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©Twitter du Ministère de l'Intérieur
21 juin 2021

✍️ Rave party à Redon : 30 ans de teuf et on en est encore là ?

par Patrice BARDOT

En ce 21 juin, le cœur n’est pas à la fête.

Ce week-end à Redon, l’État représenté par son bras armé, la Police, a une nouvelle fois choisi de lâcher en nombres et sans sommation, grenades LBD et bombes lacrymogènes. Qu’importe les conséquences. “Quoiqu’il en coûte”. Leur cible : des teufeurs pacifiques rassemblés pour honorer la mémoire de Steve Maia Caniço, mort noyé dans la Loire un soir de fête de la musique, il y a deux ans, suite, là encore, à une charge policière, comme vient justement de l’établir un rapport d’enquête. Le phénomène est unique et en grande partie irrationnel. Quasiment trente ans après son apparition dans notre pays, la free party et ses acteurs font toujours aussi peur. L’invasion du moindre lopin de terre, sans aucune nuisance à la ronde, par un sound system, ne provoque qu’une seule réaction de la part de ceux qui nous gouvernent : la répression. Faut-il en rire ou en pleurer ?

Après plus d’un an et demi de crise sanitaire qui a servi de prétexte à l’établissement de lois sans cesse plus sécuritaires et liberticides, il est donc devenu impossible de faire la fête dans notre pays sans une armada d’autorisations, délivrées de manière ô combien subjective par les Préfets omnipotents. Il faut croire que ces messieurs (car la plupart sont des messieurs) ont la preuve qu’il y a plus de risque d’attraper le COVID dans un champ que dans ces open air “balisés” qui s’ouvrent en nombre ces dernières semaines (et dont on se réjouit). Pourquoi appliquent-ils le “deux poids, deux mesures” ?

Hier comme aujourd’hui, la free party dérange. Parce que dans un monde où les cookies essaient de nous tracer jusque dans nos toilettes, toute tentative de s’écarter du triptyque travailler/consommer/dormir doit être réprimée. Exagéré ? Demandez à celles et ceux qui viennent d’être agressés, blessés, gazés du côté de la Bretagne, à ces sound systems qui ont vu leur matériel, non pas confisqué, mais fracassé par les gardes mobiles sur l’autel du supposé ordre établi, s’ils trouvent cela exagéré. Alors que l’on fête aujourd’hui la musique, et l’électronique jusque sous les ors de l’Elysée, elle a connu pourtant ce week-end une grande défaite. Mais cela ne marque certainement pas la fin du combat pour notre liberté de danser. Où que ce soit.

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