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©David Boschet
29 septembre 2021

đŸŽȘ Panoramas Festival 2021 : l’intimitĂ© de son nouveau lieu n’a pas calmĂ© les kicks

par LĂ©onie Ruellan

On Ă©tait Ă  la 24Ăšme Ă©dition du festival Panoramas, et ce n’était pas comme d’habitude. Pas en matiĂšre de line up, ni d’ambiance, mais de lieu : jauge limitĂ©e oblige, Pano n’a pas investi son habituel parc expo pour son main event, mais une ancienne manufacture de tabacs datant du 18Ăšme siĂšcle, hantĂ©e le temps d’un week-end par les kicks d’une programmation trĂšs Ă©lectronique.

Ah! la Bretagne, ses paysages, sa gastronomie, son sens de la fĂȘte et ses festivaliers titubant avant mĂȘme que le soleil ne soit couchĂ©… C’est dans cette terre de raves et festivals que je me suis rendue vendredi dernier pour assister au festival Panoramas, en plein centre de Morlaix. Au programme : du cidre Ă  la buvette, un peu de rap avec Meryl et Frenetik, et surtout beaucoup d’électronique (Billx, Rebeka Warrior, Folamour, Cassie Raptor, NTO, Dombrance, etc.).

Red Hot Chili Peppers et 190 bpm

©Léonie Ruellan

Quand j’arrive vendredi aprĂšs-midi sur le site – la “Manu” pour les intimes, reconvertie en lieu culturel baptisĂ© le SEW – j’ai du mal Ă  imaginer les artistes et festivaliers y faire du sale le soir mĂȘme. C’est presque trop mignon. La scĂšne extĂ©rieure est dressĂ©e dans une petite cour intime Ă  l’architecture authentique, et Ă  la capacitĂ© d’accueil de mille personnes et trois arbres. En intĂ©rieur se trouve une seconde scĂšne oĂč l’ambiance est davantage club, parfait pour le plateau WARRIORECORDS qui l’occupera le lendemain soir.

En attendant, c’est Blutch (lui qui nous livrait un podcast pas plus tard que la semaine derniĂšre) qui inaugure la scĂšne tout en beautĂ© le vendredi soir, avec un live A/V assurĂ© par Romain Navier. DerriĂšre les paysages de nature qui dĂ©filent sur une grande toile transparente dressĂ©e devant lui, Blutch assume son nouveau penchant pour les influences britanniques, et donne un avant-goĂ»t de son prochain album Terre Promise, tout en faisant resurgir des extraits de ses prĂ©cĂ©dentes sorties dont l’EP La CitĂ© Des Étoiles. Un beau moment, apaisant, loin, trĂšs trĂšs loin de l’ambiance du set de Billx qui se tient sur la scĂšne extĂ©rieure l’heure suivante.

 

À Ă©couter Ă©galement
Tsugi Podcast 638 : Blutch, quand la Bretagne se raveille

 

Grosse ambiance dans le public pour cette figure du frenchcore qui connaĂźt la recette d’un mix qui dĂ©chaĂźne les foules : un track populaire (au hasard, l’hymne “Bella Ciao”, ou le tube “Snow” des Red Hot Chili Peppers) balancĂ© en douceur le temps de pousser un peu la chansonnette et de sortir les briquets ou flashs de tĂ©lĂ©phone, avant de partir sans plus attendre en hardtek 190 bpm.

Au mĂȘme moment, Ă  l’intĂ©rieur, ça se bouscule un peu moins devant Calling Marian, mais je vais prĂ©fĂ©rer cette ambiance-lĂ . Parfaitement goupillĂ©, son mix se dĂ©ploie sur une lente et envoĂ»tante montĂ©e avant de finir Ă  150 bpm, avec de toutes petites touches d’acid qui viennent sucrer le tout. Ce sera mon coup de cƓur de la soirĂ©e.

©David Boschet

Il est un peu plus de 23h et c’est dĂ©jĂ  l’heure des sets de clĂŽture (qui dit festival en centre-ville dit horaires raisonnables), mais nous n’allons pas pouvoir goĂ»ter Ă  la d&b de l’Anglaise Mandidextrous, qui n’a pas pu voyager suite Ă  un problĂšme de pass sanitaire, semble-t-il. Son nom est rayĂ© au feutre noir sur le line-up affichĂ© aux murs et remplacĂ© par celui de Imchaos, moitiĂ© du duo Minuit Machine, programmĂ© demain sur le plateau WARRIORECORDS. “J’ai toujours une clĂ© USB avec moi, sauf aujourd’hui, Ă©videmment”, me dit-elle quelques heures avant son passage imprĂ©vu. Ça ne l’empĂȘchera pas d’assurer aux platines avec un trĂšs bon set techno qui tourne Ă  la dance music, idĂ©al pour une clĂŽture (je ne cĂ©derai pas au jeu de mots facile en vous disant qu’elle a semĂ© le chaos, non
)

Difficile de choisir entre Imchaos et Shugi qui passe au mĂȘme moment sur l’autre scĂšne tant les deux sets sont tout aussi chouettes. L’ambiance est moins dark et plus lĂ©gĂšre du cĂŽtĂ© de la DJ rĂ©sidente du Silencio, qui communique sa bonne humeur au public depuis la scĂšne.

©David Boschet

Carte blanche Ă  WARRIORECORDS

Le line up du samedi soir promet encore des dilemmes entre les deux scĂšnes, mais je fais le choix de me concentrer sur la scĂšne intĂ©rieure investie par WARRIORECORDS et sa prog 100% fĂ©minine avec Minuit Machine, Maud Geffray, Cassie Raptor et enfin Rebeka Warrior. Une carte blanche accordĂ©e tout simplement car “Pano aime tous les projets de Rebeka Warrior, que ce soit Mansfield TYA, Sexy Sushi ou Kompromat, tous dĂ©jĂ  reçus sur nos scĂšnes”, m’explique le directeur du festival Eddy Pierres. Quelqu’un dans le public brandit d’ailleurs une pancarte qui affiche “J’aime mon pays”, rĂ©fĂ©rence Ă©vidente au morceau de Sexy Sushi, mais aussi probablement au live de ce mĂȘme morceau lors de Pano#16 en 2013, que le programmateur du festival cite parmi les plus mĂ©morables lives du l’histoire du festival.

C’est la darkwave du duo Minuit Machine (une au micro, l’autre aux machines) qui dĂ©marre les hostilitĂ©s sur la scĂšne oĂč flotte l’étendard de la maison Warrior. Avec leur “maquillage de guerre”, comme elles l’appellent (un Ă©pais trait noir sous chaque oeil) et vĂȘtues de noir (une des signatures de la team Warrior), on pĂ©nĂštre dans un univers sombre voire dystopique – mais mignon quand mĂȘme quand elles lancent “merci, toi aussi” en rĂ©ponse Ă  la voix du public qui vient de crier “vous ĂȘtes trop belles !”

©Léonie Ruellan

S’ensuit Maud Geffray qu’on ne prĂ©sente plus, plaçant quelques morceaux bien connus ici et lĂ  dont “Influenceur” du trĂšs en vogue duo Ascendant Vierge, pour un set techno plein de bonnes vibes. Mais voilĂ  dĂ©jĂ  Cassie Raptor qui dĂ©barque aux cĂŽtĂ©s de Maud pour procĂ©der Ă  l’échange de platines, et tout de suite, les notes de techno s’assombrissent : Cassie sort l’artillerie lourde, le kick pĂšse et les sonoritĂ©s sont industrielles.

Arrive enfin Rebeka Warrior pour clĂŽturer la soirĂ©e en grande pompe, dans une salle dĂ©jĂ  surchauffĂ©e par ce qu’elle vient d’entendre. Rebeka ne se fera pas prier pour balancer ce qu’on attend d’elle (acidcore, hardcore, gabber), entourĂ©e sur scĂšne de toute sa team aussi dĂ©chaĂźnĂ©e que le public. La salle brĂ»le, le public en redemande, on en oublierait presque qu’il est Ă  peine 1h du matin et qu’il est bientĂŽt temps de rentrer…

©Léonie Ruellan

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