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Qui était Nicolas Ker, “figure du rockeur au cœur déchiré”

Le chanteur, poète, com­pos­i­teur, paroli­er et inter­prète Nico­las Ker, leader du groupe Poni Hoax, est mort à Paris hier soir, lun­di 17 mai 2021. La cause de son décès n’a pas été précisée.

Voix charis­ma­tique du groupe Poni Hoax, Nico­las Ker s’est éteint hier à Paris à l’âge de 50 ans. Aucune pré­ci­sion n’a encore été don­née quant à la cause de son décès. Né en 1970 à Phnom Penh d’une mère cam­bodgi­en­ne et d’un père français, Nico­las Lan­glois grandit entre le Cam­bodge, l’Egypte, la Turquie et La Réu­nion, avant que la famille ne s’in­stalle en ban­lieue parisi­enne lorsqu’il a 16 ans. Grand admi­ra­teur de Bowie, il aime la lit­téra­ture et le rock, dans lequel il se lance en adop­tant le patronyme mater­nel Ker.

En 2001, il ren­con­tre qua­tre amis du con­ser­va­toire de la Vil­lette qui cherchent un chanteur pour leur groupe : le com­pos­i­teur Lau­rent Bar­dainne, le bat­teur Vin­cent Taeger, le gui­tariste Nico­las Ville­brun et le clav­iériste Arnaud Roulin, dévastés depuis la nou­velle hier soir. Le quin­tet forme Poni Hoax, dont qua­tre albums voient le jour : Poni Hoax (2006) et Images of Sigrid (2008) chez Tiger­sushi, puis State of War et Trop­i­cal Suite (2017) chez Pan Euro­pean Record­ings. Il mar­queront les années 2000 comme l’un des meilleurs groupe de rock français et tourneront à tra­vers le monde.

Le dernier rockeur à la voix d’or

Débor­dant de créa­tiv­ité, il lance en 2007 le groupe Dior avec Arnaud Roulin, renom­mé par la suite Paris, puis en 2011 le duo Aladdin avec Gilb’R de Ver­sa­tile Records, en référence à l’al­bum Alladin Sane de Bowie. Un album solo voit le jour en 2016 avec Les Faubourgs de l’exil. Ces dernières années, on l’avait con­nu pour ses deux dis­ques en col­lab­o­ra­tion avec l’ac­trice Arielle Dom­basle, pour lequel Nico­las Ker avait com­posé la musique des films Pehmer­ga et La Bataille de Mossoul. Elle a réa­gi ain­si hier soir auprès de l’AFP : « Nico­las était le dernier des rockeurs à la voix d’or. C’é­tait la fig­ure même du rockeur au cœur déchiré, du poète incan­des­cent, il avait une grâce dionysi­aque, un être rare fin et beau, nous le pleurons. » 

Fig­ure emblé­ma­tique de l’un­der­ground français, il était con­nu pour ses excès et son style de vie rock­’n’roll, vis­i­ble dans le doc­u­men­taire de 2009 Drunk in the House of Lords, réal­isé par Pierre Chau­tard et le jour­nal­iste musi­cal Matthieu Culleron, qui ont suivi Poni Hoax pen­dant deux ans durant la péri­ode d’en­reg­istrement de Images of Sigrid :

 

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