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8 octobre 2019

Mains d’Oeuvres est en train de se faire expulser de ses locaux

par Clémence Meunier

« Aujourd’hui, ce 8 octobre 2019, William Delannoy, maire de Saint-Ouen, après de nombreuses années de menaces et de contre-vérités à notre encontre, est passé aux actes : ce matin, Mains d’Oeuvres fait l’objet d’une expulsion et doit quitter son bâtiment historique », peut-on lire ce matin sur la page Facebook de Mains d’Oeuvres, ce passionnant et passionné lieu de création artistique de Saint-Ouen, où de nombreux artistes profitaient encore hier de studios de répétition, et où des ateliers, expos, spectacles de danse, de théâtre et des concerts étaient régulièrement organisés. Un véritable petit poumon culturel dans la ville du nord de Paris. « Plus de 20 années au service de la diffusion de la culture pour toutes et pour tous sont balayées d’un revers de main par un élu qui laisse sur le carreau des centaines d’artistes en résidence soutenus par les collectivités locales et l’Etat, 70 salariés dont il se soucie peu du devenir, des milliers d’audoniennes et d’audoniens usagers quotidiens de Mains d’Oeuvres et de ses activités », continue Mains d’Oeuvres. « Après avoir refusé la médiation juridique initialement proposée, alors qu’un jugement en appel doit intervenir le 3 décembre 2019, la réponse du maire à notre volonté de dialogue est inadmissible. La violence de cette expulsion ne peut rester sans réponse. Nous appelons à la mobilisation de toutes et tous ceux qui se sentent investis dans notre société pour l’accès égal à toutes et tous à la culture. » 

Mains d’Oeuvres occupait depuis 2001 un bâtiment appartenant à la Mairie de Saint-Ouen, un ancien centre sportif dans le quartier des Puces. Sauf que le maire UDI William Delannoy n’a pas renouvelé le bail de l’association, sommée de quitter les lieux dès le 31 décembre 2017, la Mairie souhaitant installer là le conservatoire municipal de musique. S’est alors engagé un bras de fer juridique, et, « aucun accord n’ayant été trouvé entre les deux parties, la municipalité a donc saisi le tribunal de grande instance de Bobigny qui a ordonné le 2 juillet 2019 l’expulsion des occupants sans droit ni titre », indique la préfecture de Seine-Saint-Denis dans un communiqué. A noter tout de même qu’un jugement en appel était prévu pour décembre et que Mains d’Oeuvres a déjà proposé de cohabiter avec le conservatoire de musique pour pouvoir continuer leurs actions culturelles. Un rassemblement pacifique est en train de se former sur place – si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas. Pour les autres, une pétition a été créée pour soutenir Mains d’Oeuvres. Pour la signer, c’est par ici.

EDIT : Selon les témoignages des groupes Frustration et Vox Low, la police aurait mis sous scellé du matériel entreposé à Mains d’Oeuvres et appartenant aux artistes en résidence ou en studio.

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