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©Jérôme Cabanel
18 mai 2021

Récit : en free party avec… Olivia Ruiz

par Patrice BARDOT

On ne les imaginerait pas au milieu d’une free party. Et pourtant si. Dans le Tsugi 140 : Free Party Story (toujours disponible en kiosque et en ligne), elles et ils témoignent de leur épiphanie électronique à ciel ouvert. On publie aujourd’hui sur le web l’histoire d’Olivia Ruiz.

« C’était quelque chose qui se méritait, c’était tout un périple. »

©Jérémy Kergourlay

« C’est mon amoureux qui me fait découvrir le monde de la free party en 1996. La première, c’était une Trackers. Elles se passaient généralement entre Montpellier et Millau. C’était quelque chose qui se méritait, c’était tout un périple. Il y a une forme de secret qui est très excitante pour un ado. Après la fameuse infoline, on avait toujours rendez-vous au péage de Saint-Jean-de-Védas où on nous donnait un petit papier avec l’itinéraire. Genre “prenez ce chemin pendant deux kilomètres, puis tournez à gauche à l’arbre tordu”. Et là tu t’arrêtes, tu essaies de trouver d’où vient la musique. Sauf qu’en général, à ce moment-là tu es déjà bien “high” parce que tu t’ambiances dans la voiture. (rires) Donc personne n’entend le son au même endroit. C’était rocambolesque et on mettait parfois des heures avant de trouver le lieu exact. Même si c’était vraiment une histoire de bandes de potes, j’ai quand même avant tout des souvenirs de musiques. J’ai pris des grosses claques avec Manu Le Malin et un gamin qui s’appelait Aladin. Il était plus jeune que moi et c’était très impressionnant de le voir avec sa maman toujours sur le bord de scène.

Je trouve qu’il y a une similitude entre la forme d’abandon et de transe que je ressens quand je suis sur scène, et cette forme d’exultation que tu éprouves quand tu es en train de danser en free devant les enceintes. Je ressens la même chose quand la musique du DJ décuple mes sensations et quand le public se met à chanter avec moi. C’est la même connexion quasiment corporelle à la musique. Par la suite, je suis allée trois années de suite aux grosses soirées Boréalis. On vivait cela comme une révolution parce que tout d’un coup, cette clandestinité devenait accessible. Comme si notre monde était accepté. Mais j’ai des souvenirs aussi douloureux, j’y ai laissé beaucoup d’amis. Notamment mon premier grand amour qui n’a pas su s’arrêter au bon moment. On a eu un gros accident en rentrant de rave, une grosse frayeur sur l’autoroute qui a marqué la fin de l’histoire. Mais on ne pourra jamais empêcher les jeunes d’avoir envie de transgresser. »

Retrouvez d’autres histoires dans le magazine Tsugi 140 : Free Party Story 👇

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