©Jérôme Cabanel

Récit : en free party avec… Olivia Ruiz

On ne les imag­in­erait pas au milieu d’une free par­ty. Et pour­tant si. Dans le Tsu­gi 140 : Free Par­ty Sto­ry (tou­jours disponible en kiosque et en ligne), elles et ils témoignent de leur épiphanie élec­tron­ique à ciel ouvert. On pub­lie aujour­d’hui sur le web l’his­toire d’Olivia Ruiz.

C’était quelque chose qui se méri­tait, c’était tout un périple.”

©Jérémy Ker­gourlay

C’est mon amoureux qui me fait décou­vrir le monde de la free par­ty en 1996. La pre­mière, c’était une Track­ers. Elles se pas­saient générale­ment entre Mont­pel­li­er et Mil­lau. C’était quelque chose qui se méri­tait, c’était tout un périple. Il y a une forme de secret qui est très exci­tante pour un ado. Après la fameuse info­line, on avait tou­jours rendez-vous au péage de Saint-Jean-de-Védas où on nous don­nait un petit papi­er avec l’itinéraire. Genre “prenez ce chemin pen­dant deux kilo­mètres, puis tournez à gauche à l’arbre tor­du”. Et là tu t’arrêtes, tu essaies de trou­ver d’où vient la musique. Sauf qu’en général, à ce moment-là tu es déjà bien “high” parce que tu t’ambiances dans la voiture. (rires) Donc per­son­ne n’entend le son au même endroit. C’était rocam­bo­lesque et on met­tait par­fois des heures avant de trou­ver le lieu exact. Même si c’était vrai­ment une his­toire de ban­des de potes, j’ai quand même avant tout des sou­venirs de musiques. J’ai pris des gross­es claques avec Manu Le Malin et un gamin qui s’appelait Aladin. Il était plus jeune que moi et c’était très impres­sion­nant de le voir avec sa maman tou­jours sur le bord de scène.

Je trou­ve qu’il y a une simil­i­tude entre la forme d’abandon et de transe que je ressens quand je suis sur scène, et cette forme d’exultation que tu éprou­ves quand tu es en train de danser en free devant les enceintes. Je ressens la même chose quand la musique du DJ décu­ple mes sen­sa­tions et quand le pub­lic se met à chanter avec moi. C’est la même con­nex­ion qua­si­ment cor­porelle à la musique. Par la suite, je suis allée trois années de suite aux gross­es soirées Boréalis. On vivait cela comme une révo­lu­tion parce que tout d’un coup, cette clan­des­tinité deve­nait acces­si­ble. Comme si notre monde était accep­té. Mais j’ai des sou­venirs aus­si douloureux, j’y ai lais­sé beau­coup d’amis. Notam­ment mon pre­mier grand amour qui n’a pas su s’arrêter au bon moment. On a eu un gros acci­dent en ren­trant de rave, une grosse frayeur sur l’autoroute qui a mar­qué la fin de l’histoire. Mais on ne pour­ra jamais empêch­er les jeunes d’avoir envie de transgresser.”

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