Sergie Rezza — Sergie Rezza

Der­rière cet intriguant alias se cache un pro­jet réunis­sant DJ Deep et Roman Pon­cet pour une heure de tech­no som­bre et tor­turée qui flirte par moments avec le dark ambi­ent. Tout au long de ses treize composi- tions, Sergie Rez­za joue la carte du con­traste et de la var­iété. Entre ryth­miques con­tagieuses et raclements indus­triels (“Wof” et son atmo­sphère de cauchemar fiévreux), le disque met les nerfs de l’auditeur à rude épreuve. Qu’il s’agisse des sam­ples de voix enfan­tines dis­so­nants sur “Reborn Of Child­hood Dreams” ou des sons brumeux de l’inquiétante “Com­ma”, l’angoisse est là, tan­gi­ble, tout au long de l’écoute. Mais tout n’est pas que noirceur et oppres­sion chez Sergie Rez­za : l’album sait se ménag­er quelques plages plus lumineuses. On appréciera ain­si l’inspirée “Tou­can”, où des nappes psy­chédéliques vire­voltantes se mêlent à une ryth­mique trib­ale et organique, ou bien la con­tem­pla­tive “Sun­lit Seas Of Titan”, voy­age stel­laire déli­cat, tout en ape­san­teur. Un disque exigeant, à l’écoute éprou­vante, mais nan­ti d’une ambiance unique, entre onirisme et épouvante. 

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