Skip to main content
11 novembre 2022

💿 Que vaut ‘Iota’, le deuxiĂšme album de Lous And The Yakuza ?

par AdĂšle Chaumette

Rapidement devenue une artiste qui compte sur la scĂšne musicale belge, Lous And The Yakuza dĂ©jĂ  avec Iota. Un deuxiĂšme album rempli d’amour franc, oĂč l’intime se lie au politique, oĂč Lous joue avec les styles. Tsugi vous en dit un peu plus sur ce douze titres fort et singulier. 

AprĂšs Gore, trĂšs bon premier album gorgĂ© de titres ensorceleurs comme « Amigo », « Solo », « Bon acteur » et Ă©videmment « Dilemme », Lous a enchaĂźnĂ© un Tiny Desk (Home) Concert (sur la radio amĂ©ricaine NPR) et une session Colors remarquĂ©s, plus quelques feats fringants avec l’acolyte Damso, mais aussi Joey Bada$$, Hamza ou Squidji
 Elle est de retour, pour jouer un mauvais tour. Alors voilĂ  Iota ! Douze titres qui prouvent qu’elle se balade entre les styles et joue avec. OK, il y a de la pop et des influences R&B lĂ -dedans. Mais on entend rarement une artiste se dĂ©tacher ainsi des genres et de leurs Ă©tiquettes. Tous ou presque le revendiquent ? Lous le fait vraiment, sans coquetterie ni calcul. El Guincho, producteur sur Gore et qui s’était illustrĂ© sur El Mal Querer de Rosalia, est de retour aux manettes pour plusieurs titres. Ça s’entend. Dans Iota, on passe de productions planantes brumeuses Ă  des mĂ©lodies pop colorĂ©es, des rythmiques reggaeton, du hip-hop classique, des berceuses
 Et on reste trĂšs rarement indiffĂ©rent.

Les textes de la Belgo-Congolo-Rwandaise sont directs, francs, avec leurs moments de profondeur. Lous y dĂ©crit notamment l’amour : la tendresse asymĂ©trique (« La Money »), le dĂ©sir impulsif (« Takata »), la passion physique qui fait perdre la tĂȘte (« TrĂ©sor »)
 jusqu’à la brĂ»lure (« Hiroshima »). Mais aussi l’amitiĂ©/sororitĂ© (le furieux « Kisé »), la dĂ©pendance affective (« Yuzu balade ») et le manque de sa famille (« Interpol »). Pour Lous, parler d’intime est politique. Alors en filigrane elle aborde ce que c’est d’ĂȘtre une jeune femme noire dans ce mĂ©tier, le succĂšs, le mode survie, l’argent, la bizarrerie et le rejet. Elle invite deux rappeurs sur son projet : l’ami et partner in crime Damso sur « Lubie » et Benjamin Epps pour un freestyle aussi court qu’incisif (« Stop »).

Dans Iota d’ailleurs, les chansons sont courtes, efficaces. On n’est pas lĂ  pour les fioritures. Disque singulier, Iota fait forte impression Ă  ses dĂ©buts, avant de passer aux douceurs en fin de parcours. La porte-voix antiraciste, muse des crĂ©ateurs (Louis Vuitton en tĂȘte), peintre qui expose, traductrice de poĂ©sie, bientĂŽt autrice – puisqu’elle prĂ©pare son premier roman – prouve que touche-Ă -tout peut rimer avec bonne partout. Tant qu’on y met du cƓur.

Visited 136 times, 1 visit(s) today