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'Good Lies', de Overmono © XL/Beggars
18 août 2023

Overmono – ‘Good Lies’

par Nicolas Bresson

« Deux frères, deux fauves » : le duo Overmono ne cesse de titiller notre attention. Les Italiens ont notamment retourné le Greenfloor du dernier Cabaret Vert. Quelques mois plus tôt, ils sortaient le très enthousiasmant Good Lies. Chronique de ce premier album.

 

Cet article est issu du Tsugi 160 : Kid Francescoli / French 79, Marseille trop puissant

 

C’est une rengaine que l’on entend de plus en plus fréquemment. Avec une certaine standardisation de la musique électronique, il deviendrait de plus en plus difficile de deviner la provenance géographique d’un artiste. Pourtant, à l’écoute de ce premier album des deux frères d’Overmono, l’évidence nous saute aux oreilles. Voilà un disque à l’essence profondément britannique. Une bonne partie de l’histoire musicale de la perfide Albion – du breakbeat/ jungle des premières raves jusqu’au dubstep futuriste des années 2000 en passant par le UK garage/2-step et la techno tendance bass music – est ici condensée dans une formule qui emprunte autant à la club culture qu’à la pop. Tom et Ed Russell ont longtemps mené des carrières solos, dans la techno sous le nom de Truss pour le premier, dans des choses plus breakées avec l’alias Tessela pour le second. La mise en commun de leurs savoir-faire ne pouvait qu’être explosive et les a rendus passionnants dès leurs premières productions.

 

 

Allant jusqu’à susciter l’intérêt de Thom Yorke qui leur a demandé des remixes il y a trois ans de cela. Un tournant dans leur carrière, qui les a vus s’éloigner d’une certaine abstraction électronique pour aborder des structures plus formellement pop – en d’autres termes des « chansons ». Les vocaux, le plus souvent féminins, samplés et pitchés, sont ici omniprésents, un peu comme dans une certaine tradition jungle mais sur des rythmiques plus adoucies, pas très éloignées du dubstep des origines, celui de labels comme Hyperdub ou Hotflush. Il y a ces ambiances lancinantes et oniriques – «Arla Fearn», «Skulled» ou «So U Kno» avec leurs nappes à la Moderat (des Allemands, certes) – et puis il y a ces morceaux garage mélodiques au potentiel évident comme « Good Lies », « Walk Thru Water » ou encore « Is U » qui, dans un monde parfait, devraient convaincre le plus grand nombre. Comme le doberman qu’ils utilisent régulièrement dans leurs visuels, les deux Gallois ont les crocs. Cet album, on leur souhaite, devrait leur permettre d’accomplir leurs plus folles ambitions.

 

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