© Emma Grandjean

Live Report : quand Bomel a fait transpirer La Maroquinerie 

Ce ven­dre­di 3 févri­er, Bomel livrait un show tumultueux et col­oré à La Maro­quiner­ie pour accom­pa­g­n­er la sor­tie de son nou­v­el EP Have a Seat. Il y a amené sa house explo­sive et joviale entouré de plusieurs invités et en à prof­iter pour annon­cer en exclu­siv­ité sa prochaine date parisi­enne : la Cigale. 

L’événe­ment était sold out, mais pas de foule devant la salle mythique du 20e arrondisse­ment de Paris. Pour­tant, plusieurs groupes s’y diri­gent au compte-goutte. Ce soir-là, la Maro­quiner­ie accueille les airs joyeux pian­otés par Bomel. En fait, ils étaient tous en train de pren­dre d’as­saut l’accueil du lieu, ces Parisiens assoif­fés de disco-house branchée… et à la recherche dés­espérée de ves­ti­aires. Et si pour le pre­mier, une solu­tion rapi­de est toute trou­vée, le sec­ond reste sans dénouement.

Direc­tion le sous-sol déjà embrumé de la Maro­quiner­ie pour ne pas louper la pre­mière par­tie. Georges entame à peine ses sym­phonies enjouées dans son cos­tume blanc, qu’une ving­taine de per­son­nes inau­gure la piste en se mou­vant devant lui. Sur une scène jonchée de claviers, bass­es et gui­tares, il nous fédère autour de ses tracks dansants et esti­vaux de French Touch, alors que le pub­lic finit d’ingurgiter ses bières et de se racon­ter les derniers potins. On se débar­rasse des encom­bre­ments ves­ti­men­taires gardés sous le coude, qu’on lance dans un coin, espérant les retrou­ver à la fin du show.

Georges en première partie de Bomel

Georges © Emma Grandjean

Dans le noir com­plet et sous les cris du pub­lic, la star du jour arrive, key­tar dans les mains. Déjà moite, l’ambiance bout car­ré­ment aux pre­mières notes de “By the Riv­er”, un sum­mer hit tiré de son nou­veau pro­jet, en fea­tur­ing avec Jul­lyh. Dès que Bomel a annon­cé la venue éventuelle de plusieurs invités sur scène, Jean Cas­tel y déboule pour inter­préter “Still”. Et puis tout s’est enchaîné.

Bomel et Jean Castel

Bomel et Jean Cas­tel © Emma Grandjean

Bomel offre un remix de “Uptown Funk” acidulé et mou­ve­men­té. Woody et sa voix intense, déli­cate nous font sauter sur deux morceaux exclusifs où la tête d’af­fiche du con­cert gravite entre piano et tam-tam. C’est l’heure de repren­dre son souf­fle et de repos­er ses pieds un instant. Dans le silence, Bomel inter­prète une mélodie calme au piano tan­dis que quelques flashs s’al­lu­ment. Mais le rythme com­mence à aug­menter et on se doute bien que l’ac­calmie ne va pas dur­er. Kaky arrive sur scène, Caméléon les rejoint et les trois garçons se parta­gent la scène le temps d’un morceau énervé.

Bomel La Maroquinerie

© Emma Grandjean

Une courte reprise de la mélodie de “Do I Wan­na Know” d’Arc­tic Mon­keys plus tard (ce qui a tout de même eu le temps de ravir tout le monde), Blow­som déboule avec “To the Air”. Un track phare de Have a Seat, telle­ment entraî­nant que tout le monde chante les paroles au moment-même de les décou­vrir. D’une voix aiguë hyper-robotisée, Bomel chante et pian­ote un air à sus­pens qui s’achève par les accla­ma­tions de tous, du pre­mier rang jusque der­rière la régie-son. Le pub­lic tor­ride en veut tou­jours plus et ne s’ar­rête pas de sauter, bras en l’air, sous les jeux de lumières colorées.

Bomel et Blowsom

Bomel et Blow­som © Emma Grandjean

Puis vient le fameux “Ossum­ba”, hymne esti­val de bonne humeur où le tam-tam prend enfin la place qu’il mérite. On com­prend pourquoi l’in­stru­ment était néces­saire sur scène. Bomel finit par remerci­er tout le monde. Et c’est à ce moment-là, entre son big-up à la régie et celui “pour tous ceux qui se rap­pel­lent quand [il fai­sait ses] vidéos en peignoir dans [sa] cham­bre”, qu’il annonce son prochain con­cert parisien : “La prochaine fois qu’on se ver­ra à Paris ça sera à La Cigale !” (le 2 févri­er 2024). Nou­velle nuée d’ac­cla­ma­tions et on com­prend bien qu’il ne peut pas nous laiss­er sur cette annonce.

Bomel revient der­rière son piano pour lancer une ver­sion fes­tive (oui, elle peut l’être encore plus) et houleuse d’ “I Will Sur­vive”. Et on s’est directe­ment trans­for­mé en lave : le déchaîne­ment dansant accom­pa­g­nant les paroles approx­i­ma­tives de Glo­ria Gaynor. Des claps islandais à tout va, un instant doux pour repren­dre encore plus fort, plusieurs relances, ni Bomel ni le pub­lic n’a envie que ce moment ne se ter­mine. Pour­tant, il le faut et c’est sous une ova­tion que Bomel laisse ses fans (parce qu’on peut les appel­er comme ça, désor­mais). 

bomel Woody

Woody et Bomel © Emma Grandjean

Tout le monde se pré­cip­ite en direc­tion de leurs pré­cieux habits délais­sés. Et dans la foule se frayant un chemin vers le seul escalier menant à l’air libre et froid, les retrou­vailles sont encore de vigueur. “Ah mais tu y étais ? Je savais pas !” Et les bilans fusent : “C’était trop cool, non ? Com­ment tu l’as con­nu ?”, “Tu y étais toi, à son con­cert à La Boule Noire ?” Avec cette même ambiance joviale et bon enfant qui a ryth­mé tout le con­cert, où les familles se sont mélangées aux groupes de copines et aux ban­des de potes, on se dis­perse dans la rue en se ques­tion­nant sur les plans pour le reste de la nuit. “Ça va en after ?”, “C’est pas un after là, c’est le début de la soirée…”

Ce qu’on retient du con­cert de Bomel, c’est sa fac­ulté à nous faire oubli­er le froid ambiant, pour nous livr­er un bout de soleil et de chaleur. Et on a hâte de réé­couter cette French Touch ten­dance, fougueuse et inno­cente, à mi-chemin entre pop enflam­mée et funk ondulante.

 

Meilleur moment : La ver­sion folle et agitée de “I Will Sur­vive” par Bomel.

Pire moment : Quand on a dû pay­er la pinte 7 euros.

 

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