmonter les Ă©preuves et sortir plus forts de nos expĂ©riences difficiles.

 

Quel est le mot maître de ce nouvel album ?

Si l’on devait choisir un mot pour dĂ©finir cet album, ce serait sans doute « rĂ©silience« . C’est pour ça que dans cet album, il y a des chansons d’amour : pour montrer que parmi tous les trucs de merde qui peuvent se passer, il y a aussi des belles choses qui arrivent. Pour moi, la musique est un baume pour l’âme, une source de rĂ©confort dans les moments difficiles. Et si mes chansons peuvent aider les gens Ă  trouver la force de se relever après une rupture ou une Ă©preuve, alors je serais fière d’y contribuer. C’est arrivĂ© que des personnes m’envoient un message pour me dire “j’ai Ă©coutĂ© ton album pendant une rupture, oĂą j’ai Ă©coutĂ© ce morceau et il est tombĂ© pile au bon moment”.

 

Comment ton processus créatif a-t-il évolué entre ton premier et deuxième album?

Mon premier album Ă©tait assez naĂŻf. J’ai apportĂ© mes maquettes en studio, certaines datant de plusieurs annĂ©es, et j’ai essayĂ© de les rendre audibles. Pour le deuxième album, j’ai arrĂŞtĂ© ma tournĂ©e en dĂ©cembre et commencĂ© Ă  Ă©crire dès le printemps suivant. J’ai choisi de m’isoler Ă  Londres pendant un mois pour produire Eternal Lover, ce qui s’est avĂ©rĂ© ĂŞtre Ă  la fois la pire ET la meilleure dĂ©cision de ma vie : j’ai Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  une grande solitude, ce qui m’a permis aussi de tout remettre Ă  plat. La grande nouveautĂ©, c’est que j’ai travaillĂ© pour la première fois avec un producteur, Paco Del Rosso. Cette collaboration a boostĂ© ma crĂ©ativitĂ© et ma productivitĂ©. J’ai compris que si je n’arrivais pas Ă  Ă©crire, ce n’Ă©tait pas dĂ» Ă  de la fainĂ©antise, mais plutĂ´t Ă  la difficultĂ© de mettre des mots sur mes Ă©motions. 

 

Il y a un an, tu disais être au croisement de deux chemins. Où te positionnes-tu aujourd’hui ? 

Je ne peux pas dire avec certitude oĂą je me trouve aujourd’hui. Cependant, je sais que je me dĂ©teste un peu moins qu’avant, et c’est dĂ©jĂ  une grande victoire ! (rires) Je suis particulièrement fière de cet album -encore plus que du premier- notamment en termes de production. J’ai mis tout ce que j’avais dans ce projet, comme si c’Ă©tait le dernier, sans aucuns regret ! J’ai rĂ©alisĂ© mes rĂŞves musicaux : explorer le chant a cappella ; travailler avec des sonoritĂ©s plus rock ; chanter des paroles que je n’aurais jamais osĂ© Ă©crire il y a deux ans…

 

Quels artistes t’ont influencĂ©e pour Eternal Lover ?

En ce qui concerne mes inspirations pour Eternal Lover, je dois avouer avoir eu une obsession pour un seul album : i,i de Bon Iver, ainsi que les chansons de Phoebe Bridgers. Ces deux artistes arrivaient Ă  ma calmer lorsque j’Ă©tais très angoissĂ©e –physiquement, j’en avais besoin ! Je les ai dĂ©couverts il y a un moment, mais je n’avais jamais pris le temps d’Ă©couter leurs albums dans leur intĂ©gralitĂ©. C’est l’album i,i qui a suscitĂ© en moi l’envie de produire un album complet -pas simplement des singles. La narration de ce projet est tout simplement gĂ©niale et c’est admirable de voir des artistes se permettre de sortir de leur zone de confort. Ces artistes m’ont beaucoup aidĂ©e Ă  façonner ma propre musique et Ă  explorer de nouvelles perspectives artistiques. C’est gĂ©nial.

“Eternal lover on the edge. Eternal broken hearted friend. En attendant, je retourne inventer des paroles” – Tu as rĂ©agi Ă  ce commentaire sur Instagram, avais-tu dĂ©jĂ  l’idĂ©e du nom de l’album il y a un an ? Peux-tu nous parler de la signification de ce titre ?

Dès le dĂ©part, j’avais en tĂŞte que ce serait le titre de l’album. Pour moi, il y avait tout dans la formule « Eternal Lover ». J’ai toujours Ă©tĂ© connue pour Ă©crire des chansons d’amour, – et c’est vrai- mais pour moi, l’amour ne se rĂ©sume pas uniquement aux relations amoureuses. C’est un sentiment qui m’entoure en permanence, dans toutes ses formes et toutes ses nuances. Mon album prĂ©cĂ©dent Break-Up Songs avait une ambiance plus mĂ©lancolique, car j’Ă©tais en train de vivre une pĂ©riode oĂą j’Ă©tais plus vulnĂ©rable face Ă  l’amour. Mais cette fois-ci, j’ai voulu parler de l’amour dans toutes ses dimensions, de ce qui me fait sentir vivante au quotidien. C’est pourquoi j’ai su que mon album s’appellerait Eternal Lover, car c’est une Ă©tiquette qu’on m’a attribuĂ©e avec humour, mais qui me correspond parfaitement. Une fan très attentive au processus de crĂ©ation m’a mĂŞme interpellĂ©e sur Instagram avec cette phrase, ce qui m’a confirmĂ© que c’Ă©tait le bon choix. Dans cet album, j’ai Ă©galement essayĂ© d’inclure des petites anecdotes qui ont une signification personnelle pour moi, comme le titre « Cindy » qui est en fait une blague avec le public sur le surnom qu’ils m’ont donnĂ© « Cindy Boy Blue » (en rĂ©fĂ©rence Ă  Bowie). Cela permet de crĂ©er une cohĂ©rence avec le public, qui fait partie intĂ©grante de l’histoire de cet album.

 

Comment le retour du public permet-il de te construire ?

Je crois qu’on a un peu tendance Ă  oublier que sans le public, on n’est rien. Leur regard est, Ă  mes yeux, le plus intĂ©ressant. Bien sĂ»r, l’avis de mes Ă©quipes est Ă©galement important, mais ils sont conscients de tout le travail acharnĂ© qui se cache derrière chaque projet. Le public, quant Ă  lui, est capable de porter un regard pur et objectif sur le rĂ©sultat final, les concerts en l’occurrence, et c’est grâce Ă  leurs retours que je me construis en tant qu’artiste. Il m’est mĂŞme arrivĂ© de recevoir des commentaires du public sur ma performance, et ce sont ces Ă©changes qui me touchent le plus. Mon dernier single « Not A Friend » a Ă©tĂ© très bien accueilli par les mĂ©dias, j’Ă©tais Ă©videmment ravie. Mais c’est lorsque l’une de mes fans, prĂ©sente depuis mes dĂ©buts, m’a dit « OK, c’est mon top 1 dans le podium de tes chansons ». LĂ  je me suis dit « OK,  je ne me suis pas plantĂ©E, je n’ai pas perdu les gens qui sont lĂ  depuis le dĂ©but. » Et c’est le plus important ! 

 

Sur la pochette de ton album, on peut reconnaître les particularités de Méduse, peux-tu m’en dire plus sur ce choix ?

La pochette de l’album est une collaboration avec les photographes Pierre et Gilles, dont j’ai toujours Ă©tĂ© admirative. Nous avons passĂ© du temps ensemble Ă  discuter de l’album, de son sens profond, de mes paroles et de tout ce qui l’inspirait, de tout ce que j’avais mis Ă  l’intĂ©rieur... Tout de suite, je savais que je pouvais leur faire 100% confiance. La pochette, avec ses roses noires, ses serpents sortant du coeur, et toutes les mĂ©taphores qu’elle contient, reprĂ©sente Ă  la fois l’idĂ©e de la veuve, Eternal Lover, mais aussi laisse place Ă  l’interprĂ©tation individuelle. Lorsque nous avons pris cette photo, nous avons su que c’Ă©tait exactement ce que nous cherchions Ă  reprĂ©senter.

 

 

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Bowie est l’un de tes artistes prĂ©fĂ©rĂ©s, lesquels sont dans ta playlist aujourd’hui ?

Depuis que j’ai eu mon premier iPod, je n’ai jamais cessĂ© d’Ă©couter de la musique. Il y a tellement d’artistes qui me font vibrer aujourd’hui : Minsky, Saint Vincent, Lady Gaga, Elliott Smith, Bon Iver, Rosalia… pour n’en citer que quelques-uns. En ce moment, je suis particulièrement obsĂ©dĂ©e par la scène PC Music et leur utilisation de glitch et de sonoritĂ©s fascinantes. Je suis Ă©galement une grande admiratrice de Sophie et de tout ce qu’elle crĂ©e. En songwriting, Taylor Swift est une source d’inspiration incroyable, j’admire beaucoup son talent !

 

Une GaĂ®tĂ© Lyrique complète, le prix des iNOUĂŻS au festival de musique du Printemps de Bourges, une nomination aux Victoires de la Musique, un morceau retenu par Netflix pour la sĂ©rie Plan CĹ“ur et une rĂ©Ă©dition de ton premier album, un deuxième album arrive avec une tournĂ©e dans toute la France dont la Cigale… Quelle est la prochaine Ă©tape ? 

J’aimerais prendre le temps de rĂ©flĂ©chir. Mais entre les Victoires de la Musique et le dĂ©but de l’Ă©criture de mon deuxième album, je n’ai pris qu’une pause de deux semaines ! En rĂ©alitĂ©, la suite dĂ©pendra de nombreux facteurs, dont la tournĂ©e. Nous avons dĂ©jĂ  d’autres morceaux prĂŞts pour la suite, mais j’ai Ă©galement d’autres envies : Ă©crire de la musique pour d’autres artistes ; poursuivre la tournĂ©e le plus possible et peut-ĂŞtre faire quelques dates Ă  l’international. Pour l’instant, mon premier objectif est que la tournĂ©e des festivals se dĂ©roule bien, suivie de la tournĂ©e d’automne… Toutefois, de belles opportunitĂ©s se profilent dĂ©jĂ , notamment une collaboration avec Vitalic !

 

Update ! Eternal Lover est désormais disponible :

 

 

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