Maelstrom & Louisahhh, Myth Syzer, DJ Pone, Kelela… les projets de la semaine

par Tsugi

Ven­dre­di, c’est jour de sor­tie. Alors par­mi la mon­tagne de galettes sor­ties cette semaine, Tsu­gi vous a sélec­tion­né cinq pro­jets qui nous ont fait ten­dre l’or­eille. On y retrou­ve Kelela, Myth Syz­er, Madlen Keys, DJ Pone et un furieux album com­mun entre Mael­strom et Louisah­hh. Bonne lec­ture, bonne(s) écoute(s) !

 

Kelela — Raven 

Une intel­lectuelle du coeur, de l’e­sprit et du son. Depuis son arrivée chez Warp Records en 2015 avec son EP Hal­lu­cino­gen, illus­trant une rela­tion amoureuse dans l’or­dre antéchronologique, Kelela a sans arrêt réus­si à con­stru­ire des univers trans­portant instan­ta­né­ment ailleurs. Son style sen­suel, élec­tron­ique et surtout expéri­men­tal apporte con­stam­ment ce quelque chose en plus. Après six ans de silence, la chanteuse est de retour avec Raven, majori­taire­ment pro­duit par LSDXOXO. Pour illus­tr­er ses sen­ti­ments sur ce deux­ième album, Kelela a choisi l’im­age con­stante de l’océan. Entre syn­thé­tiseurs sous-marins et sonorités emprun­tant à la tech­no min­i­male, des cap­ta­tions de vagues sont récur­rentes tout au long de l’é­coute de l’album […]

(La suite de la chronique dans le Tsu­gi 157 : Flavien Berg­er et Agar Agar, bande à part)

Simon Brazeilles

 

Mael­strom & Louisah­hh — Sus­tained Resistance

Dix années après leur ren­con­tre au sein de Bro­mance Records, queue de comète de la french touch 2.0, Louisah­hh et Mael­strom sor­tent donc Sus­tained Resis­tance. S’ils ont déjà bossé ensem­ble sur leur label RAAR, c’est leur pre­mier album com­mun. Le duo est ter­ri­ble­ment techno-punk sur ce disque, qui s’aven­ture dans des con­trées puis­santes et ténébreuses. Des boucles grass­es, des bass­es qui vrom­bis­sent, on est chahutés et ça fait beau­coup de bien. Une ambiance générale aus­si agres­sive que cap­ti­vante, à tel point qu’on aurait du mal à déchauss­er son casque audio. Et évidem­ment, les titres don­nés sont équiv­o­ques, tant pour l’al­bum que pour les tracks qui le com­posent : “War in Me”, “I’m not a casu­al­ty”, “Burn”, “Muz­zle” (‘muselière’ en français) ou tout sim­ple­ment “Enough”. Une oeu­vre rad­i­cale par Mael­strom et Louisah­hh, habitée et sans détour.

Corentin Fraisse

 

Myth Syz­er — Poi­son

De Dr Dre à Metro Boomin, en pas­sant par Phar­rell et Kanye, l’his­toire du rap est jalon­née de beat­mak­ers passés der­rière le micro, sou­vent avec suc­cès. C’est moins fréquent en France, où Myth Syz­er, qui a pro­duit par le passé des titres pour La Fouine, 13 Black ou Damso, fait un peu fig­ure d’ex­cep­tion. Il s’y était essayé en en 2018, sur un pre­mier album solo plutôt réus­si, même si, caché der­rière une palan­quée d’in­vités clin­quants venus pos­er leur voix (de Bon­nie Banane à Doc Gyné­co), on avait finale­ment moins enten­du ses qual­ités de vocal­iste que de pro­duc­teur hip-hop lorgnant la pop. Presque cinq ans et quelques con­fine­ments plus tard, il a pu s’at­tel­er à une tâche qu’il avait, de son pro­pre aveu, un peu nég­ligée : l’écri­t­ure. Exit les invités, […]

(La suite de la chronique dans le Tsu­gi 157 : Flavien Berg­er et Agar Agar, bande à part)

Gérome Dar­mendrail

 

Madlen Keys — Event Hori­zon

Voilà une explo­ration sonore aus­si intri­g­ante qu’ad­dic­tive de la part du quatuor. Un pre­mier album enreg­istré en con­di­tions live, jolie mix­ture mélangeant trip rock, art rock et alter­natif. Au fil de ces huit titres, Madlen Keys abor­de en majorité les rela­tions abu­sives, jusqu’à la vio­lence (“Breathe”). Une musique riche, pleine de tex­tures qui ten­dent vers le ciné­ma, à mi-chemin entre Radio­head et une de nos récentes décou­vertes, Hôtel Par­ti­c­uli­er. Belles nappes de claviers (“Mem­o­ries Of My Friends”), gui­tares qui feu­lent (“Flam­ing Tree”), même des poly­phonies cors­es (“Pen­san­do en ti”)… Mais surtout ‑surtout- la voix mag­nifique­ment maîtrisée de Car­o­line Calen. Un pre­mier album défini­tive­ment canon pour Madlen Keys.

Corentin Fraisse

 

DJ Pone — 1978

Pour l’ex­er­ci­ce, une fois n’est pas cou­tume. Tsu­gi a demandé à DJ Pone de faire lui-même le point sur sa nou­velle galette, album solo lumineux. Et l’ex-Birdy Nam Nam s’est exécuté :

Je mets pas mal de temps à faire des dis­ques parce que je tourne énor­mé­ment avec des groupes comme NTM, Gringe, ou les Svinkels. L’al­bum était prêt depuis un moment, puis le Covid m’a mis une bonne tarte. Cela m’a per­mis de pren­dre du recul pour bien pré­par­er sa sor­tie. S’il s’ap­pelle 1978, ce n’est pas for­cé­ment par rap­port à ma date de nais­sance, c’est plus une manuère de mon­tr­er qu’il m’au­ra fal­lu tout ce temps pour réalis­er un disque dont je suis vrai­ment super fier. Je le trou­ve très abouti. Radi­ant (2016), mon album précé­dent, était un peu trip-hop avec des ambiances lentes et men­tales. Je sor­tais d’une sépa­ra­tion dif­fi­cile, donc il était som­bre. Celui-ci est beau­coup plus décon­trac­té. J’avais envie de com­pos­er de vraies chan­sons sur le plan des struc­tures et d’ac­célér­er les ryth­miques. Je voulais aus­si qu’il soit plus hip-hop avec des fea­tur­ings. Il y a aus­si ces arrange­ments à la Melody Nel­son qui sont claire­ment assumés. Aujour­d’hui, j’ai hâte de faire du live avec ce disque.

(À retrou­ver dans la double-page “Les inspi­ra­tions de… DJ Pone” dans le dernier Tsu­gi Magazine)

Pro­pos recueil­lis par Patrice Bar­dot

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