Skip to main content
11 février 2020

Qui est Hildur Guðnadóttir, la compositrice de « Joker » qui rafle tous les prix ?

par Marthe Chalard-Malgorn

Ce dimanche 9 février, à Los Angeles, Hildur Guðnadóttir a remporté l’Oscar de la meilleure musique de film grâce à son travail de composition pour Joker, réalisé par Todd Phillips. C’est la première femme, depuis Anne Dudley et sa BO pour The Full Monty (1998), a remporter un tel prix. Et elle n’en est pas à sa première récompense. Âgée de 37 ans, la compositrice islandaise a tout raflé : un Oscar et un Golden Globe pour la musique du film Joker et un Emmy et un Grammy Award pour la BO de Chernobyl, la mini-série sur le drame nucléaire de 1986.

Aux Oscars, lors de la réception de son prix, elle délivre un discours touchant : « À toutes les femmes, les mères et les filles qui entendent la musique qui résonne au fond d’elles-mêmes, je vous en supplie, faites entendre votre voix. » Nommée aux côtés d’Alexandre Desplat (Les Filles du Docteur March), Randy Newman (Marriage Story), Thomas Newman (1917) et John Williams (Star Wars : L’Ascension de Skywalker), elle est la huitième femme à être nommée dans cette catégorie et la quatrième à la remporter en presque cent ans de célébration des Oscars.

D’origine islandaise, Hildur Guðnadóttir est également chanteuse et violoncelliste. Elle a d’abord fait ses classes à l’Académie de musique de Reykjavík puis à l’Académie islandaise des Arts pour enfin atterrir à l’Université des Arts de Berlin. Elle se lance dans une carrière solo en 2006 avec son album Mont A, sorti sous le nom de Lost In Hildurness puis sous son propre nom. Elle en compose trois autres entre 2009 et 2014 : Without Sinking, Leyfðu Ljósinu et Saman. Hildur Guðnadóttir possède plusieurs casquettes puisqu’elle collabore avec d’autres artistes au style musical varié comme les rockeurs d’Animal Collective, le groupe de drone-metal américain Sun O))) ou encore les Suédois de la synthpop The Knife.

Influencée par des compositrices de musique contemporaine telles que Meredith Monk, Pauline Oliveros ou bien Laurie Anderson, cela fait huit ans qu’elle se concentre sur la composition de musiques de film. D’abord en collaboration avec son ami compositeur Jóhann Jóhannsson pour trois films de Denis Villeneuve (Prisoners, Sicario et Arrival), elle prend son indépendance en tant que compositrice solo lorsqu’elle écrit la BO de The Bleeding House réalisé par Philipp Gelatt en 2011. C’est également elle qui a écrit la musique du film Marie-Madeleine (Garth Davis) et de Sicario : la guerre des cartels (Stefano Sollima), tout deux sortis en 2018.

 

À lire également
CTM Festival : 7 artistes aux portes du futur de l’électronique

 

Cette 92ème cérémonie des Oscars a donc mis à l’honneur la musique, pour le meilleure comme pour le pire. Eminem a enfin accepté de venir jouer sur les planches du Dolby Theatre, après 18 ans de sollicitation. Un peu essoufflé, il a repris « Lose Yourself », titre issu du film 8 Miles, lui valant une standing ovation de la part du public. Moins rap, plus gentillet, Idina Menzel ainsi que neuf autres « Elsa » ont chanté le titre « Into the Unknown » provenant de La Reine Des Neiges II. Tout en sobriété, Billie Eilish était présente pour réinterpréter « Yesterday » des Beatles, délivrant par là un hommage vibrant à la star du basket-ball Kobe Bryant, récemment décédé.

On notera également la prestation des fameux humoristes américains Rebel Wilson et James Corden, déguisés en personnages de Cats pour remettre l’Oscar des meilleurs effets spéciaux. Une prestation qui nous laisse un peu perplexes et qui n’arrange pas forcément la mauvaise réputation du film concernant ses effets spéciaux, justement.


Visited 18 times, 1 visit(s) today