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Vitalic © Fred Perez
13 juin 2023

Live report : VYV festival 2023, trois jours de musiques et d’engagement

par Théo Lilin

Le VYV, festival installé à Dijon au parc de la Combe à la Serpent, a vu grand pour sa quatrième édition : pour la première fois, l’événement s’étalait sur trois jours de musique. Les 9, 10 et 11 juin 2023. Mais ses valeurs elles, n’ont pas changé : solidarité, inclusion et éveil à l’écologie. On y était et on vous raconte tout !

Dijon, vendredi 9 juin, 17h30. À quelques minutes de l’ouverture du festival, dans les rues, on voit passer des familles, un homme déguisé en canard, baskets aux pieds, ou bien encore des petits groupes de jeunes, strass et paillettes au visage. Tous convergent vers les navettes, direction la Combe à Serpent, où est installé le VYV. C’est sur ce parc naturel, entre champs et forêts, que quelque 26 000 festivaliers se sont retrouvés pour trois jours de fête et de partage. Au programme, des têtes d’affiches côtoient des artistes originaires de la région (O?NI, John Lord Fonda). Et comme chaque année, le VYV festival s’empare de différentes causes grâce à des performances artistiques et des happenings.

 

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Le VYV festival, c’est avant tout un mélange des genres. On passe de la pop sucrée de la superstar Angèle à la drill tranchante de Ziak, en passant par des airs de gospel avec le groupe Gabriels -qui nous avait transportés à We Love Green et que vous retrouverez très vite sur Tsugi.fr – et l’électro made in Dijon du patron Vitalic. Bref, il y en avait pour tous les goûts. Côté rap, la prog’ nous a régalés avec un trio de lovers : d’abord Hamza, qui a clôturé la journée de samedi en beauté avec une tracklist regroupant ses classiques, entre rnb sucré (« Vibes ») et influences US (« Free YSL ») ; Luidji, bob vissé sur la tête et lunettes de soleil, a fait ce qu’il sait faire de mieux dans ses titres : parler des filles et de ses relations amoureuses avec elles, sans complexes ni retenue, le tout sur des airs de crooner séducteur… histoire de réchauffer la soirée une bonne fois pour toute ; et surtout la performance difficilement oubliable de Disiz, qui nous a -encore, oui!- transporté d’émotion en émotion, du sourire aux larmes (eh oui). Malgré un problème technique en début de concert, le créateur du label « Sublime » (comme sa chanson issue de L’Amour, son dernier album en date) parvient à captiver la foule et à l’entraîner dans ses histoires.

Et comment évoquer le VYVV 2023 sans aborder le show du groupe californien Gabriels ? Un micro en or à la main, accompagné de ses chœurs et musiciens, le chanteur Jacob Lusk nous a téléportés à la messe, disant lui-même « quelqu’un est allé à l’église aujourd’hui ? On y va maintenant ». Après nous avoir fait passer du rire aux larmes en trente secondes, il termine le concert dans l’espace crash -entre la scène et le public- accompagné d’un solo de piano. Bref, moment inoubliable.

 

Raves exaucées

Comme d’habitude, on n’a pas perdu une miette des artistes électroniques présents cette année… Et on a été servis. À commencer, d’abord, par la prestation magistrale de l’artiste du cru en la personne de Vitalic, venu clôturer en beauté la soirée du vendredi. Avec sous le coude une setlist de folie, où se sont mélangés ses classiques et quelques nouveautés. Même la grosse pluie qui s’est invitée peu avant le début du concert n’a pas refroidi les festivaliers, sous k-ways et parapluies. Mais cette année, la scène électronique du VYV nous a offerts des coups de cœur que l’on n’est pas près d’oublier.

D’abord la prestation d’Eloi : si dès le début du concert, l’énergie des festivaliers ne se fait pas ressentir, l’une des nouvelles queens de l’hyperpop remédie à ça et envoûte la foule, à coups d’autotune et de rafales de kicks. Notre moment préféré reste quand la chanteuse se lance dans un battle de guitare sur scène avec sa guitariste Choribaby. Il faut dire qu’Eloi avait prévenu les festivaliers un peu avant, mégaphone en main pointé vers eux : « ça va partir en couilles maintenant ». Promesse tenue.

Eloi vyv

Eloi © V. Arbelet

Autre grand moment de cette quatrième édition, c’est le passage tout sauf en douceur du musicien dijonnais John Lord Fonda sur la petite scène de la friche. Pas besoin de plus pour enflammer les festivaliers, déjà chauffés à blanc par la prestation du duo Nomenklatür juste avant. Le roi de la techno enchaîne les titres, jusqu’à transformer la plus petite scène du festival en une immense rave. Deux drag queens du groupe Gang Reine font même un saut sur scène, pour danser au rythme des beats incandescents, et pour jouer avec le public. Mais l’une des sensations électroniques du VYV festival reste Mezerg et son show marquant sur la scène de l’observatoire. Disons-le, l’artiste bordelais faisait littéralement l’amour à ses claviers sur scène, utilisant tête et mains pour faire varier les sons grâce à son thérémine. Mélangez ça à des airs de house et d’acid techno, quelques pogos et un festivalier improvisant un slam dans la foule (on parle de se faire porter par le public, pas d’une déclamation façon Grand Corps Malade)… et le compte est bon.

 

De la musique et des valeurs

Entre les scènes, installation de stands de nourriture et plusieurs espaces dédiés à la sensibilisation aux questions de genre, à l’estime de soi, au handicap ou encore à la question des réfugiés. Le chemin des beaux jours propose des stands de nourriture et surtout des espaces dédiés pour évoquer des thèmes chers aux organisateurs, comme la précarité et les violences sexistes. Sur la scène de la friche, on a aimé l’ambiance autour du concours de Tetris géant organisé entre les festivaliers par l’association Règles Elémentaires, qui lutte contre la précarité menstruelle. On a aussi aimé la performance colorée du collectif dijonnais de drag queens Gang Reine. Pari réussi pour le VYV festival 2023, qui a d’ailleurs affiché complet pour la première fois depuis sa création en 2019.

 

Meilleur moment : la prestation de Mezerg était magistrale, on en a encore les frissons.

Pire moment : la navette du retour le samedi soir, aux alentours d’une heure et demie du matin, quand le chauffeur du bus plein à craquer se lance dans une session drift qui nous a rappelé à quel point c’est important de la tenir, cette barre. L’ambiance post-festival à l’intérieur s’est chargée du reste

 

Théo Lilin

 

 

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